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La moralité c'est quand même

Et c'est ce qui me gêne oui. Parce qu'il veut pas dire ça, dans le fond, il veut dire "tu seras guéri de tes addictions le jour où tu accepteras d'être entièrement seul avec toi-même" et ça passe dans le film par le silence. Mais la conséquence maladroite est bien cette minimisation des prouesses médicales.

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La fin pourrait le suggérer, oui. Mais au final, on a le sentiment qu'il "accepte son sort" à défaut d'une solution technologique satisfaisante (il entend des bruits...métalliques, bonjour la réf du titre et le message sur la musique comme le dit FF).
C'est là où je trouve que la réflexion "éthique", avec d'une part un quasi-leader de secte ("my program") qui nie par principe le statut potentiel de handicapé et semble privilégier une vie centrée sur la communauté des sourds, et de l'autre une médecine mauvaise conseillère, où seul le prix est abordé en faisant l'impasse sur le bien-être du patient (avec en plus, comme le dit FF, le fait que le film semble sous-estimer le progrès technologique réel en la matière), est mal menée, et j'ai l'impression que le film n'a pas vraiment les épaules pour ça.

Je ne l’ai pas ressenti comme ça, je ne crois pas que le film minimise les progrès médicaux en matière de réparation auditive. Ce qu’il dit simplement, c’est qu’on ne peut pas tout attendre de la médecine. Le héros est musicien et ce qu’il voudrait c’est retrouver son audition pour continuer notamment d’entendre, comme avant, cette musique qu’il composait et jouait. Mais c’est impossible. Il pourra entendre mais pas comme lui le veut, pas comme musicien. Et le point de basculement, c’est cette scène de la réception où le père et la fille se mettent au piano et chantent en choeur. Son acceptation du handicap démarre là, quand il comprend qu’il ne pourra jamais plus entendre la musique, le chant tels qu’ils sonnaient à ses oreilles dans la salle de concert ou dans le van. De même, à la toute fin du film, assis sur son banc, c’est notamment une autre musique, dénaturée elle aussi par la technique, qui lui fera enlever ses appareils : celle des cloches de l’église en face de laquelle il se trouve.
Et ce moment est assez bouleversant car c’est moins la résignation qu’on sent chez le personnage qu’un sursaut, une libération qui lui ouvrent la voie à une nouvelle vie.

D'accord avec ça. Mais la fin est triste en ce sens qu'il n'appartient à aucun monde, ni celui des sourds, ni celui des entendants. Il n'a sa place nulle part.

In fine, il éteint les appareils et est enfin en paix, seul avec lui-même.

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Pourquoi triste ? Comme dit FF, il fait la paix avec lui même, il accepte de faire partie du pays des sourds.

J'ai trouvé ça très bien, d'une grande dignité et d'une grande nuance dans ce que ça raconte, même si j'ai du mal à comprendre la façon dont le film est vendu, comme si ça parlait de métal et de musique (d'où la déception de certains), alors que pas du tout. C'est un cheminement, une quête de la paix intérieure, une réflexion sur l'addiction, et en cela, je trouve ça parfaitement juste.
Quelques facilités quand même, surtout dans la dernière partie (le mec qui tombe des nues quand il découvre qu'un appareil auditif, c'est pas la même chose qu'une vraie ouïe, alors que tout médecin digne de ce nom l'aurait prévenu), mais dans l'ensemble, très convaincu.

4,5/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."