Forum de FilmDeCulte

Michael Laemle est un garçon menant une vie typique d'enfant des années 1950 dans un pavillon de banlieue américaine, si ce ne sont des cauchemars bizarres qui viennent souvent le hanter, ainsi qu'un vague sentiment de malaise qu'il ressent vis-à-vis de ses parents, et particulièrement de son père, Nick. Michael en vient même à suspecter ses parents de ne pas faire uniquement de la viande classique sur le barbecue du jardin. Mais il ne sait pas trop comment en parler, que ce soit à sa nouvelle copine Sheila ou à la conseillère d'éducation de son école…

Disparu des radars pendant des années ce premier film de l'acteur Bob Balaban a gagné depuis une réputation de curiosité, Lynch, Dante et Yuzna étant conviés en référence. Sans jouer à celà, c'est vrai que ça va très loin dans la représentation du malaise, la thématique anthropophage étant là pour mettre au grand jour un rapport malaisant entre le couple et l'enfant, éternel observateur laissé à lui-même (Balaban exécute une collection de gros plans de gosse hagard à contempler révasser dans un coin de table, maison, derrière une armoire). L'étrangeté ne s'arrête pas là, notamment avec la relation assez branque entre le jeune héros et sa "grande" camarade de classe, la représentation d'une usine chimique flippante. C'est très soigné niveau direction artistique et reconstitution 50's pour son petit budget, et ça prend plaisir à pousser les limites de l'acceptable dans le psychisme de la cellule familial US (pas sur de pouvoir revoir ça), mais l'aspect plus "genre" n'est pas toujours bien géré, notamment quand ça se foire dans les 25 dernières minutes : Balaban et son scénariste ne savent visiblement pas comment achever tout ça, la dimension film d'horreur cash devient un fil à la patte.
Reste que c'est réellement à découvrir, un DVD existe chez Métropolitan. Randy Quaid y est ultra flippant.

C'était un chouette petit film bien foutu, dans les limites de ses prétentions bien sûr.

J'ai toujours la VHS trouvée dans les soldes d'un vidéo-club, avec Society de Yuzna (qui lui est supérieur et que je recommande aux cinéphiles curieux de bizarreries qui ne le connaîtraient pas).