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 Sujet du message: Onibaba (Kaneto Shindo - 1964)
MessagePosté: 12 Déc 2005, 02:50 
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Matou miteux
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Voilà c'est amusant Onibaba c'est pour "vieille sorcière" en jap, et Baba Yaga c'est la sorcière russe, tandis que dans la Bande à Picsou la gouvernante s'appelle Mamie Baba. Y'a un truc?

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Par le réalisateur de la magnifique Ile nue, vétéran nippon (bientôt 100 ans, Manolo n'a qu'à bien se tenir), l'histoire, au XIVe siècle, d'une vieille et de sa bru, réfugiées dans les marécages pendant que le fils de l'un (qui est donc le mari de l'autre) est à la guerre, et qui tuent les soldats de passage pour leur piquer leurs armures qu'elles revendent pour pouvoir survivre.

C'est magnifique. L'Ile nue était déjà une perle pour l'oeil mais celui-ci est peut-être encore plus fort, plus poétique, avec une lumière fantastique qui baigne le film dans un clair obscur hypnotique. Quelque chose de tout aussi sensuel et cruel, dans un même espace isolé (le marécage contre l'île). C'est une pure leçon de mise en scène, du montage jusqu'à la façon de filmer les visages (de ses deux actrices qui sont géniales et qui ont de pures gueules de tueuses), avec des cadres toujours à quatre épingles. Et en plus ça se regarde TOUT SEUL. Très très curieux de voir le reste de l'oeuvre du bonhomme.

5+/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 12 Déc 2005, 16:46 
Splendide chef-d'oeuvre, ouais... (vu y a 10 ans, ça m'avait trop marqué..)


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MessagePosté: 12 Déc 2005, 17:20 
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Matou miteux
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Bob Harris a écrit:
Splendide chef-d'oeuvre, ouais... (vu y a 10 ans, ça m'avait trop marqué..)


J'espère que Wild Side va continuer à ressortir tout ça en tout cas. Tu en as vu d'autres du même réal à part L'Ile nue?

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MessagePosté: 12 Déc 2005, 17:37 
Blissfully a écrit:
J'espère que Wild Side va continuer à ressortir tout ça en tout cas. Tu en as vu d'autres du même réal à part L'Ile nue?

Nope, même pas vu L'île Nue... Je sais juste que Kaneto Shindo a écrit pas mal de scénarios pour Yasuzo Masumura, Kinji Fukasaku et quelques autres...


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 Sujet du message:
MessagePosté: 08 Juin 2007, 08:33 
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un chef d'oeuvre au même titre que l'ile nue !

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 Sujet du message:
MessagePosté: 08 Juin 2007, 17:47 
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J'avais trouvé ça très bien la 1ère fois mais sans être bouleversé. A la 2e vision, je l'ai beaucoup plus apprécié. Aujourd'hui je le mettrais même devant L'ÎLE NUE... Mais bon, faudrait que je revoie aussi L'ÎLE NUE pour être sûr. De Shindo réal j'ai aussi vu KURONEKO (Le chat noir) mais c'est un cran en dessous (tout en étant plutôt bon, hein).
M'enfin de toute façon ce que je préfère dans sa filmo, c'est ses scripts pour Masumura (surtout), Misumi, Suzuki... pour le peu que j'ai vu.


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 Sujet du message:
MessagePosté: 08 Juin 2007, 17:57 
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Antichrist
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D'ailleurs c'est fou les filmos qu'ils ont nos amis réalisateurs japonais... Le Shindo il a un nombre de films à son actif....


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MessagePosté: 26 Oct 2012, 22:33 
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Allez, on est grave en retard, mais ouvrons donc.

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J'essaie de le mater ce week-end !


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MessagePosté: 04 Nov 2012, 22:35 
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Bon Tom, on attend ton avis. T'es grave à la bourre ;)

Je confirme ce que disent les précédents posts, c'est absolument remarquable au niveau de la mise en scène et de la direction artistique. C'est assez bluffant le découpage de Shindo et l'utilisation qui est faite du décor (un simple champ de roseaux). Sur l'histoire, on est dans un huis-clos entre une fille, sa belle-mère et le prétendant. L'intrigue est assez tenue mais l'intérêt se trouve plus dans le climax poétique et cruel (la scène sauvage des 2 soldats à la rivière). L'atmosphère est assez envoutante et malgré le peu de péripéties les 98 minutes passent très vite. Par contre, le film accuse d'un petit coup de mou après l'épisode du samourai. En dehors de cette réserve, je recommande.


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MessagePosté: 05 Nov 2012, 00:04 
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Abyssin a écrit:
Bon Tom, on attend ton avis. T'es grave à la bourre

Ah mais je l'ai vu depuis une semaine moi !

Pour ma part, j'avais un peu peur qu'une fois le principe connu (le pitch, le principe esthétique), je reste extérieur au film en le regardant appliquer son petit programme. Et bien pas du tout, c'est passionnant, et ça se regarde avec une grande facilité.

Je suis toujours surpris par l'hybridité des films japonais de cette époque (j'en ai vu peu), qui font cohabiter le cinéma de genre et le cinéma moderne (voire de la nouvelle vague). Pour être plus concret : on a un film qui d'un côté nous place dans une position qui observe les évènements à distance, de manière froide (le symbolisme mis en avant, des effets très théoriques comme les bruits d'oiseaux quand la jeune court satisfaire ses pulsions, la musique jazz/tribale...), et qui de l'autre nous envoie des décharges de violence et de cul, avec une jouissance directe et défouloir propre au cinéma bis. A la fois un film qui théorise la sexualité de son héroïne, mais qui l'observe dormir nue en fantasmant.

C'est un grand écart qui devrait foutre l'équilibre du film en l'air, et pourtant ça fonctionne idéalement. Peut-être parce que le film exploite une troisième dimension, qui transcende et unit ces approches : la volupté, qui tient aussi à une certaine sidération devant la beauté de la mort ayant empli les lieux. Dans la première scène, quand les corps épuisés et trépassés sont transportés à travers les marais, Shindo s'attarde déjà sur les visages traversés par les herbes, comme une série de caresses, dans le blanc éblouissant du décor : déjà le film est sensoriel. C'est peut-être ce qui m'a le plus marqué au final : la générosité, jusqu'au plaisir très simple et communicatif à scruter les visages (surtout celui de la jeune, approchée comme un animal apeuré).

Et puis ce décor, juste à la bonne limite pour ne pas être purement abstrait, qui donne la sensation régulière de se balader dans le rêve fiévreux d'un malade qui meurt de faim, qui est poétique sans le crier sur les toits.

Il manque sans doute un petit truc pour que le film soit très grand, quelque chose qui aille au-delà de cette abondance, qui puisse nous surprendre et nous dépasser : comme toi, je trouve que le dernier quart d'heure commence à s’essouffler un peu, alors que le reste du film est mené tambour battant, et c'est sans doute le moment où j'aurais attendu plus de folie. Mais dans l'ensemble, c'est excellent.


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 Sujet du message: Re:
MessagePosté: 08 Nov 2012, 23:33 
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Messages: 7491
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hal5 a écrit:
Belle déception pour moi. J'avoue que j'ai accroché 10 fois plus à L'Île Nue qui, ne serait-ce que pour le travail plastique, m'a largement plus marqué. Bon, ici c'est pas dégueulasse non plus, mais l'histoire m'a moins transporté, j'ai eu davantage cette impression d'assister plus à du théâtre filmé qu'autre chose. Beau travail sur le clair-obscur, sur les ombres et les lumières dans les hautes herbes flottantes, mais bon voilà, ennui relatif tout le long du film... 2-3/6


Mon avis se rapproche assez de celui de hal 5. Je suis restée très en dehors du film et de son histoire. Je l'ai vu sans déplaisir mais au final, je n'en retire pas grand chose et il ne me marquera pas.


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MessagePosté: 10 Nov 2012, 14:18 
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Comme dit dans l'autre fil, je pense que le support dvd n'est pas la meilleure façon de découvrir ce film... s'il se joue un jour au ciné, il est possible que j'aille le revoir.

Là j'ai eu du mal à me passionner pour l'histoire et pour les personnages, et pareil, "ennui relatif" ça correspond à peu près à ce que j'ai ressenti en moyenne sur le film, même si certaines scènes sortent du lot.
Il y a un certain côté répétitif aussi qui m'a un peu géné.

Le plan final est d'un kitsch terrible.

Je pense que je mettrais 3/6.
C'est le genre de film, en fait, quand tu le regardes tu as envie qu'il soit fini, mais au final, tu es content de l'avoir vu.


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MessagePosté: 13 Nov 2012, 15:01 
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Blissfully a écrit:
vétéran nippon (bientôt 100 ans, Manolo n'a qu'à bien se tenir)


Mort cette année (en mai) :(...

Sinon il a une étrange carrière Shindo. Réalisateur de deux classiques absolus nippons L'Ile Nue et Onibaba et qui a plus ou moins fini sa carrière dans l'horreur et le pinku eiga.

Ca rejoint ce que disait Tom plus haut, ce croisement improbable entre le pur film de genre et un cinéma plus auteurisant, très moderne effectivement. C'est ce qui rend le cinéma japonais si passionnant (Suzuki notamment) parce qu'il y a une inventivité folle et que les réalisateurs se permettent des écarts hallucinants au niveau cul et violence.

C'est un peu le cas ici dans ce Onibaba. Je considère L'Ile Nue comme l'un des plus beaux films du monde et j'étais donc un peu fébrile de découvrir celui-ci. Alors non, pour moi il n'est pas du même niveau (ce n'est absolument pas la même émotion) même si ça reste immense. Visuellement qu'est-ce que c'est classe et beau. Ce décor absolument incroyable, ce décor de SF, de film post-apocalyptique qui étouffe, qui n'a pas d'horizon et qui est sans cesse balayé par le vent. Et ce no man's land exacerbe logiquement les sentiments et les sensations qui à peine effleurés se réveillent. Ainsi tout le film ne semble être qu'une parabole sexuelle. Et c'est vraiment là que Shindo réussit son film. C'est à dire rendre palpable cette sensualité violente (les courses de nuit, l'excellent mixage son). On fait l'amour car c'est tout ce qui reste et le film en est une très belle incarnation.

Après le film s'épuise un peu sur la longueur et peine un peu à aller plus loin dans sa perversion. Du coup le dernier acte me semble limite raté et le film se clôt d'une matière très brutale et énigmatique (est-ce que la vieille tombe dans le trou ?) qui m'a laissé un peu sur ma faim. Mais ça reste super impressionnant.

4.5/6

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MessagePosté: 13 Nov 2012, 22:59 
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Art Core a écrit:
Du coup le dernier acte me semble limite raté

Le truc qui m'a un peu gêné, c'est surtout les allers-retours successifs de la bru qui répètent la même ligne (à partir de cette logique de terreur instauré par les apparitions du masque, j'ai effectivement l'impression qu'on pouvait faire beaucoup plus qu'une progression linéaire).

Art Core a écrit:
le film se clôt d'une matière très brutale et énigmatique

Pour moi elle tombe, c'est juste maladroitement montré (tu sens qu'il veut clore sur de l'énergie brute, sur la course et les cris, à l'image de toutes les pulsions qui ont envahi le film, mais ça se goupille mal)... Après je me trompe peut-être.


Art Core a écrit:
Je considère L'Ile Nue comme l'un des plus beaux films du monde

J'ai super peur perso, j'ai l'impression que je vais pas accrocher du tout. Y a un beau DVD Masters of cinema, mais pour je vais attendre une diff ciné je crois. Un peu peur que comme pour certains films à caractère contemplatif (jusqu'à 2001), le petit écran lui soit fatal.


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MessagePosté: 13 Nov 2012, 23:12 
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Je l'ai pourtant vu en DVD sur mon écran d'ordi.
Mais oui j'adorerais le revoir en salle.

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