Top évolutif, avec quelques critiques reprises de ce topic, avant de poursuivre ma rétro entamée en 2020 :
Plus beau film du monde
1963 : Le Mépris
Films magnifiques
1965 : Pierrot le Fou
1968 : One Plus One
1960 : À bout de souffle Légère déception à la revoyure, pour ce film dont on imagine bien la petite bombe que ça a pu représenter dans le cinéma français, mais qui se veut un peu trop astucieux, un peu trop malin, pour réellement me marquer autant que les suivants (d'autant que j'en ai vu une bonne dizaine dans les six derniers mois). Ca reste drôle, et jouissif par moment.
Le très bon
1962 : Vivre sa vie
1966 : Masculin féminin
1960 : Le Petit Soldat
1966 : Deux ou trois choses que je sais d'elle
1993 : Hélas pour moi
2001 : Éloge de l'amour
1972 : Tout va bien A l'apparition du titre, tout en lettres capitales colorées en bleu, blanc et rouge, on se dit forcément, pour paraphraser un vieux Télérama des années 90, "Cédugodard". D'ailleurs, les premiers plans qui démontent le financement du système, sur une voix-off qui explique comment produire du cinéma, suivie de la voix d'une Jane Fonda engagée à gauche qui demande à Montand ex-communiste (improbable casting) s'il aime ses jambes, ses pieds, ses fesses, reproduisent en quelque sorte la fameuse ouverture du Mépris, collant ici à la genèse du projet (Rassam qui approche Godard avec l'espoir de le voir sortir de sa parenthèse clandestine Dziga Vertovienne, et revenir vers / reproduire un cinéma plus classique). Et classique, le film l'est, dans un sens, avec sa structure assez linéaire, sa structure binaire sur "un couple en crise dans une société en crise" (je cite la jaquette). Evidemment, ce canevas classique, Godard vient le dynamiter, à coups d'interviews face caméra dans lesquelles les acteurs apostrophent le spectateur (en citant Brecht d'ailleurs), à coups de piques contre Truffaut ("faut vraiment être débile pour adapter Goodis"), de merveilleux travellings où les voitures de Week-end sont ici remplacées par des corps et des caddies, et d'un discours politique clair, qui prend chair dans l'occupation d'une usine et la séquestration d'un patron. Il faut aussi mentionner l'investissement et le rôle de Gorin, qui seconde un Godard diminué par un accident de voiture, et sans qui le film n'aurait pu se faire. C'est une œuvre merveilleuse, dont l'échec plonge Godard dans une impasse, et qui serait encore plus fort si Gaumont avait eu la bonne idée de sous-titrer les dialogues en anglais de Jane Fonda...
Le sympa
1964 : Bande à part
1964 : Une femme mariée
1967 : Week-end Si je décroche dans les dernières trente minutes, avec l’introduction de la farce autour du FLSO, je suis subjugué par tout le reste, ce film incroyablement désagréable, irritant, parce que trop violent, trop vulgaire, ponctué de fulgurances visuelles dont le moindre travelling vous saute à la tronche (celui sur Darc dans la pénombre au début). D’une inventivité folle, Godard perd la jubilation, la candeur, qui irriguaient les films de sa première période, mais son regard sur le monde qui l’entoure, déjà bien égratigné dans Made in USA ou 2 ou 3 choses que je sais d’elle (et j’imagine La Chinoise, que je n’ai pas vu), gagne en acuité et en cruauté.
2004 : Notre musique
1965 : Alphaville
1966 : Made in USA J'aime beaucoup la première période de Godard, mais avec celui-ci il a déjà un pied dans la suite. Je trouve ça inégal, justement, le film ne sachant toujours sur quel pied danser. Il y a quelques perles dans les dialogues, mais on perd une partie de la jubilation.
1975 : Numéro deux Troisième période, celle de la vidéo avec Anne-Marie Miéville, de l'expérimentation formelle (un peu désuète aujourd'hui), du collage, de l'intérêt pour le porno et la vulgarité (ce que je trouve le plus naze chez Godard, comme chez tous les cinéastes intellos qui se veulent choquant). C'est... Intéressant, on va dire. L'ouverture, dans laquelle Godard parle face caméra dans la pénombre d'une salle de montage, est passionnante. La suite, sur la vie d'une famille typique des années 70 montrée à travers les écrans vidéo, l'est un peu moins. Et les "cartons" qui ponctuent chaque scène, me semblent à chaque fois caricaturaux. Mais ça reste intéressant, plein de belles choses, et jamais vraiment ennuyeux.
1970 : Vladimir et Rosa
1987 : King Lear
1990 : Nouvelle vague
1980 : Sauve qui peut (la vie) Décidément, les années 80 selon Godard, ce n'est pas pour moi. Celui-là reste encore digeste, traversé comme d'habitude de fulgurances et de véritables moments d'humour (glauque, l'humour - cf. la scène de prostitution), mais aussi de moments plus convenus, encore mal dégrossis, comme si le film faisait encore, sans trop savoir sur quel pied danser, la jonction entre un cinéma classique et son cinéma plus théorique à venir.
Le bidon
1982 : Prénom Carmen Il se passe un truc bien triste avec Godard au tournant des années 80, il devient plombant, tout simplement. Je ne dis pas que ses films sont mauvais pour autant (même si je peine à comprendre ce qui a valu à celui-ci un Lion d'or à Venise - la troisième place au top annuel des Cahiers me surprenant déjà moins), mais je les trouve bien plus vides (et non simplement dépouillés, épurés), moins captivants, moins frappants, moins ludiques, et sans même le prétexte de l'opacité. Je crois même que je préfère un Vladimir et Rosa ou un Numéro deux à Détectives, Forever Mozart ou ce Prénom Carmen. Ici, j'ai même du mal à piger de quoi ça parle. Je comprends l'histoire dans ses grandes lignes, mais je ne trouve pas le moindre intérêt à chaque scène isolée. Je ne pige pas ce qu'il nous dit, cette histoire d'amour déchirée, ce flic égaré, ce vieux cinéaste dans un asile (joué par Godard lui-même qui tente le burlesque avant Soigne ta droite), cette scène de branlette sous la douche, cette omniprésence de Beethoven... Et le texte de Bergala fourni avec le DVD n'aide guère.
1967 : La Chinoise Pensum relativement lourdingue, ponctué comme d’habitude de fulgurances (c’est un minimum), certains dialogues, cartons, enchaînements sonores (énorme effort à ce sujet), immédiatement bousillés par des aphorismes maladroits parce que naïfs, voire risibles : « Les théâtres et les cinémas, on doit payer, alors que l’armée est gratuite. Ça devrait être le contraire. » Le mec qui écrit ça a dix ans de plus que celui qui écrit le fameux « si vous n’aimez pas la montagne ». Heureusement le film respire un peu dans ses vingt dernières minutes, dynamité par un montage de folie, après une longue heure d’enfermement (d’internement ?) maoïste. Bref, un petit Godard, dont l’Histoire retiendra surtout qu’il l’avait anticipée.
1985 : Détective
1961 : Une femme est une femme
1963 : Les Carabiniers
1995 : JLG/JLG
1996 : For Ever Mozart Je trouve ce film incroyablement chiant et pourri. Il doit bien rester quelques trucs, la photographie, quelques phrases, mais globalement c'est de loin le pire Godard que j'ai vu.
2010 : Film Socialisme
_________________ Que lire cet hiver ? Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander) La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)
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