1976 : La Victoire en chantant (ressorti en 1977 sous le titre Noirs et Blancs en couleurs) Satire très drôle sur sur la colonisation, la guerre et les rapports sociaux servie par un excellent casting, moins le rôle principal malheureusement. Le rythme un peu bizarre illustre bien l'absurdité de la situation mais face au sujet, il reste un peu trop détaché et cynique en ne jouant pas dans la subtilité. Potentiel de chef d'oeuvre. Pas mal pour un premier. Premier film africain oscarisé, je crois bien.
1979 : Coup de tête Trincamp, Trincamp, Trincamp ! Encore une satire qui montre la petite posture anar de JJA en présentant encore la petitesse humaine. Bien dans son époque seventies. Rétrospectivement, quand on voit ce qu'est devenu le foot aujourd'hui, c'est prémonitoire et bien vu de se pencher sur ce milieu qui permettait déjà de caricaturer aussi bien la société (A mort l'arbitre ! c'est peut-être avant mais dénoncer la petitesse du supporter, suffit de monter des plans de coupes sur les tribunes durant un match). Le cast est génial. Et Pierre Bachelet fait une petite musique bien sympathique, en accord avec l'esprit du film. Les rencontres de foot ont pris cher. Chef d'oeuvre en son genre (satire sur le foot... bon, ya pas des masses de concurrences).
1981 : La Guerre du feu Altra, altra, altra ! Chef d'oeuvre. T'as l'impression au premier abord que c'est ultra réaliste, donc intello, alors que ça doit résumer des dizaines de milliers d'années en une semaine d'une quête flippante, émouvante et surtout super drôle. Je me marre toutes les cinq minutes. Et jamais du film. On reproche souvent les mammouths, je trouve ça très bien mené et très beau (l'ours des cavernes empaillé par contre, ouille). JE flippe et j'ai mal le reste du temps. Et du cul tout le temps. Drôle surtout, et un peu beau. Puis Perlman qui se marre comme un singe après une fracture du crâne. Génial.
1986 : Le Nom de la rose Chef d'oeuvre. Superbe scène de cul. Sean Connery dans son meilleur rôle. Des acteurs aux gueules fantastiques (Ron Perlman extraordinaire). Une enquête policière classique mais bien menée. Le tout présentant un Moyen-Âge réaliste avec le poids de la religion et ses contradictions. L'amour, la foi, le rire, les institutions, la raison, tout ça abordé simplement mais sans manichéisme avec des tonsurés dans tous les plans (même dans sa superbe scène de cul), faut le faire. La bande-originale et son thème sobres berçant le film dans une atmosphère poisseuse. Comme sa superbe scène de cul.
1988 : L’Ours Chef d'oeuvre. Tu fais chialer toute une génération de gosses et beaucoup de leurs parents, c'est que t'as fait un chef d'oeuvre et pis c'est tout. Scène de cul poilue.
1992 : L’Amant Vu branleur, pour me branler. Terriblement déçu par les scènes de cul. Revu adulte, je trouve les scènes de cul jolies mais le film confond langueur et longueur. Quand elles sont en plus mises en parallèles de relations familiales restant assez caricaturales à l'écran, qu'une voix-off omniprésente parasite, c'est assez vain.
1995 : Guillaumet, les ailes du courage (Wings of Courage) Pas vu.
1997 : Sept ans au Tibet (Seven Years in Tibet) L'Amant était chiant. Sept ans au Tibet aussi. Mais l'Amant tentait et avait une vraie personnalité. Sept ans au Tibet, c'est anonyme au possible et une gestion foireuse de l'histoire. Si le début fait croire (malgré sa scène putassière avec le Dalaï-Lama qu'on ne reverra plus avant une heure, on dirait du placement de produit de peur que les gens pensent s'être trompé de film -affiche ridicule aussi, sans lunettes en photo, avec dans le film), avec son anti-héros hyper arrogant et la beaugossitude de Pitt arrogante en elle-même, et les leçons qu'il prend avec son pote d'escapade, une fois à Lhassa, on est déjà à la moitié du film. Puis tout va trop vite. Parce qu'on passe par tous les lieux communs sur la découverte du Tibet, du petit bonze, de l'amitié qui n'est pas mise de côté (et qui restera la mieux traitée) avec une invasion militaire pour alourdir tout ça, quand il revient à la maison, forcément profondément changé, bah je m'en fous. Même pas une scène de cul. Scandale.
2001 : Stalingrad (Enemy at the Gates) Très jolie scène de cul. Puissantes scènes de sniping (?) et de guerres en générales. Mais je n'accroche pas. J'aime bien la générosité au cinéma et c'est pour ça que j'aime le cinéma d'Annaud mais comme pour Sept ans au Tibet, même si mieux maîtrisé, yen a trop. Mais mec, si tu veux ton triangle amoureux, un discours sur la guerre, la propagande, la Russie, une maman et son fils plus Kroutchev et un schleu pas nazi mais avec le sens du devoir traumatisé, fais 3h, pas 2. Ou alors taille dans le vif. J'ai beau adoré Ed Harris, qui fait passer un peu la pilule, le sniper allemand, tu dégommes ses scènes dès le script, ne gardant que sa présence distante. Pas mauvais mais très décevant, rapport au sujet et aux pistes.
2004 : Deux frères (Two Brothers) J'aime bien. Sympa pour les touts petits mais un peu long. Sympa pour les plus grands mais un peu con. Qui rappelle quelques films d'Annaud (la Victoire et l'Ours au moins, et la musique du moment loufoque des tigres en goguette, mais qui ne va pas assez dans le n'importe quoi malheureusement, me fait penser à Coup de Tête). Pearce est classe, Dreyfus en fait des tonnes mais me fait marrer, le gamin est pas mauvais. Gros problème, la photo est hideuse. Quand tu filmes Angkor et des tigres, tu gâches tout simplement ton film comme ça. C'est mignon quoi. Scène de cul poilue.
2007 : Sa Majesté Minor Plus mauvaise scène de cul de la filmo d'Annaud. Plus mauvais film ? C'est possible. Moi, j'aime bien. Vite fait. Ca n'a pas grand intérêt, ça ne va nulle part (en tout cas, ça s'est perdu en route), les jeunes acteurs sont très mauvais, Garcia pas top, les autres bons comme on peut le faire avec des dialogues mal écrits, mais un film avec des pets qui a du coûter un bras, ça m'est sympathique. Faire pisser une truie en gros plan parce qu'elle s'engueule avec une bonasse, je dis oui. Cassel est particulièrement bon et a une réplique hilarante. Les décors et les costumes sont beaux. La scène de rêve hideuse. Le générique de fin ne veut rien dire. Ca a la sympathie des OVNI ratés mais sincère. Du coup, ça me rend sympathique ce réalisateur que j'aime bien mais qui peut avoir l'air trop excessif dans ses films pour être honnête. Quand tu fais ça, c'est que quand même, tu fais vraiment ce que tu as envie de faire alors que tu peux couler une carrière plus aussi flamboyante qu'à une époque. T'es anar. Friqué mais t'en as rien à foutre.
2011 : Or Noir (Black Gold) Mieux que Sept ans au Tibet. Comme Stalingrad. Encore une fois, tu vas pas résumer le changement d'une civilisation en 2h. Ou alors tu tailles des trucs comme les gonzesses qui ne servent qu'aux quotas gonzesses. Au moins l'Arabe. L'Africaine a du potentiel mais pourquoi à la fin ? Banderas en fait des caisses et saoule très vite. Les accents différents, c'est pas top. Rahim est bien. Les scènes de guerre sont très bien, particulièrement celle avec les tanks, pas mal du tout. Mais encore une fois, il manque un truc pour faire tenir tout ça debout alors je me retrouve au final à me dire qu'il y en a trop. Je n'en attendais rien. J'y ai cru à un moment (peut-être avec le demi-frère, en tout cas, c'est le seul qui m'a vraiment ému et intéressé). Peut-être parce que comme Stalingrad, une multitude de pistes passionnantes sont ouvertes mais ne vont pas bien loin. Film de commande je crois bien. Pour un pote de dictateur pleins de fric. Pas anar. Même pas de scène de cul. Scandale.
2015 : Le Dernier loup (Wolf Totem) Pas de scène de cul mais la cuisse dénudée d'une Mongole tirant un loup par la queue, c'est bien plus sexe que beaucoup de baisers sur violons en contre-jour. Encore un film de commande mais cette fois par des mecs qui t'avaient interdit de territoire. Anar. Ca marche nettement mieux que ses autres pseudo-fresques. Grâce à un propos plus simple mais qui n'hésite pas à titiller là où ça peut faire mal (gestion des naissances des loups ou cynisme de la Chine moderne). Superbement illustré (dont une scène de chasse lupique qui déboîte). Et une modestie dont Annaud doit faire preuve pour la première fois. Le film peut laisser comme une impression de trop peu, de n'avoir rien à dire ou à proposer. C'est finalement peut-être ça sa force. Il n'a pas d'autres prétentions que de témoigner de la disparition d'un monde. Il se contente d'en montrer la beauté, la dangerosité et l'impuissance individuelle, la noblesse de la volonté. Très ying yang. Anar total. Pis des loups en mode vénères, ça change d'ours ou de tigroux choupinoux. Ses films animaliers sont finalement assez loin de la formule opportuniste.
Je dirais un truc comme ça : Le Nom de la rose La Guerre du feu L'Ours Coup de tête Le Dernier loup La Victoire en chantant Deux frères L'Amant Stalingrad Or noir Sa Majesté Minor Sept ans au Tibet
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