Forum de FilmDeCulte

Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.

Après son cafouilleux kafkaïsme d'anticipation avec Kad Merad et ses plaques d'eczema, Xavier Giannoli rebondit avec cette opulente comédie en costume, l'humour étant en général peu raccord avec un travail de reconstitution aussi poussé niveau décors et costumes, à la Barry Lyndon ou à la Ridicule. J'avais vu la pièce récemment et je me demandais comment Giannoli pouvait tenir le cap des deux heures avec un argumentaire aussi mince qu'une castafiore qui s'ignore, persuadée que l'assistance est ébahie par son talent alors qu'elle joue l'hypocrisie pour mieux profiter de ses largesses. Et pourtant le pari tient notamment par un duo aux petits oignons entre Catherine Fau et le génial Michel Fau qui annonce le meilleur pour la reprise de Fleur de cactus à la fin du mois au théâtre Antoine. Le seul bémol viendrait d'ailleurs des scènes de chant de l'une ou de l'autre, où on sent quand même le playback forcé. Autrement, le pari est réussi et la comédie douce-amère virevoltante (ce qui n'était pas arrivé en France depuis... Les saveurs du palais), et pas du tout enfermée dans les carcans de l'époque du siècle dernier, jusqu'à adopter les codes opératiques dans une exécution tragique. Très bonne surprise.
4/6

Moyennement aimé pour ma part. Le ton adopté est à la fois sa force (grinçante) et sa faiblesse (le réal ne semble pas aimer son perso). Les play-back m'ont gêné moi aussi, et Fau m'a un peu crispé... Christa Théret je peux pas. Marcon est cool, comme toujours, mais il est toujours dans le même registre. OK la reconstitution est soignée mais la photo est dégueulasse, c'est malin. Et puis c'est looong...

Bref c'est pas nul mais ce film m'a mis mal à l'aise, dans les deux sens du terme.

Très curieux de voir si l'effet Frot suffira pour porte le film vers le succès... Pas sûr que le bouche-à-oreille soit très bon.

3/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ouais, j'y allais avec un a priori négatif et au final ça m'a bien plu. Je trouve le perso de Marguerite bien sympathique, même touchant, alors que je pensais qu'elle allait m'agacer. En revanche, certains seconds rôles style le faux anarchiste avec son accent allemand m'ont bien fait grincer les dents. Il y'avait peut être pas besoin de toute cette excentricité pour représenter le monde de folie du personnage principal...

Par contre Michel Fau est vraiment drôle, c'est quand même dommage qu'on le voit pas plus souvent au cinéma !

Allez, 4/6

On a en effet l'impression pendant toute la projection qu'il manque quelque chose pour que ça décolle enfin. La mise en scène est volontairement théâtrale, découpée en actes eux-même composés de tableaux le plus souvent fixes et parfois bien composés graphiquement, c'est assumé mais ça plombe le rythme de l'ensemble (déjà que le scénario n'est pas bien épais) et fais un peu m'as-tu-vu. De même, on a multiplié la galerie de personnages mais sans vraiment en creuser aucun (la palme à la jeune chanteuse qui sert de fil conducteur au début avant de disparaitre tout-à-fait), sans jamais parvenir à jouer efficacement du mélange comique/drame. Le journaliste, le serviteur, le mari, le professeur, même l'héroïne auraient pu être vachement plus fouillés pour souligner la poésie et la cruauté de l'histoire et des intervenants, mais ils restent monocordes. "Elle chante pour que son mari la regarde", c'est un peu léger pour tenir deux heures.
2.5/6

Je plussoie l'ami boultan.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Assez d'accord avec DPSR et je trouve que c'est le meilleur film de Giannoli avec A l'origine que je place au dessus. Sinon personne n'en a parlé mais j'aime beaucoup le personnage du domestique qui s'attache à sa maitresse et essaie de la protéger. Les 30 dernières minutes sont superbes - le récital et le passage à l'hôpital. J'aime bien aussi la manière dont Giannoli décrit la relation conjugale entre le baron et la baronne. Pas du tout attiré par le sujet, je pensais m'ennuyer et finalement l'histoire me touche. Je vais pas faire dans l'original mais Catherine Frot est fantastique et pourtant à la base je ne suis pas très fan de l'actrice.