Vieux-Gontrand a écrit:
Moins formaliste que ses travaux plus anciens, mais avec une forme d'humour noir assez singulière (moins cynique et plus ancré dans l'observation sociale que Clowes) qui confère de la continuité au récit.
Apparemment le recueil sera adaptée par Jacques Audiard pour son prochain film. J'ai un peu peur de la fausse bombe idée tant le point fort des nouvelles réside sur la complexité du point de départ et la concision de l'intrigue (qui est ici le moteur d'une identification aux personnages plutôt que d'une distanciation). Et les deux histoires les plus fortes (Go Owls notamment) paraissent difficilement transposables en dehors des USA (Citéville/Citéruine de Jerôme Dubois qui prend le détour de la dystopie voire de l'abstraction pour une vision morale et un sens du cadre assez proches est peut-être plus adapté à la France).
Il faut que j'en lise plus de Tomine, j'avais bien aimé
Summer Blonde.
Sinon j'ai toujours eu du mal avec Daniel Clowes, j'avais plutôt apprecié
Ghost World mais j'en ai gardé aucun souvenir et j'ai trouvé
Wilson vraiment aigre. J'ai abandonné en cours de route
Like a Velvet Glove Cast in Iron qui, même si il y a un aspect fantastique assez intéressant, passe difficilement à cause de sa galerie de personnages encore une fois imbuvables et/ou pathétiques.
Faudrait que je le finisse quand même.
Sinon j'ai lu récemment
Big Baby de Charles Burns,
que j'ai trouvé bien meilleur que Like a Velvet Glove.. pour le coup.
C'est un collection d'histoires courtes de Burns publiées dans divers revues. Les histoires de Big Baby sont les meilleures mais il y a également la fameuse
Teen Plague qui est l'histoire précurseur de
Black Hole, pas inintéressante même si un peu plus pulp/loufoque.
Bon parcontre visuellement c'est à tomber, comme tout ce que fait Burns.
Là je suis en train de lire
Stray Bullets de David Lapham.
La BD assez culte il me semble de la fin des 90s composée de segments assez courts où on suit l'évolution de quelques personnages à travers le milieu de la pègre.
Ça emprunte pas mal le ton 'libre' des films de noirs des 90s, facon
Blood Simple (humour noir, violence graphique). Mais les personnages sont tellement bien écrits que ça prends sa propre direction assez rapidement. La première histoire est peut être la plus convenue (deux criminels dans une cavale qui tourne en tuerie/descente aux enfers), mais dès la deuxième, et l'introduction de la petite Virginia, on passe à la vitesse supérieur et Stray Bullets se montre plus ambitieux. D'ailleurs les personnages plus jeunes sont les plus réussis je trouve.
À noter que le découpage, la mise en page et les dessins en noir et blanc de Lapham sont vraiment classes.
Je me suis enquillé les 8 premières histoires en un rien de temps.