Cosmo a écrit:
Par grands cinéastes européens, j'entends ceux qui ont, d'une certaine manière et chacun leur tour, représenté l'Europe dans le reste du monde : Kieślowski, Wenders, Almodovar, Kusturica... En Europe, il y a plus fin, oui. Ce qui ne m'empêche pas de les avoir adorés.
Quant à savoir s'ils le sont plus ou moins que dans le reste du monde, ce n'est pas le sujet.
ça l'est quand tu écris que "les grands cinéastes européens ne sont pas d'une grande finesse". Ce qui suggère une identité "européenne" (quelque chose qu'ils auraient en "commun" au-delà du simple fait qu'ils sont européens), qui par définition, se pose par ce qui les distinguerait de "non-européen". Moi, je ne sais justement pas ce que ça veut dire, "cinéaste européen", ou alors j'entrevois un sens que je donne plus bas.
Je suggère plus haut que les 4 derniers films (français) de Kieslowski ne représentent pas du tout son œuvre. Or c'est par eux surtout que K. a "représenté" le dit "cinéma européen", au sens d'un label de qualité "festivalière", si on veut. Ce qui a attiré l'attention sur une partie de son œuvre d'avant, dont le décalogue, qui était confidentielle, et ne "représentait" pas le cinéma européen.
Pour Wenders, je nuancerais également: pour moi, ses grands films sont les premiers (L'angoisse du gardien de but, Alice dans les villes, Faux mouvement) et après L'ami américain, c'est peu ou prou une chute dans un cinéma "internationaliste" bon teint pour festivals. Avant, on pourrait dire que Wenders était surtout un "grand cinéaste allemand".
Almodovar et Kusturica ne sont pas pour moi des grands cinéastes, donc on pourra débattre des goûts et des couleurs.
J'ai l'impression que l'expression "grand cinéaste européen" qualifie plutôt la part qui souvent devient moins intéressante, moins singulière. Les grands cinéastes en Europe ont rarement représenté ce qu'on nomme le "cinéma européen". Il étaient grands quand ils touchaient à l'universel par leur singularité nationale, et souvent en perdant leur singularité ils ont commencé à "représenter" ce "cinéma européen" dont l'identité serait un peu la soustraction fade de toutes les différences. Et qui a pour noms, entre autres, l'académisme, le symbolisme sur-signifiant...