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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 22 Avr 2022, 19:10 
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Sir Flashball
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Lu la trilogie. J'ai trouvé ça très bien, même si le dernier tome part en couilles.

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 28 Avr 2022, 15:53 
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Le récit du marquis de Custine sur son voyage en Russie est passionnant et très agréable à lire. Il fait un tableau désespéré de l'état du pays et de la tyrannie qui y règne, qui fera dire plus tard à certaines personnes qu'il décrivait déjà le fonctionnement de la Russie soviétique. Le livre s'est vu taxer de généralisations abusives et d'affirmations péremptoires mais c'est l'exercice qui vaut ça. Apparemment il aurait rendu furieux Nicolas II, dont Custine fait un portrait assassin avec un mélange de commisération et de morgue, qui prendrait ensuite l'habitude de lire des pages du livre en famille.


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 28 Avr 2022, 15:53 
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Le récit du marquis de Custine sur son voyage en Russie est passionnant et très agréable à lire. Il fait un tableau désespéré de l'état du pays et de la tyrannie qui y règne, qui fera dire plus tard à certaines personnes qu'il décrivait déjà le fonctionnement de la Russie soviétique. Le livre s'est vu taxer de généralisations abusives et d'affirmations péremptoires mais c'est l'exercice qui vaut ça. Apparemment il aurait rendu furieux Nicolas II, dont Custine fait un portrait assassin avec un mélange de commisération et de morgue, qui prendrait ensuite l'habitude de lire des pages du livre en famille.


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 29 Juin 2022, 08:56 
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Dans la dissidencesphère, tendance extrême-droite, il y a un personnage curieux qui se fait appeler Aldo Sterone. Kabyle algérien, expatrié en Angleterre, passionné d'aviation, au talent de conteur assez extraordinaire de mon point de vue (voir sa vidéo sur l'alcoolisme ou sa nouvelle chaîne consacrée aux accidents ou quasi accidents d'avion). Complotiste paranoïaque, il raconte aussi énormément de conneries et, de manière scandaleuse, depuis le COVID surtout, retweete quantité d'infos poubelles et invérifiées, comme pour servir la pâtée à son audience largement française de souche, saucisson et pinard, ultrabeauf. Je vais en Algérie la semaine prochaine, donc j'étais curieux de lire des livres qu'il a sortis en autoédition, une autobiographie, Comme je parle, et un livre de courts récits avec une histoire d'amour qui sert de fil rouge, A l'est d'Alger. Il retravaille parfois dans les deux livres les mêmes motifs - comme la cité qui se trouve dilapidée au fil des ans, la reprise de ce thème, vidée de l'autobiographie, rend le passage allégorique et frappant. On y trouve là aussi, en forme d'explication et d'excuse, l'origine, mais débarrassé de l'idéologie vaine et oiseuse, des opinions réactionnaires de l'auteur. C'est bourré de coquilles, de fautes d'orthographes ou de grammaire, au grand désarroi des cuistres, visiblement à peine relu, mais excellent et en remontre, à mon avis, à bon nombre de livres récents sortis, "officiellement", et avec l'autorisation de la presse de masse. Le ton désespéré et grinçant m'a peut-être rappelé les livres de Flann O'Brien consacrés à la famine en Irlande. L'usage de la langue est imaginatif, va piocher dans des registres scientifiques, techniques, faire des écarts avec l 'idiome qui ne paraissent pas artificiels.

exemple :


Les Bendayeb

Tant que la terre tournera autour du soleil, les Bendayeb mangeront une soupe jaune-safran dans laquelle flottent des pommes de terre à moitié cuites. Le vieux ouvrirait son couteau qui a tant coupé, tant égorgé durant la révolution et peut être même après. Il prendra la miche de pain, mettra ses lunettes et s’appliquera à la couper durant des heures en produisant des morceaux de la même taille de la même épaisseur. Alors que l’éternel potage refroidit, il ramassera les miettes, pour les pigeons ; en toute piété.
Tout le monde est là. Il y a le grand avec sa femme et ses deux enfants ; les trois filles, celle qui a divorcé, celle qui va se marier et puis l’autre ; Amal. Il y a la vieille qui n’a plus tous ses esprits et puis il y a le vieux qui coupe le pain que la vieille fait tous les jours depuis quarante ou cinquante ans.
Le petit a fait tomber une bille, le temps s’arrête. Le couteau s’arrête et les respirations s’arrêtent. La lumière s’arrête dans l’esprit du gamin qui ferme les yeux. La bille roule, roule, roule et s’immobilise sous la table.
- Enlève-la-lui, murmura le vieux,
Sa mère s’exécuta immédiatement comme étonnée par la clémence de la sentence. Le couteau mordit dans le pain, les cœurs se remirent à battre et le pendule aussi. Sur la table, entre les olives et la bouteille de lait, il y a une bougie : c’est la fête. La bougie a été achetée à la naissance du dernier et elle sera allumée un peu parce que c’est la fête ; comme hier. Mais n’allez pas dire que c’est tous les jours la fête chez les Bendayeb, ils ne seraient pas contents.
Une mouche égarée arrive sur le front de la vieille. Le vieux murmure et elle s’écroule morte sous le poids d’une malédiction d’un autre temps ; pas la vieille mais la mouche.
Chacun reçoit une tranche de pain et une louche commence à servir la soupe. La louche commence par le vieux et finit par le dernier des gamins. Depuis que les voisins ont acheté un chien, les gamins ne mangent plus les restes mais sont servis dans des assiettes en métal comme tout le monde. La viande qui reste au fond de la bouilloire est attribuée au mérite. C’est le vieux qui avait le plus de mérite ; tout le mérite en vérité. Quand sa bru était enceinte, il lui donnait toute la viande :
- Prend,
Depuis qu’elle a accouché - il y a quatre ans - il ne lui dit plus jamais « prend » et plus jamais elle n’a gouté à la viande.
Des mains se crispèrent sur des cuillères en étain et les plongèrent dans la soupe ;
- Stop ! Le vieux avait parlé.

Quelque chose aller arriver ; quelque chose de grave. Dans la pièce où la famille était réunie la mort aller frapper. Des mâchoires de fer et d’acier se refermèrent sur la souris qui avait décidé de manger aussi. Le piège s’était refermé et une petite tête vola dans les airs et rebondit sur la table laissant sur la nappe une traînée rouge sang.
Des hurlements de femme emplissent la pièce dans laquelle le silence était retombé. C’est la bru qui crie devant l’horreur : la tête de l’animal est tombée dans l’assiette de son enfant qui mangeait par terre.
- Calme-toi, c’est juste une souris,
- Calme ta femme ! attrapes-la !
Alors que la famille s’enfonçait dans l’hystérie et la bagarre, un sourire de triomphe se lisait sur le visage mélangé de la vieille. C’est elle qui avait déposé ce piège dix-huit ans auparavant, quand elle avait encore la force de l’armer. L’homme gifla sa femme la femme, frappa son mari, le repas était gâché et la fête aussi.
Quand la nuit fût bien noire, chacun s’enroula dans ses couvertures et s’endormit comme d’habitude. Le vieux était le dernier à s’endormir mais hélas le premier à se réveiller. A six heures du matin son poing aussi noueux qu’un chêne frappait aux portes endormies :
- Réveillez-vous le soleil s’est levé, réveillez-vous c’est le matin !
Le petit déjeuner était aussi solennel que les autres moments de la journée. On parlait peu chez les Bendayeb, mais on parlait quand même :
- Enlève-lui le pain, il ne faut qu’il joue avec la nourriture,
- Il ne joue pas avec pain il le mange,
- Vaut mieux lui enlever le pain,
- Ecoute ce que te dis mon père, enlève-lui le pain !
L’enfant essaya de fuir mais il fut poursuivi, attrapé et dépossédé.
Le repas de midi fut entaché d’un incident. La vieille compta les assiettes et se mit à pleurer et le vieux se figea sur la grosse miche de pain. La bru ne put supporter la scène et courut vers son mari qui s’attardait dans sa chambre:
- Ils veulent qu’on mette l’assiette de Kamal, dit-elle au bord des larmes.
- Tu sais bien que c’est jeudi il faut mettre son assiette.
- Mais il y a cinq ans qu’il est mort, qu’il s’est jeté sous un train, pourquoi je dois toujours mettre son assiette?
- Tu sais que c’est comme ça, ne discute pas.

Une assiette fut déposée et le couteau se mit à mordre le pain. L’assiette faisait peur aux enfants. La nuit ils entendaient le vieux psalmodier, les murs bouger et Kamal revenir. Dans un sac il tenait ses membres qu’il avait perdus sur son chemin. Il sortait toujours à la cave et on l’entendait remonter les escaliers, faire du bruit sur le palier puis entrer dans la maison. De son vivant Kamal était un fou furieux, un fou méchant – un schizophrène - et le passage au monde des esprits ne l’arrangea point. Les nuits d’orage, les enfants l’entendaient surpasser le vent, s’acharner sur les fenêtres fermées et crier sur le toit.
Le balcon des Bendayeb s’ouvrait sur la cour d’une maison séculaire dans laquelle vivait une famille frappée par le mal et la maladie ; des consanguins. Des trois enfants qu’ils ont pu avoir, deux étaient en état de légumes. Tenant à la fois des nains, des gnomes et des monstres de cinéma leur seule vision provoquait le malaise. Quotidiennement, leur mère éplorée les sortait dans des chaises roulantes rafistolées et les déposait au soleil. Le soleil frappait sur leurs têtes démesurées et chauffait ce que la nature leur a accordé comme cervelle : ils se mettaient à parler. Leurs insultes et leurs hurlements emplissaient le quartier tandis que des rictus abominables se dessinait sur leurs visages, des visages monstrueux à cacher aux enfants.
La nuit de dimanche à lundi la vieille est presque morte. On s’en est rendu compte qu’à sept heures du matin quand on a voulu couper le pain. Le four était froid et la farine posée à sa place. Les voisins furent avertis et la famille pleurait déjà en attendant le médecin.
- Il faut que je l’enterre, quelque part où c’est bien.
- Attends au moins le médecin, papa.
- Elle ne bougeait pas ce matin, je l’ai habillé comme ça en blanc ; faut qu’on l’enterre,
Le médecin arriva, tout jeune, tout frais et un peu confus. Il s’approcha du corps bouffi de la veille, regarda ses pieds calleux, ses rides et ses mains ornées de bijouterie ; puis sans dire un mot il sortit son stéthoscope et se mit à l’écoute. Des organes toujours vivants arrivaient des sons qui remontaient dans le tube qui serpentait sur le lit.
- boum-boum, boum-boum, boum-boum,
- Elle est vivante, il faut l’emmener à l’hôpital,
- Il n’en est pas question ! le vieux avait parlé.
A quoi bon discuter avec le vieux? Le médecin finit par s’en aller, la grosse a toujours voulu mourir dans son lit ; honnêtement. Des coussins furent apportés et la dernière se mit à chanter des airs tristes. Le soleil traversait les persiennes et ses rayons disloqués portaient un éclairage à la fois grave et tragique sur le corps habillé de blanc. Le fils qui travaille à la poste arriva et se mit à pleurer en s’essuyant dans revers de son uniforme gris sentant le timbre et le courrier. Les enfants n’allaient plus à l’école et au deuxième jour la vieille demanda à boire. Le troisième jour comme elle n’avait rien demandé, on décida de commun accord qu’elle était morte et qu’il valait peut être mieux l’enterrer quelque part où c’est bien.
- Dans la cave c’est bien, parla le vieux.
Et ce fut chose faite.


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MessagePosté: 29 Juin 2022, 10:21 
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MessagePosté: 16 Juil 2022, 10:30 
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Quelques lectures récentes :

Angel, d'Elizabeth Taylor

Superbe surprise que ce roman d'une auteure britannique un peu tombée dans l'oubli, avec ce portrait d'une femme profondément égoïste, en guerre avec le réel, et d'une galerie de personnages du même acabit, tous, à des degrés divers, victimes de leur manque d'empathie. C'est très caustique, Taylor ne ménageant jamais ses personnages et n'hésitant pas, avec son humour incisif, à les tourner en dérision, et finalement, la principale faiblesse de ce roman de déconstruction, de pourrissement, c'est qu'on ne sait pas trop où il veut en venir, passant d'une froideur parfois clinique à certains passages poignants (je ne révèle rien), où l'on sent poindre la compassion.
Mais c'est en tout cas une plongée parfaitement maîtrisée dans l'égoïsme et ses implications, et Taylor écrit vraiment bien, étant capable, en quelques lignes, de toucher la substantifique moelle de ses personnages et d'énoncer des vérités universelles.
Bref, j'ai adoré, et je conseille fortement.

Un petit extrait (en anglais, pardon) :

Image

Curieux de voir ce qu'Ozon a fait du bouquin, même si son film a vraiment une sale réputation.

Flags in the Dust, de William Faulkner

C'est la version longue (jamais traduite en français, il me semble) de Sartoris, bouquin de début de carrière de Faulkner, qu'il n'a pu sortir qu'après des coupes assez drastiques de la part de son éditeur. Coupes judicieuses, d'ailleurs, puisqu'elles concernent le personnage le plus relou du roman (Horace Benbow, qui sera bien mieux employé dans un roman ultérieur, Sanctuary), queutard notoire, et sorte de machine à aphorismes et à blala métaphysique sans intérêt.
Mais autrement, malgré des envolées lyriques parfois peu à propos, une certaines obésité, et une tendance à l'autosatisfaction, ce qui est le premier roman de Faulkner dans sa veine sudiste (qui fera plus tard sa renommée) regorge de pages magnifiques, notamment sur la campagne du Mississippi et ses habitants, et réussit dans les grandes largeurs sa réflexion sur l'hérédité, la passation de la violence, et la culpabilité. Il y a vraiment de beaux personnages, et toujours ce mélange de cruauté et de tendresse si caractéristique. Même si Faulkner fera beaucoup mieux, c'est aussi probablement son roman le plus accessible, une porte d'entrée plus classique que les romans plus chaotiques et expérimentaux qui suivront.

Autrement, je continue d'avancer très lentement (et péniblement) dans Little Women, de Louisa May Alcott, roman qui est sans doute l'incarnation la plus pure (et donc la plus horripilante) du protestantisme (Müller, c'est pour toi), avec sa galerie de personnages obsédés par The Pilgrim's Progress et donc par la vertu au quotidien, qui s'exprime autant dans le travail que dans le rapport à autrui. C'est vraiment casse-couilles tant ça déborde de bons sentiments et de préchi-précha de bénitier, mais en même temps, l'aspect documentaire du truc est indépassable, et c'est quand même moins chiant que se taper du John Bunyan. Et puis il y aussi la dimension profondément féminine du bouquin, Alcott tentant de mettre en avant des caractéristiques individuelles marquées dans un monde de domesticité teintée de religion, et à ce titre aussi, c'est fascinant. Va me falloir encore quelques mois pour aller au bout, mais...

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MessagePosté: 16 Juil 2022, 13:17 
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The Wild Palms est assez accessible aussi, une histoire d'amour autodestructrice, comme Tender is the night.


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MessagePosté: 17 Juil 2022, 08:55 
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(Müller, c'est pour toi)


Lol, ça fait quelques mois que je l'ai sous le coude, j'ai eu un puissant vertige à la lecture du premier chapitre. Mis de côté pour plus tard.

Là je tente à nouveau Atlas Shrugged, qu'on ne vienne plus me reprocher de dénigrer les femmes en littérature.

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MessagePosté: 28 Juil 2022, 12:06 
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100 pages dans Atlas Shrugged. C'est très emphatique et boursouflé par moments, à d'autres très vif, très sec, porté par un dégoût pour à peu près tout. Vision idéalisée et romantique des hommes et femmes d'affaire, présentés comme efficaces, surdoués, surmotivés, comme des sortes de génies, des porteurs de lumières dans un monde qui se délabre en temps réel (marrant de lire ça en ce moment, tiens) derniers remparts contre les profiteurs (tous les autres, quasiment).

Là, un magnat du cuivre a acheté exprès une mine inexploitable au Mexique car il savait que le gouvernement allait la lui confisquer pour la nationaliser et arroser la population. La nationalisation a lieu en grandes pompes, le gouvernement se rend compte qu'il n'y a rien à en tirer et songe à attaquer le magnat en justice. Et il trouve ça drôle.

C'est vraiment étonnant, comme ouvrage. Il faut dire qu'on est plus habitué en littérature au romantisme et à l'idéalisation envers les classes populaires, du coup cette inversion brutale et sans vergogne a limite quelque chose d'obscène. Un peu dégoûtant donc, souvent décourageant, mais ça fuse tellement niveau personnages complètement art déco et dialogues sans pitié qu'il y a toujours un passage où je vais dire à haute voix "mais non" et continuer un peu jusqu'au prochain banger autistique et antisocial. 100 pages ce n'est rien, mais c'est d'ores et déjà palpable que Bioshock en est en quelque sorte l'adaptation idéale.

Pas sûr que je tienne les 90% restants.

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MessagePosté: 28 Juil 2022, 13:27 
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Il fait partie des classiques que je veux lire mais jamais eu le courage de me lancer, tu donnes envie (un peu).

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Je crois pas que ce soit un indispensable sauf on aime ce genre de trucs, ou si on a un intérêt politique envers Ayn Rand et ses suiveurs, c'est quand même ultra-lourd et démonstratif, et au fond un peu ridicule (comme Rand elle-même, ou le culte de la Raison finit par faire raconter n'importe quoi..).


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 28 Juil 2022, 15:00 
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J'ai lu tellement de textes qui ridiculisaient ce bouquin et Ayn Rand en général que ça a titillé ma curiosité, mais ça a quand même l'air d'un gros pavé bien indigeste qui n'en vaut pas la peine.


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 28 Juil 2022, 15:14 
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Müller a écrit:
100 pages dans Atlas Shrugged. C'est très emphatique et boursouflé par moments, à d'autres très vif, très sec, porté par un dégoût pour à peu près tout. Vision idéalisée et romantique des hommes et femmes d'affaire, présentés comme efficaces, surdoués, surmotivés, comme des sortes de génies, des porteurs de lumières dans un monde qui se délabre en temps réel (marrant de lire ça en ce moment, tiens) derniers remparts contre les profiteurs (tous les autres, quasiment).

Là, un magnat du cuivre a acheté exprès une mine inexploitable au Mexique car il savait que le gouvernement allait la lui confisquer pour la nationaliser et arroser la population. La nationalisation a lieu en grandes pompes, le gouvernement se rend compte qu'il n'y a rien à en tirer et songe à attaquer le magnat en justice. Et il trouve ça drôle.

C'est vraiment étonnant, comme ouvrage. Il faut dire qu'on est plus habitué en littérature au romantisme et à l'idéalisation envers les classes populaires, du coup cette inversion brutale et sans vergogne a limite quelque chose d'obscène. Un peu dégoûtant donc, souvent décourageant, mais ça fuse tellement niveau personnages complètement art déco et dialogues sans pitié qu'il y a toujours un passage où je vais dire à haute voix "mais non" et continuer un peu jusqu'au prochain banger autistique et antisocial. 100 pages ce n'est rien, mais c'est d'ores et déjà palpable que Bioshock en est en quelque sorte l'adaptation idéale.

Pas sûr que je tienne les 90% restants.


Tu donnes envie, mais je me suis toujours dit que quitte à me farcir ce genre de truc, autant me lire la Bible de Von Mises, Human Action.
Niveau style, ça tient la route ?

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 28 Juil 2022, 16:12 
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Je trouve que oui, après pour l'instant c'est inégal. Le discours indirect libre fonctionne très bien lors des considérations personnelles des personnages sur leurs valeurs, visions et accomplissements (en 100 pages j'ai surtout eu droit à Dagny Taggart et Hank Rearden). Il ya eu un passage de romance que j'ai trouvé vraiment affreux, mais surtout parce qu'il est à la fois téléphoné et bien trop long. L'autisme extrême de Rand (et de ses personnages) lui fait adopter un style très roman de gare, sec, droit au but, parfois lapidaire (des critiques contemporains reprochaient au livre d'être avant tout motivé par la haine... et ça se sent). Les dialogues sont vraiment bons, je trouve, avec une bonne gestion des répétitions et des enjeux, même s'ils sont évidemment à charge, opposant généralement un représentant de sa classe de héros (ces grands entrepreneurs fantasmés) et celle des "profiteurs" (qui sonnent plus vrais, n'en déplaise) qui cherchent avant tout à se dédouaner de la moindre responsabilité. Niveau plot il y a un mystère qui se déroule lentement, et je pressens vu l'épaisseur que ça va vite devenir vulgaire dans les stratégies de gain de temps avant l'apothéose.

Je dirais pas que le style est impressionnant ou qu'il justifie le truc à lui seul, mais c'est certainement pas ça qui rend le livre difficilement supportable. C'est plus son étrangeté décomplexée, limite lovecraftienne, où je me dis souvent "mais quelle idée ?"... tout en ayant du mal aussi à ne pas trouver ça courageux, surtout vu le climat au moment de la publication (anti-communisme soi-disant "typiquement américain" qui, avec le recul, paraît de plus en plus théâtral surtout au vu des déclassifications de dossiers côté Russe concernant les agents soviétiques dans les administrations Roosevelt et Truman qui, a posteriori, semblent donner raison sur certains points à McCarthy). Même si l'objectivisme c'est nul à chier (dans le sens pas très rigoureux et limite neuneu), gardons en tête que Rand a fait l'expérience de l'horreur socio-culturelle bolchévique. Après je suis pas une référence non plus en stylistique, je trouve Hemingway pénible à lire par exemple.

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