Forum de FilmDeCulte

C'était un test pour voir si on lit mes messages. Et ça a pas choqué grand monde visiblement.

Bon sinon je me rappelle plus trop, j'ai du vouloir dire Jeanne je suppose, et j'ai confondu avec un autre film..

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Je suis d'accord avec tout ce que tu dis Guillaume.

De quoi ça parle La fille du RER ? Revois le début, ce plan dans le RER et cette musique martiale : c'est évidemment un film de guerre, une guerre larvée, de tous contre tous. C'est aussi un film sur l'impossibilité d'avoir 25 ans en France aujourd'hui. La forme globale du film, c'est la cocotte minute (souviens-toi les tuyaux d'arrosage). Tu m'étonnes que le film te paraisse chaud : chaque plan est chauffé à blanc, on y sent la pesanteur, la moiteur. C'est sur le point d'exploser. Et c'est inscrit sur le film, sur la pellicule même. Dequenne voudrait glisser, seulement glisser, comme dans un film de Gus Van Sant, mais on est en France, et il lui faut porter le poids des générations précédentes, leur culpabilité... Deneuve est grandiose : adorable mais étouffante, parfaite allégorie de la France.

Pour moi, c'est 4 ou 5 grand film français de la décennie, celui qui en tout cas me parle le mieux de l'Etat de ce pays, sans jamais tomber dans le didactisme (ou un didactisme trompeur, tu le dis bien).

Il faut pas le faire dans les autres pays ?

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Vrai tout ça raqi... Film anti-vieux alors? (j'exagère bien sûr mais quand même, le discours du môme sur ses parents, Blanc et Deneuve pas un pour relever l'autre, lui qui pense à la niquer, elle qui ne pense qu'à sa honte personnelle... ceci dit Deneuve est une formidable grand-mère, ce plan superbe sur le perron où elle lit des contes, à la fin du film, toujours entre les tuyaux d'arrosage... Blanc aussi n'est détendu, naturel, que vis-à-vis de son petit-fils, il n'a son sul rire sincère qu'avec lui, comme s'il fallait que ça saute une génération...)

disons anti-devenir-rance...

autre chose, je repensais à Parc, je repense souvent à Parc, et je me disais que c'était pas rien que Hirsch ait quitté Parc parce que le film prenait du retard et qu'il était engagé de longue date sur le Téchiné. J'ai l'impression que le projet initial de Parc contamine un peu La Fille du RER, dans ses périodes pavillonnaires en tout cas...

et sinon, pour lire un ramassis de conneries, toujours la meilleure adresse du net : http://spectresducinema.1fr1.net/conver ... t-t379.htm?

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Sauf que Blanc et Deneuve sont sublimes. Pas une seule fois ils ne sont montrés avec mesquinerie...
Deneuve on a envie de la serrer dans ses bras et même temps de la baffer. Enfin c'est une mère quoi

yep, rien n'est facile à cerner de toute façon dans ce film, c'est ce qui le rend fort sûrement...

je me souviens plus, tu l'as vu Parc, toi?

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Non, c'est nous qu'on a le plus lourd passif.

Des années que je gardais en un coin reculé de mon esprit une critique dithyrambique de Chronicart (ça devait être Chauvin, pas encore vérifié), j'ai fini par le voir. Le fait divers dont il s'inspire - plutôt librement au point de le rendre secondaire comme on a pu le noter, en y mêlant un autre fait divers, fictif, qui pendant un moment prend le pas dessus - est passionnant, et, comme chacun sait, les cas de fausses victimes se sont multipliés ces dernières années (impostures au Bataclan pour des raisons financières ou juste pour bénéficier du statut de victime avec ce couple qui avait réussi l'exploit de prétendre avoir été au Stade de France le 13 et à Nice plus tard et de se faire naturellement griller).
Raqi33 n'a pas tout à fait tort en parlant de film de guerre larvée : le film a quelque chose de chabrolien, en beaucoup plus fin, dans son exposé des rapports de classe et du caractère vénéneux des relations humaines. En son centre, la fille du RER, joué par Dequenne, idéale pour le rôle - en effet Rosetta, Une femme de ménage, A perdre la raison, Pas son genre, elle est quand même abonnée aux rôles de prolo - d'une paumée impénétrable dont la vacuité apparente est finalement propice à faire s'y réfléchir celle des autres. Onze ans que le film est sorti mais il évoque toujours bien l'époque, entre conflits générationnels, repli culturel ou non, lutte des classes et tentation victimaire. Excellent

PS : Duvauchelle est excellent pour ceux qui le critiquent dans Balle Perdue.

Edit : c'était Tessé, qui a l'air un peu acrimonieux sur la question de l'antisémitisme