Forum de FilmDeCulte

Ah tiens, le terme est simple mais j'aime bien ton "film-clé de ma cinéphilie". Au-delà des goûts qui évoluent plus ou moins, le ou les films qui déclenchent une cinéphilie offrent une bonne grille de lecture de cette cinéphilie. Et je me rends compte que dans mes films préférés, il y a toujours un peu de l'onirisme et de l'abstraction d'une part, de la rigueur et de la construction méthodique d'autre part, de mon film clé à moi, 2001, l'Odyssée de l'espace.

Tu peux lancer un topic là-dessus, Baptiste.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Sans doute générationnel ... mais davantage nos parents que nous-même - manifestement, ce sont nos parents qui nous ont emmené voir ces films car ils les aimaient, mon père adorait James Bond au début des années 80.

Bon, après, je les ai aimés aussi hein, mais c'était clairement l'inspiration de mon père.

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There is no such thing in life as normal

C'est vrai.
C'es certainement à partir de ce film que j'ai commencé à apprécier les histoires avec des personnages plus nuancés, un peu trouble, limite anti-héros (encore que pour Michael Corleone le terme de héros tragique conviendrait mieux).
Et pour avoir revu récemment le documentaire qui lui était consacré (où on voit Seymour Hoffman) je considère Cazale comme un très grand acteur.

Je me rappelle justement que j'avais une certaine affection pour ceux avec Brosnan, puisque à l'époque je trouvais qu'il ressemblait à mon père.

Je crois que mes parents ne m'ont jamais emmené voir un film suivant leurs goûts, même un peu, excepté la fois où ils m'ont invité à les accompagner voir Bleu de Kieslowski.

Mouais.

Je pense pas que c'était la meilleure chose à montrer à un gamin qui vient de découvrir Jurassic Park.
Mon rejet d'un certain cinéma en faveur d'un autre peut être retracé jusqu'à cet événement.

Bleu c'est le film-serrure de ma cinéphilie.

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Sauf que ma mère m'avait emmené voir Le Jeu de la Mort ...

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There is no such thing in life as normal

Bah c'est pas Bleu.

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Sinon j'ai un beau souvenir aussi (même si je crois l'avoir déjà raconté ici).
A 8 ans, ma mère m'emmène avec mon meilleur pote voir OZ, UN MONDE EXTRAORDINAIRE, la suite perrave du magicien d'Oz (que je n'avais même pas vu d'ailleurs). Mais en arrivant au ciné, la séance est complète. Et là, ma mère se rabat sur... RAMBO II.
Comment vous dire que mon pote et moi étions PLUS QUE RAVIS de laisser un film pour gamins pour LE film bourrin dont tout le monde parlait à l'époque ! Et puis bon faut pas déconner, on a été à fond absolument tout le film. On jouait aux GI Joes, merde !

Je pense que ça fait partie des petits moments qui te forgent une (certaine) cinéphilie oui.

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Netflix les gars, Netflix.

Je revois encore mon père emmener mon frère voir Y aura-t-il de la neige à Noël, la déception de mon frère en rentrant, le pauvre s'était fait chier toute la séance.



Depuis c'est devenu un gag récurrent, qu'on évoque quand on parle de film chiant qu'on veut imposer à quelqu'un.

Putain mais ils sont horribles vos parents ! Nous on allait voir que des films trop cools !

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Netflix les gars, Netflix.

oh, mon père nous a aussi emmenés, nous et les cousins, voir Le Roi Lion au Grand Rex! Souvenir de jubilation! Et nous avait acheté la VHS des Dents de la mer (je me souviens même qu'il nous avait accéléré les passages de discussion qu'il jugeait chiants pour nous montrer les scènes d'action!

Né en avril 86.

J'ai grandi avec les vhs de films enregistrés à la tv : avant tout LA COCCINELLE, que je mattais en boucle avant même de savoir écrire. Film génial. Pour que je reconnaisse la cassette, ma mère m'avait dessiné une coccinelle sur la tranche.

Jalon suivant : Rasta Rockett en 1993. Un de mes premiers films au ciné (les autres étaient les visiteurs, sympa sans plus, et 4 mariages et un enterrement, envie de mourir). C'était trop cool, j'ai eu la VHS, que j'ai bien usée. J'adorais la musique. Sans le savoir, je devenais fan de Hans Zimmer.

S'en suit une période de plusieurs films qui m'ont marqués et qui ont fait chauffer le magnéto : la dernière croisade, Maman j'ai raté l'avion (irregardable maintenant) et ET, que je détestais mais que je pouvais pas m'empêcher de regarder en boucle. Fascination bizarre.

1995 : le Roi Lion. Premier film dont je deviens addict en mode gros malade, j'attends la VHS pendant 9 mois. Quand je l'ai, je la mate une fois par jour pendant des semaines, en mode GROS MONGOL. Je connais le film par coeur. Le soir avant de m'endormir je refais le film plan par plan dans ma tête. Je m'endors toujours à "je voudrais déjà être roi", ça enchaîne trop les plans lorsque les animaux s'effondrent, dur de me souvenir de tout à la perfection. J'ai pas la BO, du coup je passe le film et je fais tourner mon magnétophone cassette à côté, en maudissant mes parent qui passent en marchant fort ou en claquant les portes. Quand je vais chez mickey pour la première fois, je ramène une peluche de simba petit. Avec ce film, je suis encore plus fan de Hans Zimmer, toujours sans le savoir.

Nouvelle période de films vhs : Piège de Crystal, Speed.

Et puis LE film qui m'a fait vraiment aller au cinéma, qui m'a intéressé au délire : Matrix en 99. A ce moment, je suis un ado geek de l'informatique de 13 ans puceau moche disproportionné. Et je vois un film dans lequel un nerd qui me ressemble devient un beau gosse qui kickass tout. Identification suprême, amour instantané. Je suis allé le voir 3 fois, nombre énorme pour moi. J'en ai fait des sortes de parodies en photo avec un pote, on se prenait en photo dans le jardin dans des poses pas possibles et on s'incrustait sur des decors fake, c'etait genial et nul à chier. J'étais en 5ème, et à part ce mec là, personne de mon age ne connaissait le film. J'étais TOUT SEUL.

Enfin, pour sceller le tout, un ou 2 ans plus tard, GLADIATOR, qui me fait connaitre le nom de Hans Zimmer, et puis cet acteur super cool là, ça serait bien qu'il fasse d'autres films. Après ce film, je n'ai plus eu aucun coup de coeur de gamin. Matrix et Gladiator sont donc les deux bornes de mes goûts cinéphiliques. Je leur ai préféré d'autres films depuis, comme la ligne rouge (lui je regrette quand je vois les autres films du mec) et les évadés (lui je regrette quand je vois les autres films du mec), mais ya quand même plus eu le même émerveillement de mioche.

Moi c'est l'inverse, Je me rappelle que mon père m'avait fait voir les Tarantino assez tôt, tout comme Bad Lieutenant ado (tout ça parce que après avoir vu Keitel dans Reservoir Dogs je voulais en voir d'autres ) tu parles d'une vision éprouvante, ce jour-là j'ai appris ce que c'était que l'Actors Studio.

Et sinon Cow-Boy tu a vu Judge Dredd dans quelles circonstances ?

Un seul film culte:



Cette émotion quand je me suis mis à vraiment kiffer le cinéma (c'est venu très très tard pour moi) en me passionant devant les premiers Tarantino, et en m'apercevant que Michael Madsen jouait déjà dans Sauvez Willy

A partir de là, tout s'est mis à faire sens dans ma tête.