Forum de FilmDeCulte

Comment se fesse que QGJ n'ait pas encore triomphalement partagé cet article?

https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/03/les-jeunes-francais-ne-sont-pas-massivement-gagnes-par-le-wokisme_6112124_3224.html

Ca ne m'étonne pas, pour plusieurs raisons :

1) le mot "wokisme" est arrivé dans le débat public en France en fin d'année dernière, alors que l'expression anglophone "woke" est utilisée par les militants intersectionnels anglophones, puis francophones, pour se définir eux-même et leur credo depuis au moins 2016... Et ceux qui ont amené ce mot de "wokisme", ce sont les mandarins de la droite bigleuse type Blanquer, Pecresse etc. qui du coup se ridiculisent en l'utilisant, ont au moins 5 ans de retard et le sortent à tort et à travers pour des audits bidons dans certaines universités. Ce qui permet d'ailleurs aux militants intersectionnels de continuer à jouer la carte du "le wokisme on sait toujours pas ce que c'est XD" (alors que c'est faux, on sait très bien ce que c'est, mais bon) tout en se posant (comme d'habitude) en victimes d'une répression idéologique.

2) l'idéologie intersectionnelle est faite pour occuper l'espace public, médiatique et numérique, pas pour être infusée dans le quotidien des gens... La plupart des gens autour de nous vivent dans la vie réelle du monde réel, et ne se préoccupent pas de savoir qui est le plus opprimé, qui a le plus le droit (selon lui) à des réparations et des régimes d'exception, parce que la plupart des gens ont une vie de merde et n'ont pas le temps, ni la disponibilité intellectuelle et/ou émotionnelle pour les récriminations des autres. Et de toutes façons les milieux intersectionnels s'en foutent de ça, puisque le but, c'est d'occuper d'autres espaces, les plus éloignés possibles du réel : départements universitaires, media, réseaux sociaux, milieux artistiques etc. Les milieux qui portent, où se façonnent discours et contre-discours.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

A ce sujet, j'ai l'impression que Todd est tombé dans le panneau en parlant du néo-féminisme qui serait celui du ressentiment à l'égard des hommes en se basant uniquement sur ce qui ressort sur les réseaux sociaux.
Il accorde trop d'importance à quelques militants excessifs qui ne représentent finalement qu'eux-mêmes.

Oui et non : on se gausse (à raison) du côté echo chamber du milieu intersectionnel, avec son uniformisation du langage, des postures, même des apparences physiques, mais dès lors que ça commence aussi à prendre de la place dans les films, les séries, les plans com' des plus grandes entreprises et même des services de renseignements, au sein de l'armée (US, pour le coup, l'armée française ça risque pas trop on va pas se mentir), à la radio, dans la recherche universitaire... On est en droit de noter la prise de poids du truc. Avant de migrer sur France Culture pour mes deux heures de bagnoles quotidiennes pour le taf, j'écoutais France Inter et tous les matins les préoccupations intersectionnelles étaient là. Tous les jours. Fin d'aprem c'est plutôt des émissions, mais même... J'avais quitté twitter depuis un moment, j'ai halluciné de voir à quel point ça avait fait tâche d'huile.

Mais l'angle "wokisme" est catastrophique, comme approche. Dès que le mot est prononcé ou écrit, c'est fini.

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Je sais bien que je ne rajeunis pas mais si on m'avait dit un jour que je n'arriverais plus qu'à écouter France Culture. Mais c'est aussi possible que le niveau ait baissé. L'impression que France Culture était le truc totalement abscons pour moi ya 20 ans et qu'aujourd'hui,c'est du niveau d'Inter d'il y a 20 ans.
Et pourtant ça fait maintenant quelque années que j'ai arrêté Inter et j'ai pas souvenir que ça tournait autour du woke.
Reste La Terre au carré que je trouve "sympa". Et les Pieds sur Terre selon le sujet.
Bon, je ne connais pas les grilles des deux stations par coeur.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

De bons souvenirs de l'été dernier où je montais en bagnole en même temps que commençait l'émission Blockbuster. Il y en a eu un sur Lovecraft plutôt intéressant, et bizarrement assez light sur la part sombre de l'auteur : Sigrist a tenté de soulever le truc et un des intervenants a lâché un "oui, il était raciste, mais je m'en fous, je continue à lire" qui a conclu le truc assez efficacement. Beau parallèle avec l'œuvre de Nathaniel Hawthorne en conclusion.

Mais oui, la matinale entre 7h30 et 8h30 entre news et éditos, c'est très, très chargé niveau intersectionnalité, même si Thomas Legrand essaye (mais alors vraiment essaye) de nuancer le truc.

Du coup, oui, France Culture c'est plus reposant. Même si ce matin c'était Bernard Henri Lévy sur les 30 ans de La Règle du Jeu, j'ai préféré le bruit du moteur. Mais dans l'ensemble des trucs très intéressants, et surtout pas d'humoristes de merde qui rient à leurs propres blagues.

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Si vous voulez vraiment trouver un truc reposant, allez sur France Musique

Ouais, quand Muller écoute France Inter, ça donne ça :
https://www.youtube.com/watch?v=vTVRJhIubyY

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

vu ça dernièrement, vidéo horrible. Haneke n'est pas loin

Mdr. Cela dit, le simple fait de passer du temps en bagnole peut rendre comme ça. D'ailleurs l'autre jour sur FC il y avait une émission là-dessus, l'aspect psychologique et sociologique de la conduite avec des réflexions très intéressantes sur ce que crée l'isolement dans l'habitacle, la toute puissance liée à la vitesse atteinte rapidement et sans effort (donc sans responsabilité)... Captivant.

Donc l'agitprop maoïste intersectionnelle de la matinale de FI, ce n'est au final que la cerise sur le gâteau de la rage inhérente à la vie véhiculée.

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Le truc qui a dépassé la pub radio en terme de truc qui rend fou.
Ça c'est quand la circulation est fluide sur la route.
Dès que ça bouchonne, je préfère quand ça parle.Je montrerais ça à la famille histoire de relativiser le dernier pétage de plomb d'un petit cousin qui a seulement braqué un gars qui lui aurait grille la priorité.

Je me souviens très bien du moment où j'ai craqué, en mode road rage mentale : fin de journée en septembre dernier, beau soleil, l'émission FI de Guillaume Meurice. Groupe d'individus dans le studio, succession de sketchs si l'on peut appeler ça ainsi, aux voix déformées par des rictus satisfaits : imitations éclatées au sol de mecs de quartier, meufs en mode hystéro à peine surjoué... Et en fond sonore les rires de chaque intervenant à la moindre phrase prononcée, au moindre jeu de mot, au moindre susrsaut "politique". Des rires horribles. Vides. Inhumains. Des rires non plus de vendus, mais de damnés.

Et tout du long, je me disais "voilà des gens qui crachent sur Cyril Hanouna" alors que c'est encore pire, d'une tristesse telle que ça en devenait d'abord répugnant, puis terrifiant. J'ai compris ce jour là qu'il y avait pire que la mort.

Le lendemain je passais à FC. Dans le pire des cas, ça me saoule et je lance le bluetooth avec Wet Ass Pussy ou Electric Wizard. Dans le meilleur des cas, je cherche le podcast en rentrant si j'ai pas pu tout suivre. Banco.

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