Forum de FilmDeCulte

Toujours à la pointe de la nouveauté, je viens de voir Do the right thing, et je découvre qu'il n'y a pas de topic, alors qu'il est souvent mentionné sur le forum et que je l'ai probablement vu grâce à vous (refrain connu).

Des mecs colorés mangent de la pizza et tchatchent toute la journée, pendant que l'homme blanc travaille dur, lui.

L'ouverture est une épreuve, oublions-la. Crevardinho va encore dire que je suis trop sensible à l'esthétique datée, mais là faut pas déconner.
Ce film est en grande partie la photographie d'un quartier, une revue des personnalités qui le composent, et ce sur un ton très léger qui rappelle (annonce!) les Linklater et K. Smith qui arrivent. Les acteurs qui excellent (à quelques exceptions près dont Giancarlo Esposito -buggin' out- qui cabotine), et les dialogues qui sonnent vrai, rendent ce portrait sociologique - apparemment - fidèle, et en même temps divertissant. Belle galerie de personnages, et quelques punchlines mémorables comme:
"You wanna boycott someone? You ought to start with the goddamn barber that fucked up your head."

source image:http://sixseasonsandamovie.tumblr.com/post/10734458147

La deuxième partie du film, après une série de tirades racistes de toutes les communautés du coin, va prendre un tour plus grave et montrera comment une émeute raciale peut démarrer de rien, avec des allusions à des faits réels.
La réalisation est pleine de petits détails bien soignés, d'évènements au second plan, qui placent par exemple toutes les scènes de pizzeria dans le contexte de la rue, avec des gonzes qui passent tout le temps devant la vitrine.
La scène de Sal et son fils Pino (Turturro en forme) est superbe pour ses enjeux : le fils qui échappe au père, la douleur de l'incompréhension entre eux, la fierté de Sal d'avoir nourri tous les enfants du quartier et de les avoir vus grandir. Mais cette scène est surtout transcendée par ce leeeeent travelling qui semble cadrer les deux hommes de plus en plus serré, mais qui montre en fait de plus en plus d'action de la rue, culminant dans l'altercation de Pino avec Smiley le débile, avec Sal effondré au premier plan. Putain c'est peut-être déjà vu, ou vulgaire pour ceux qui connaissent le cinéma, mais moi qui n'y connais rien ça m'a laissé bouche bée. Le père et le fils sont séparés par la vitrine, la suite du film sera moins légère.
Un petit côté m'as-tu-vu se dégage quand même, pour le meilleur parfois mais aussi pour ce genre de cadrages qui font un peu étudiant qui se la pète, tout émerveillé de sa propre audace (même si ça renforce l'impression de bordel):


L'escalade, plus prévisible, et portée par les personnages les plus caricaturaux (buggin' out, Radio Raheem, Pino), m'a un peu laissé de côté, jusqu'au geste final de Mookie que je n'ai pas compris tout de suite. D'après ce que j'en ai lu ensuite, mais qui m'avait échappé parce que je suis un con, . C'est joli, mais voilà.

De tout façon, et comment qu'on interprète ce geste et le discours de Spike Lee, ce film vaut le détour pour sa galerie de personnages, son langage bien juteux, sa réal parfois voyante, mais parfois voyante.


And that's the double truth, Ruth.

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

vu au cinéma en 89, fantastique, et encore maintenant, une claque.

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Bon ben j'ai trouvé ça formidable, merci Puck.
J'aime le profondeur du film, la réflexion qu'il entame en faisant se tourner autour les idées de race et de propriété, et son engrenage morbide qui fait du trivial le cause de l'embrasement.

Formellement, c'est à tomber par terre, les dialogues sont ciselés aux petits oignons, et la direction d'acteur est formidable.
Allez, on regrettera quelques fausses notes que sont ces zooms et ces plans un peu poseurs. Mais ça reste une très belle réussite.

5/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

De rien mec, c'est un vrai plaisir de faire découvrir ce film et donner envie de le voir. J'estime que c'est un film qui porte son message tout en étant un vrai film avec une réa et des dialogues absolument fabuleux et un vrai point de vue sur le monde.

Je regrette juste qu'il soit encore plus que jamais d'actualité.

J'ai fait étudier le climax interminable à mes élèves aujourd'hui justement, la manière dont le conflit se déplace en permanence et donne à ce climax un effet bubble gum qui fait qu'on ne sait jamais quand ça va se finir et comment ça pourrait se finir.

Fabuleux film.

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