Forum de FilmDeCulte

Ruben et Lou, ensemble à la ville comme à la scène, sillonnent les États-Unis entre deux concerts. Un soir, Ruben est gêné par des acouphènes, et un médecin lui annonce qu'il sera bientôt sourd.

Lorsque le premier acouphène arrive j'ai failli faire un malaise, je me sentais pas bien. C'est tellement brutal que ça en est flippant. Le film ne joue pas du tout sur la détérioration progressive de l'audition mais bien sur une perte subite et irréversible. Angoisse suprême.

Partant d'un pitch presque trop éloquent (le batteur de métal devenu sourd), le film emprunte un chemin beaucoup moins attendu que ce que je pensais, téléportant rapidement Ruben dans une communauté rurale de malentendants. On pense alors que le script va jouer sur la "création d'une nouvelle famille" et, s'il y a un peu de ça, on reste à distance, jamais dans un truc mielleux ou trop donneur de leçon. Assez bluffant d'ailleurs comment le film choisit de se vider tout conflit externe pendant facile 45 minutes, tellement étonnant. En tout cas cette imprévisibilité narrative se poursuit dans la deuxième partie Narration mature et fine.

Bon et puis les deux autres qualités du film c'est bien évidemment son travail sur le son, et surtout la performance d'un Riz Ahmed superbe, vécu et ancré, jamais showy ou dans la performance d'handicapé, totalement incarné. En plus le mec apprend la batterie + le langage des signes pour le rôle, tu m'étonnes qu'il soit nommé aux Oscars...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Très envie de le voir...

Tiens il n’y a pas encore de topic les acouphènes.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Vous avez tous peurs de retourner dans les salles à voir maintenant les films qui seront à l’affiche dans quelques semaines?

J’irai passer ma carte.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

sujet qui me rappelle l'excellent It's All Gone Pete Tong mais le registre semble différent.

Je suis un peu mitigé par les choix du film d'utiliser finalement un peu tout comme allégorie de l'addiction (la musique, le couple - deux choses indissociables pour le protagoniste qui forme un groupe avec sa meuf, rencontrée il y a 4 ans, ce qui correspond avec le moment où il est devenu clean - et l'ouïe donc) et donc de dessiner le cheminement d'un perso qui doit accepter d'être seul, complètement seul, dans le silence total donc, pour s'accepter, pour évoluer. A la réflexion, la métaphore fonctionne, même si le déroulé est sans grande surprise, mais au passage, c'est maladroit, mais le film minimise les prouesses de la médecine moderne et réduit le metal à une phase de rébellion dont il faut grandir.

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Assez déçu par ce film dont j'ai un peu eu l'impression qu'il passait à côté de son potentiel. Alors que le pitch musicien + surdité est hyper évocateur, le fait qu'il soit musicien n'a finalement quasiment aucune incidence sur le récit, il aurait pu être boulanger c'était quasiment pareil. Le film est en fait un film de "centre", avec acceptation de son handicap, vieux démons, reconstruction etc... Alors dans son genre c'est plutôt humble et simple, sans ressort scénaristique grossier ou trop fabriqué et Riz Ahmed est vraiment génial. Cependant je n'ai pas été transcendé par cette proposition somme toute assez banale même si l'approche délicate et touchante fonctionne bien.

3/6

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CroqAnimement votre

Quand même, l'ouïe n'est pas vitale au travail du boulanger alors que pour un musicien...

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Oui j'exagère mais je m'attendais vraiment à une étude sur la surdité du point de vue d'un musicien mais c'est pas tellement ça. D'ailleurs je pensais que c'était plus progressif, mais la surdité arrive très vite.

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CroqAnimement votre

Ç'eut été meilleur si le sourd était un cinéphile puceau.

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Ah j'ai beaucoup aimé, il sera sans doute dans mon top 10. En fait la trajectoire du héros m'a beaucoup touché, la simplicité du récit, ce refus de la surdramatisation.
5/6

En même temps le film réussit à créer une angoisse sourde.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pareil, j'ai été au final assez déçu que le film n'embrasse pas complétement son rapport à la musique. On sort même assez vite du milieu musical, de ses à-côtés, du road trip de la tournée, qui nous rendent pourtant les persos hyper attachants, c'est dommage. Au final la musique n'est présente que par les T-shirt du protagoniste, on est presque dans le gadget même si des connaisseurs (HEIN SPONGE) doivent peut-être en tirer quelques chose si jamais ca franchit le cap du clin d'oeil...



C'est à mon sens le deuxième raté (relatif) du film, qui ne fait qu'ébaucher un sujet pourtant passionnant: l'équilibre entre le rapport de l'humain à la technologie, et l'acceptation de son sort. Sans en faire un film sur le transhumanisme, il y avait matière à aller plus loin dans ce questionnement vertigineux et très actuel mais on a au final l'impression que le cinéaste ne sait pas top quoi en faire...

C'est dommage parce que le film réserve aussi de beaux moments, que Riz Ahmed est impeccable, mais il ne dépasse jamais vraiment son concept (d'ailleurs si le travail sur le son est très bon, j'ai pas eu l'impression que la mise en scène était hyper rigoureuse sur son intégration).

Le sujet du film, ce n'est pas justement le fait qu'il renonce à tout type de prothèse?

Bah il refuse pas.

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