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MessagePosté: 06 Mai 2022, 22:29 
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Paris, années 80. Elisabeth vient d’être quittée par son mari et doit assurer le quotidien de ses deux adolescents, Matthias et Judith. Elle trouve un emploi dans une émission de radio de nuit, où elle fait la connaissance de Talulah, jeune fille désœuvrée qu’elle prend sous son aile. Talulah découvre la chaleur d’un foyer et Matthias la possibilité d’un premier amour, tandis qu’Elisabeth invente son chemin, pour la première fois peut-être. Tous s’aiment, se débattent... leur vie recommencée ?


J'aime beaucoup Mikhaël Hers. Depuis son premier long, Memory Lane, il n'a fait que progresser jusqu'à son sublime Amanda, évocation mélancolique et bouleversante des attentats du Bataclan. Ici, il continue sur sa lancée avec ce dernier métrage se déroulant dans les années 80 qui raconte la reconstruction d'une quinqua dont le mari la quitte et dont les enfants, jeunes adultes, découvrent la vie. Malgré le choix de situer son film dans les années 80, Hers n'opte pas pour la nostalgie. Les passagers de la nuit est plus une déambulation sensorielle dans un Paris nocturne et au petit matin. Il y a presque du Proust dans ce splendide récit d'émancipation que nous conte Hers. Comme dans ses précédents films, et peut-être encore de manière plus forte, on est tout de suite charmé par la douceur de ses personnages et de l'univers déployé sur le grand écran. Le film est à l'image de Charlotte Gainsbourg (son meilleur rôle), à la voix douce et ouatée, dont la fragilité émeut tout de suite. On sent la femme brisée qui a souffert et doit se reconstruire. Elle porte les séquelles d'un cancer du sein qui l'a brisée et du départ d'un mari qui l'oblige à tout chambouler.

Le film n'est jamais triste ou désespérant. C'est l'histoire d'un nouveau départ, l'angoisse du lendemain est bien présente, celle de tourner la page du passé également, et l'inattendu qui attend ces personnages qui ont souffert est aussi plein d'espoir. Encore plus empreint de poésie que ses précédents films, ce nouvel opus de Hers opte pour la carte du romanesque. Ce romanesque fait de petits riens, de geste de la vie quotidienne où on va assister à la renaissance ou à la naissance d'une nouvelle vie, concernant les deux enfants. J'aime beaucoup le soin apporté aux personnages. Il y a le fils poète, lycéen en échec, qui découvre l'amour, l'éclosion des sentiments et va autant passer par des désillusions que des petits bonheurs. Le choix du jeune Quito Rayon Richter, véritable révélation, blessé par l'amour, par son rêve idéaliste d'écriture, est on ne peut plus pertinent. A l'image de Gainsbourg, il a une fragiilité et une sensibilité qui crèvent l'écran. Mais la meilleure trouvaille est ce superbe personnage de Talulah. Jeune paumée de 18 ans, qui a passé du temps dans la rue, quittée sa famille et est recueillie par cette famille qui essaie de la tirer du piège de la drogue. A travers Talulah et sa fascination pour Bulle Ogier, morte peu après Contes de la pleine lune de Rohmer, Hers rend un superbe hommage au cinéma et explore une insouciance sombre.

Comme le dit Talulah dans le film, "Parfois on met du temps pour aimer un film". Le film de Hers, on l'aime tout de suite. C'est un petit bijou de sensibilité et on est charmé par la douceur qui envahit l'écran. Le film dure 1H50 mais on a envie de rester le double de temps dans la salle, tellement on se sent bien dans cette famille et ce Paris eighties. A travers ce récit d'éducations sentimentales, Hers a pondu un grand film tendre et émouvant.

5/6


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MessagePosté: 08 Mai 2022, 22:49 
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Je suis allé voir le film chauffé par l'avis d'Art Core. En attendant la séance je parcourais le Forum et j'ai capté que c'était en réalité l'avis... d'Abyssin ! J'avais pas fait gaffe. Bon, par chance j'ai quand même apprécié le film.

De Hers, j'avais vu son court PRIMROSE HILL qui était beau et doux, même si j'avais été moins marqué par le film que par l'impact qu'il avait eu sur Noony. J'avais ensuite vu AMANDA que j'avais bien aimé.

Ici, Hers ne s'appuie pas sur un quelconque trauma collectif comme il avait pu le faire sur son film précédent mais vise juste à créer un petit cocon de pure nostalgie. Contrairement à ce que dit Abyssin, le film n'est que nostalgie. Le gars intègre des putains d'archive toutes les dix minutes ! Il veut nous faire revivre les années 80 à travers un récit puissamment nostalgique, nourri de détails qui sentent l'auto-bio, mais régurgité via l'esthétique du cinéma eighties: ces tours du 15eme arrondissement très PEUR SUR LA VILLE, ces intérieurs plaqués bois, ces blousons, cette image voilée de gaze. On se croirait dans POLICE de Pialat et c'est délicieux.

L'immersion est en partie favorisée par la belle performance de Noée Abita en enfant sauvage de la nuit parisienne. C'est super de voir une jeune actrice se transformer, créer un personnage, avec ses intonations timides et boudeuses, et pas juste être toujours "animale" et "impulsive".
Elle est bien entourée, notamment par Gainsbourg, superbe, hyper touchante en mère fragile, quinqua dans un corps de grande ado.
Quito Rayon-Richter (!), ce Nicolas Vaude de-agé, est plus fermé mais son jeu se prête admirablement à ce pastiche 80s.
Et puis j'ajouterai qu'il y a Ophelia Kolb qui fait une apparition donc que demander de plus ?

Niveau narratif, c'est tout à base de conflits légers, sans gravité, comme des ricochets à la surface d'un océan d'amour. En tout cas c'est enveloppant, relaxant, séance parfaite.

Bon, sur la fin par contre je ne crois pas totalement à l'amour fou de Mathias pour Tallulah. Et le film pousse un petit peu trop son avantage dans les dernières minutes, surjouant la carte de la nostalgie (plans gratuits 8mm d'enfants en bas âge). Mais ce qui vient avant est le plus fort: voir cet appart avec lequel on a vécu un septennat se faire vider de ses affaires. Très jolie réplique de Gainsbourg sur le fait qu'on n'a pas eu la vie qu'on imaginait dans ce lieu, mais qu'on l'aime quand même.

Par contre, dans une des jolies scènes de cinéma qui émaillent le film, il y a une erreur: ils vont voir BIRDY à l'Escurial (deux salles), mais BIRDY a déjà commencé donc ils profitent de gens qui sortent de l'autre salle pour s'incruster voir LES NUITS DE LA PLEINE LUNE... qui a lui aussi déjà commencé. Donc d'où sortaient ces gens ? Y a un truc qui colle pas.

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MessagePosté: 09 Mai 2022, 01:57 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Il veut nous faire revivre les années 80 à travers un récit puissamment nostalgique, nourri de détails qui sentent l'auto-bio, mais régurgité via l'esthétique du cinéma eighties: ces tours du 15eme arrondissement très PEUR SUR LA VILLE, ces intérieurs plaqués bois, ces blousons, cette image voilée de gaze. On se croirait dans POLICE de Pialat et c'est délicieux.

Ça kiffe les intérieurs plaqués bois mais ça boude son plaisir devant les 2h41 de Once Upon a Time in Hollywood.

Citation:
L'immersion est en partie favorisée par la belle performance de Noée Abita en enfant sauvage de la nuit parisienne. C'est super de voir une jeune actrice se transformer, créer un personnage, avec ses intonations timides et boudeuses, et pas juste être toujours "animale" et "impulsive".

Les intonations timides et boudeuses c’est Noée Abita in a nutshell hein.

Citation:
Et puis j'ajouterai qu'il y a Ophelia Kolb qui fait une apparition donc que demander de plus ?

Demander qui est Ophélia Kolb ?

Citation:
Niveau narratif, c'est tout à base de conflits légers, sans gravité, comme des ricochets à la surface d'un océan d'amour. En tout cas c'est enveloppant, relaxant, séance parfaite.

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Citation:
Mais ce qui vient avant est le plus fort: voir cet appart avec lequel on a vécu un septennat se faire vider de ses affaires.

Prologue totalement random sur le soir de l’élection en 81 suivi d’une ellipse de trois ans puis de quatre toute aussi arbitraire.

Citation:
Par contre, dans une des jolies scènes de cinéma qui émaillent le film, il y a une erreur: ils vont voir BIRDY à l'Escurial (deux salles), mais BIRDY a déjà commencé donc ils profitent de gens qui sortent de l'autre salle pour s'incruster voir LES NUITS DE LA PLEINE LUNE... qui a lui aussi déjà commencé. Donc d'où sortaient ces gens ? Y a un truc qui colle pas.

Ils sortent juste en masse du Rohmer qu’ils trouvent chiant.


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MessagePosté: 11 Mai 2022, 12:34 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Par contre, dans une des jolies scènes de cinéma qui émaillent le film, il y a une erreur: ils vont voir BIRDY à l'Escurial (deux salles), mais BIRDY a déjà commencé donc ils profitent de gens qui sortent de l'autre salle pour s'incruster voir LES NUITS DE LA PLEINE LUNE... qui a lui aussi déjà commencé. Donc d'où sortaient ces gens ? Y a un truc qui colle pas.


Dans la mesure où on n'est pas censé savoir que l'Escurial n'a que deux salles c'est ok. Sinon je pensais au départ qu'on allait quand même voir un bout de Gremlins


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MessagePosté: 11 Mai 2022, 12:37 
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Cantal a écrit:
Dans la mesure où on n'est pas censé savoir que l'Escurial n'a que deux salles c'est ok.
Dans ce cas faut pas lourdement montrer la devanture.
Cantal a écrit:
Sinon je pensais au départ qu'on allait quand même voir un bout de Gremlins
Moi je me demandais s'il n'allait pas pousser le fétichisme jusqu'à reproduire le tournage d'un vrai film connu des années 80 dans la séquence où ils font de la figuration.

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MessagePosté: 11 Mai 2022, 15:18 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
ils profitent de gens qui sortent de l'autre salle pour s'incruster voir LES NUITS DE LA PLEINE LUNE... qui a lui aussi déjà commencé. Donc d'où sortaient ces gens ? Y a un truc qui colle pas.


C'était les années 80, l'époque où tu arrivais en retard à une séance et où tu restais à la séance suivante voir les 10 minutes que tu avais loupées...

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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Cosmo a écrit:
C'était les années 80, l'époque où tu arrivais en retard à une séance et où tu restais à la séance suivante voir les 10 minutes que tu avais loupées...

Pour un film de uk.


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MessagePosté: 11 Mai 2022, 17:55 
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Une femme appelée Talulah (la meuf d'Elon Musk) dans les années 70-80... et pourquoi pas Dylan et Louison ?
C'est bien la peine d'aller chercher des Citroën BX et des chaînes Hi Fi Akaï pour faire brocante de hipster après. Dans les années 80 même au simple plan phonétique un tel nom était inconcevable. Même sur les pages porno en 3615 du Minitel. La mort sociale assurée. Prédire l'invasion de l'Ukraine et le 11 septembre est statistiquement moins improbable

Christelle (probablement à cause d'Emmanuelle) Diane, Mélanie ou Paula ou Tamara ou à la limite Petula si les parents étaient tarés oui

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


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MessagePosté: 11 Mai 2022, 18:56 
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Cosmo a écrit:
l'époque où tu arrivais en retard à une séance
Pour le coup le caissier de l'Escurial dans le film ne laisse pas rentrer passées 5 minutes. My kind of guy.

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MessagePosté: 11 Mai 2022, 18:56 
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Alors certes il y a eu Tallulah Bankhead qui est géniale dans Lifeboat.


http://www.theartofnaming.com/2015/12/tallulah.html?m=1

Il vient de la langue Choctaw dans laquelle il signifie éclaboussure ou du miscogee des Creek où où il signifierait patelin (le bled pas la sournoiserie).



Il existe le nom Tallula, irlandais et différent, dérivé du gaélique tuile et flaith qui signifie "abondance" et "princesse" et qui ne semble avoir été porté que par 10 femmes dans l'histoire des USA.

Comme Tallulah Bankhead est née en Alabama et est d'origine irlandaise, région de ces deux peuples, ça colle. Ça colle même trop bien et si cela se trouve cela ne veut rien dire du tout tout en disposant d'une ambivalence étymologique fantasmée à partir de l'actrice

Notez que le nom gaélique est plus mystique que le nom choctaw.

Je crois que Mickaël Hers a essayé de concilier inconsciemment mais de façon optimale du point de vue de l'évaluation par l'avance sur recette la préciosité d'un certain chic cinéphile, actuel mais tourné vers le passé, avec les rémanences enfantines et pour le coup réellement autobiographiques et nostalgiques de 3615 ULLA lu sur les pancartes du minitel rose qui ornaient la N20 vers Etampes en 1988 pendant que ses parents se taisaient dans l'habitacle de la 505, parfait symbole de la primauté française sur l'informatique mondiale révolue depuis bien longtemps.

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MessagePosté: 12 Mai 2022, 21:14 
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Abyssin a écrit:
Il y a presque du Proust dans ce splendide récit d'émancipation que nous conte Hers.

Gaspard ?


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MessagePosté: 12 Mai 2022, 21:15 
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Cantal a écrit:
Qui-Gon Jinn a écrit:
Par contre, dans une des jolies scènes de cinéma qui émaillent le film, il y a une erreur: ils vont voir BIRDY à l'Escurial (deux salles), mais BIRDY a déjà commencé donc ils profitent de gens qui sortent de l'autre salle pour s'incruster voir LES NUITS DE LA PLEINE LUNE... qui a lui aussi déjà commencé. Donc d'où sortaient ces gens ? Y a un truc qui colle pas.


Dans la mesure où on n'est pas censé savoir que l'Escurial n'a que deux salles c'est ok. Sinon je pensais au départ qu'on allait quand même voir un bout de Gremlins

Le mieux reste la photo de Massacre à la tronçonneuse derrière le guichetier, j’y retournerai


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MessagePosté: 12 Mai 2022, 23:25 
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Lohmann a écrit:
Abyssin a écrit:
Il y a presque du Proust dans ce splendide récit d'émancipation que nous conte Hers.

Gaspard ?
Non Marcel. Je vais faire mon Gontrand, dans le sens que je ne cite habituellement jamais Barthes mais dans sa définition du narrateur proustien il y a un peu de ça.

Sinon tu as aimé le film?

@QGJ : Je me suis mal exprimé sur la nostalgie. Evidemment que le film a un côté nostalgique (surtout les moments d'archives que tu cites) mais je voulais surtout signaler que sur ce quoi se concentre le film est intemporel, pas spécialement 80s, et que Hers ne s'appesantise pas plus que cela sur le décorum 80s.


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MessagePosté: 13 Mai 2022, 09:17 
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Abyssin a écrit:
@QGJ : Je me suis mal exprimé sur la nostalgie. Evidemment que le film a un côté nostalgique (surtout les moments d'archives que tu cites) mais je voulais surtout signaler que sur ce quoi se concentre le film est intemporel, pas spécialement 80s, et que Hers ne s’appesantisse pas plus que cela sur le décorum 80s.

C'est au contraire terriblement 80s et il y a un soin apporté à la reconstitution qui touche à la maniaquerie. Que le film débute par des images d'archive du 10 Mai 1981 n'est certainement pas anodin, n'est évidemment pas anodin. D'où la pseudo-question posé. Hers fait dans l'hagiographie quasi zemmourienne d'un passé révolu et fantasmé, ce qu'il nous montre à voir ce n'est pas les années 80 telles qu'elles se sont réellement passées, c'est le sentiment diffus d'un passé au sein duquel il fait bon se lover, dont sont expurgées toutes aspérités (ni racisme, ni SIDA, ni tournant de la rigueur, tout comme il n'est pas non plus anodin qu'en 88 Béart regrette que son émission soit si mal considérée parce qu'il n'y a pas de concurrence - comprendre qu'avant le marché n'avait pas encore contaminé la société et que la qualité primait encore sur l'audience). Du cinéma doudou dégoulinant de bon sentiment et totalement inoffensif, où se droguer se réduit à avoir un regard un peu vaseux (et puis de toute façon ça n'est pas vraiment compliqué de décrocher), où les réacs (le père) font toiles de fond et ne viennent pas polluer la douce atmosphère dans laquelle on baigne (bon, parfois on a un coup de cafard, mais notre sensibilité saura être reconnue comme une qualité et puis papy sera toujours là pour donner un coup de main si nécessaire). Sans être aussi catastrophique qu'Amanda, ça faisait tout de même bien longtemps que je n'avais pas vu quelque chose d'aussi lénifiant.


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MessagePosté: 13 Mai 2022, 09:42 
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Pas faux. Le prénom Tallulah aurait été donné douze fois entre 1900 et 2000 (je sais pas où ce site récupère ses données).


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