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1863. La guerre de Sécession ravage les Etats-Unis. Le jeune Robert Gould Shaw est promu colonel du premier régiment de soldats noirs engagés volontaires.

On est vraiment dans l'archétype d'un certain cinéma noble américain qui plaisait tant jadis aux Oscars. Sujet sérieux, tartines de musique, tous les ingrédients sont là. Si Matthew Broderick ne dégage quasiment rien dans le rôle principal, le salut est à trouver dans la bande d'engagés noirs, qu'on sent être un subtil agrégat de personnages composites: Denzel Washington le chien fou, Andre Braugher l'intello, Morgan Freeman le sage, un autre gars dans le rôle de l'illettré...

Le sujet est beau et y a des "moments d'humanité" sympa, mais le tout fait tellement gros machin. Et puis j'hallucine que ce film n'ait été tourné que neuf ans avant ...RYAN tant le gap est dingo. La mise en scène des batailles est pontifiante, trop peu viscérale, dans un mélange gênant de reenacters qui font sagement leur truc et de cascadeurs pantins qui virevoltent sans que les boulets de canon ne les touchent réellement.

Après c'est jamais honteux, y a pas d'énorme faute, mais c'est un genre de film qui appartient au passé à tous points de vue.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je dirais plutôt que le vrai marqueur niveau immersion violente dans les batailles, c'est Braveheart.
Ryan est sûrement un cran au-dessus, notamment parce que c'est presque le sujet du film et qu'on en est plus proche que toutes les batailles où il y avait encore des chevaux et cinématographiquement, mais l'impression que le film de 1995 a été plus révolutionnaire en mode "on ne filmera plus jamais de batailles sans prendre compte de ce précédent". En plus d'avoir relancé l'épique au sens large.
De Gladiator aux LOTR, il y a une certaine dette envers le Gibson.

Sinon souvenir d'un film vraiment mauvais, pourtant avec une image promotionnelle justement de machin prétendant devenir un classique. Le visuel était partout et longtemps à la sortie VHS. Avec sa principale faiblesse : Broderick en mode meneur d'hommes sur le champ de bataille. Risible.
Et qui est à l'image des Zwick vus (et toujours déçu): une pâtisserie intéressante noyée sous un nappage écoeurant.
Je pense pas que ce soit un bon metteur en scène. J'essaie de me souvenir des batailles du Last Samurai, qui mêle chevaux, armes blanches, armes à feu etc. et c'est tout plat.
Il restera quoi ? Une nostalgie dans dans le cœur d'une certaine frange féminine de la génération X pour Légendes d'automne. Et "mais si ce film avec Di Caprio qui s'attaque aux trafics en Afrique".

Han regardez-moi ce faux qui fait les filmo dans le désordre...

Bien qu'il marque un improbable bond depuis son premier long métrage, Glory est le vrai prototype de ce qu'est un "film d'Ed Zwick". Le mec est loin d'être un auteur - c'est davantage un Ron Howard-like, avec moins de succès - mais il semble s'être spécialisé dans le Film à Sujet : la Guerre du Golfe (A l'épreuve du feu), le terrorisme (Couvre-feu), les diamants de conflits (Blood Diamond), alternant/mélangeant régulièrement avec les films historiques/de guerre (Légendes d'automne, Le Dernier samouraï, Les Insurgés, Le Prodige). Le résultat va de moyen à carré et Glory ne déroge pas à la règle.

Le film sort la même année et se retrouve nommé et récompensé aux Oscars durant la même cérémonie que Miss Daisy & son chauffeur et on est un peu dans la même mouvance de film sur le rapport entre blancs et noirs écrit et réalisé par des blancs (avec Morgan Freeman dans les deux). Inévitablement, le point de vue principal est celui d'un personnage blanc (et avant que l'on ne me reproche un regard du XXIe siècle, c'était déjà dénoncé à l'époque par Roger Ebert, critique blanc mainstream), choix rendu d'autant plus absurde par la performance de Matthew Broderick, incarnation de la fadeur.

Cela étant dit, il n'est pas le seul protagoniste et les soldats noirs bénéficient du minimum d'arc requis (et là par contre c'est Denzel Washington, Morgan Freeman, Andre Braugehr...le casting à lui seul est peut-être un acte politique en scrèd de Zwick) tout comme on remarque également des nuances dans l'écriture des Nordistes dont même les plus bienveillants possèdent encore des biais racistes. Mais le scénario, une sorte de sous-Full Metal Jacket qui montre d'abord l'entraînement puis le conflit, demeure d'un classicisme vaguement efficace mais surtout assez ronflant aujourd'hui (les arcs en question sont baaaaasiiiiques).

Formellement, Zwick se sort un peu les doigts et il y a du proto-Ryan dans un ou deux détails gore, et une photo soignée pour la bataille de nuit, mais ça reste de la belle illustration sans grande inspiration derrière.

C'est vraiment le Film à Sujet type, appréciable dans sa nature informative, mais narrativement trop évident pour taper plus haut ou toucher.

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Oui c'est pas faux, même si la présence des armes à feu et explosion induit naturellement une comparaison avec RYAN.

A vrai dire niveau bataille (médiévale) cool, la même année que GLORY il y a celle de HENRY V qui n'a pas à rougir du tout, hyper crade, confuse, et pourtant réalisée avec des cacahuètes.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste