Forum de FilmDeCulte

Non mais sur Lincoln il est tout seul, t'inquiètes !

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CroqAnimement votre

Mes condoléances.

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Je viens d'apprendre que Warner ne va pas distribuer GRAVITY en IMAX en France, je chiale, sympa pour ceux qui n'ont pas les moyens de se déplacer à Londres !

Lose.

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Ce qui est génial avec ce genre de films (gros films US attendus) c'est qu'aujourd'hui on suit leur développement pas à pas, on a beaucoup d'infos de productions, des images du tournage, des gens qui disent que c'est génial, diverses bandes-annonces etc... Cela crée une attente démesurée qu'il est difficile de ne pas décevoir. Et quand tu t'assois enfin devant le film et que tu le prends en pleine gueule, soudain tout ça s'efface et tu es juste devant un film comme un autre. Et Gravity c'est vraiment cette sensation de voir un truc frais, nouveau, qui n'a rien à voir avec d'autres choses, qu'on ne peut pas rattacher à une mouvance, à un style. C'est inestimable.

Ce que j'aime particulièrement dans Gravity c'est sa simplicité. Simplicité de ce qu'il raconte, simplicité (apparente) de la mise en scène et même simplicité de son symbolisme, de son sous-texte. J'aime particulièrement le genre du survival, c'est même sans doute mon genre préféré, j'ai toujours adoré cette ligne claire du genre où un personnage traverse un film avec l'unique but de survivre dans une escalade d'épreuves qui le mettent à mal mais qui l'emmène toujours plus profond dans cette rage et cet instinct de survie. C'est un genre que j'aime particulièrement parce qu'il est purement viscéral. Il n'est pas tant conditionné par des conventions que d'autres et pas tant réfléchi dans le sens d'une complexité narrative. Le meilleur survival c'est celui qui parvient à faire de l'épure de son sujet sa force.

Et c'est là, la grande force de Gravity. C'est sans doute l'un des films avec le plus d'effets spéciaux qui existe. A part les acteurs qu'est-ce qui est réel, quels sont les objets matériels et quels sont les objets numériques ? Alfonso Cuaron, comme Cameron du temps d'Avatar, a attendu que la technologie lui permette de mettre sa vision à exécution. Et le résultat est là, sans conteste. Il est tout simplement impossible de voir ce qui est numérique de ce qui ne l'est pas. Les effets spéciaux sont absolument parfaits. Ce sont des effets supposés incarner une réalité, des objets existants, une apesanteur spatiale réelle, des navettes spatiales qui sont actuellement en orbite autour de la terre, on n'est pas dans la fantasy. Cette volonté de reproduire aussi fidèlement que possible la réalité du astronaute nous fait donc immédiatement oublier l'artificialité de la conception du film. Ce ne vient même pas à l'esprit. On est dans l'espace avec les personnages. C'est la première prouesse de Gravity. Pure prouesse technique certes mais qui premièrement est absolument incroyable visuellement (et qui marque sans aucun doute une date dans l'histoire des effets spéciaux) et deuxièmement qui est toute au service du film, de ce qu'il raconte et du spectacle qu'il propose.

Car bien évidemment cette sensation d'être dans l'espace n'est pas uniquement le fait d'SFX parfaits. C'est aussi et surtout grâce à la mise en scène de Cuaron. Dès l'incroyable premier plan-séquence tout est là. D'ailleurs peut-on encore parler de plan-séquence. La caméra virevolte d'un point A à un point B, revient à A, fait le tour de la navette, s'approche des visages, se met à la place des yeux des personnages etc... En plus d'abolir les plus pures notion de physique, le plan abolit la notion même de caméra. La caméra n'est plus, il n'y a qu'un point de vue flottant, en apesanteur lui aussi, débarassé de toutes contraintes matérielles. Et bien que le spectateur ne se pose pas la question de la caméra quand il regarde un film, il y a là un sentiment étrange qui étreint dès les premières secondes. Le point de vue s'est semble-t-il désolidarisé de sa base matérielle, de son origine mécanique. Une fois de plus Cuaron parvient à nous faire sentir ailleurs, dans autre chose, que l'on avait encore jamais vu et vécu (ou du moins pas de cette ampleur).

Et puis voilà, le film est là, tout simple, tout humble (d'ailleurs Cuaron le reconnaît lui-même, à la base Gravity était un petit projet qu'il pensait pouvoir faire rapidement) dans son projet de divertissement intense et spectaculaire. On est dans un pur film d'aventures. Sauf que l'aventure est pensée comme une possibilité de la réalité. C'est aussi là le génie du film. D'essayer d'être le plus réaliste et précis possible sur l'environnement qu'il dépeint mais en même temps en faire un rollercoaster incroyable, un spectacle forain (sans que ce ne soit péjoratif bien au contraire) inoubliable. Il y a presque 120 ans on filmait un train arriver en gare, aujourd'hui on film des astronautes dans l'espace avec une liberté absolue. Et comme le public de l'époque on est ébahi, on est émerveillé. Il y a là quelque chose de très pur et extrêmement poétique dans cette sensation de jamais-vu, de jamais vécu.

On ne peut s'empêcher de rapprocher le film de 2001 même si au fond ce sont deux films très différents. Mais ils partagent beaucoup. Que ce soit cette mise en scène chorégraphique et éminemment musicale de la vie spatiale, que ce soit tout ce discours de naissance et de retour aux bases de la vie mais également que ce soit cette pure terreur métaphysique primale et ô combien humaine d'être seul, infiniment seul. C'est d'ailleurs passionnant de voir comment les deux cinéastes travaillent ces sillons parallèles avec deux démarches totalement différentes. L'un est d'une froideur totale et intellectuelle quand l'autre ne cesse de nous renvoyer à l'humain et fait un film qui vient des tripes.

Je n'aurais finalement qu'un reproche à faire au film, c'est Georges Clooney. Je trouve son personnage un peu relou dès le début et surtout pas très crédible dans son jeu. Ok, le mec est un grand professionnel surentraîné mais cette façon de ne pas réagir aux évènements, d'être trop en contrôle m'a un peu dérangé. Je veux dire le mec ne lève pas la voix, continue d'être hyper posé et faire des blagues alors que c'est le chaos autour de lui. Et puis


Mais c'est littéralement peau de zob par rapport au reste.
Putain de grand film, oeuvre unique et totale, sublime divertissement d'une simplicité désarmante. J'en ai des frissons rien que d'écrire dessus. Vite qu'il ressorte pour que je retourne le voir !

5.5/6

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CroqAnimement votre

Impatient de voir ça.

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I think we're gonna need a helmet.

moi aussi ! un pote est allé à l'AVP à paris hier soir, il m'a raconté ne s'être plus senti assis

Clooney assez relou, psychologie du perso de Bullock trop démonstrative pour vraiment émouvoir, métaphore sur la renaissance pas très finaude.

Je parle que des défauts. Les qualités, vous les connaissez déjà.

5/6

Beau texte Art Core, auquel je souscris. J'ai des réserves mais c'est grandiose quand même.

Le film repasse au Marignan ce soir, toujours en présence de Cuaron.

Et encore plus hate qu'il sorte en blue ray et dvd pour voir les défis technologiques relevés par le réal et le chef op ( qui avait deja officié sur Ali de Mann et The tree of life de Malick) pour tourner un huis "clos" pas si clos. Le dossier de presse donne un aperçu de la prise de tête monumentale qu'à dut être le tournage. Quelque barrières techniques de mise en scène ont du tomber...
En espérant qu'ils en sorte un bon docu pas trop commercial.

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Youplaboum Tralala PouetPouet

Hallucinantes tofs de tournage. Je pensais pas que ça allait jusque là (spoilers) :
http://collider.com/gravity-images-behind-the-scenes/

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai dit spoilers, qu'est-ce tu fais toi?

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Ah j'avais pas vu ton "spoilers" *j'ai rien vu j'ai rien vu j'ai rien vu*

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oui et tu as aussi quleques infos qui mettent l'eau à la bouche sur un autre celebre cite de ciné rubrique "le saviez-voouuus?"

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Youplaboum Tralala PouetPouet