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MessagePosté: 14 Nov 2012, 12:50 
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Antichrist
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pas mieux. Chez moi, je chiale de beauté, donc en salle...


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MessagePosté: 19 Nov 2012, 21:24 
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Aaaaah, le vilain petit film mesquin pour cinéclub que voilà...

Ca oscille entre un classicisme de studio léché (la lumière, le savoir-faire etc...) et la conscience auteurisante du cinéma Japonais post-60 que je qualifierais de tout sauf de moderne, avec ces sujets sulfureux et ses audaces formelles. Sauf que ça tourne terriblement en rond, et ça préfigure quand même franchement la dérive du cinéma asiatique actuel qui finit par être plus fasciné par ses moyens que par ses fins, avec ses effets de montage, ses plans nibards, son symbolisme lourdingue ("un trou", get it ?) et ses personnages médiocres, patins malléables et ingrats pris dans les filets d'un auteur tout puissant (en fait, ça m'a rappelé La Servante), laissant de côté l'abstraction que le sujet et le décor appelaient pourtant. En outre, j'ai trouvé ça pompeusement interprété par des acteurs qui ne plient que sous le poids de leur propre hystérie, cabotinant laborieusement avec une furie sans objet.

Il y a 7 ou 8 ans, je me serais sans doute laissé intimider par tout l'attirail formel. Aujourd'hui, je ne vois que la poudre au yeux roublardes que l'on tente désespérément de m'envoyer à la tronche. Raté.
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MessagePosté: 19 Nov 2012, 23:45 
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Tetsuo a écrit:
patins malléables et ingrats pris dans les filets d'un auteur tout puissant

Ah ça je suis pas d'accord. Ok ils sont symboliques, ok ils obéissent à un schéma prévisible, mais les deux femmes sont vraiment magnifiées je trouve. L'animalité fragile de la jeune, l'aura de sorcière de la vieille, il y a quelque chose qu'on peut trouver grossier ou caricatural, peut-être, mais qui me semble absolument pas "ingrat".

Tetsuo a écrit:
la conscience auteurisante du cinéma Japonais post-60 que je qualifierais de tout sauf de moderne, avec ces sujets sulfureux et ses audaces formelles

Tsssss, et après c'est ce mec qui défend la Nouvelle vague :D


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MessagePosté: 20 Nov 2012, 08:25 
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La Nouvelle Vague, la française, c'est pas du tout ça. Pas celle que je défends en tout cas...

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MessagePosté: 20 Nov 2012, 09:08 
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De toute façon, t'es un vieux. Tu es le Michel Ciment de ce forum.


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MessagePosté: 20 Nov 2012, 09:43 
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Karloff a écrit:
De toute façon, t'es un vieux. Tu es le Michel Ciment de ce forum.


Plutôt un mix entre Neuhoff et Daney :mrgreen:


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MessagePosté: 20 Nov 2012, 10:32 
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C'est fou comment depuis toutes ces années tu n'as jamais été capable de me répondre autre chose que des sarcasmes à deux balles Karloff...

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MessagePosté: 20 Nov 2012, 11:06 
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"Il y a 7 ou 8 ans, je me serais sans doute laissé intimider par tout l'attirail formel."


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MessagePosté: 20 Nov 2012, 12:37 
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Tetsuo a écrit:
La Nouvelle Vague, la française, c'est pas du tout ça. Pas celle que je défends en tout cas...

Ça m'intéresserait que tu fasses le tri pour le coup, parce que les différences que j'observe avec la nouvelle vague japonaise sont plutôt à son avantage (notamment cette transition plus coulée avec le classicisme de studio en amont et le cinéma de genre pour horizon). Faudrait qu'on en discute un jour sérieusement (je sais, ça te file des boutons) des Nouvelles vagues, pour une fois qu'on a une vraie question récurrente dans les topics...

Tu sais tout le mal que je pense d'elles, mais s'il y a une chose que je leur concède, c'est que leur symbolisme maousse n'est pas une fin en soi. Ce n'est pas, il me semble, une manière puérile et pauvre de prétendre avoir plus de profondeur que le cinéma qui lui précède. Peut-être que j'ai une vision de ces films faussée et anachronique... Mais pour moi, le trou ou le roucoulement quand la fille court vers son amant dans Onibaba, c'est pas différent de, au hasard, les publicités récitées par les invités à la soirée ouvrant Pierrot le fou : c'est un symbolisme qui n'est pas sa propre finalité (= faire sens et basta), mais simplement une base explicite, affichée, à partir de laquelle on construit la narration de la scène. A la soirée de Godard, l'attention se porte du coup sur Belmondo qui, au jeu réaliste, déambule en s'ennuyant dans la pièce, créant un écart poétique (un résumé abstrait de la soirée / lui qui, comme pris à part en temps réel, se lasse de ce milieu). De même, le roucoulement d'Onibaba sert moins à poser une étiquette "pulsion animale" sur son héroïne qu'à créer un leitmotiv sonore qui, à force de répétition dans le film a des moments précis, finit par raconter une histoire (l'abandon de moins en moins prudent, de plus en plus désordonné, à ces pulsions). Je trouve d'ailleurs que c'est particulièrement visible dans ce film, vu l'abstraction dans laquelle nous balance d'emblée ce décor : le symbolisme n'est pas fondu dans le récit, il est là tout nu, tout cash et tout cru, comme une proposition, à disposition de notre regard.

C'est en ça que je parlais de cinéma moderne pour Onibaba. Le terme n'a dans ma bouche aucune valeur qualitative, c'est pas du tout dans le sens "film en avance". Je parle simplement d'un film qui, entre autre par l'utilisation explicite de ses symboles et la distance au récit qu'elle implique, a déplacé le spectateur sur un autre plan, lui parle autrement, et fonctionne donc déjà autrement.


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MessagePosté: 20 Nov 2012, 13:19 
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Sur la nouvelle vague japonaise, comme sur la Française d'ailleurs, l'appellation signifie tellement de choses différentes qu'il est difficile d'y lire une unité forte. Oshima, Shindo, Suzuki et Imamura, au-delà de la rupture avec le cinéma de studio, on peut pas dire que cela se ressemble beaucoup - Oshima et Imamura peut-être un peu plus.


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MessagePosté: 21 Nov 2012, 00:03 
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Du TRÈS peu que j'ai vu, parfois pas plus d'un film (pas vraiment les moyens de remplir ton top, du coup), je pourrais y inclure Oshima, Imamura, Teshigahara et Kurahara. Suzuki pourquoi pas, mais on pourrait tout aussi légitimement l'associer à la flambée mondiale des cinémas de genre des années 60-70, j'ai l'impression que c'est déjà d'un autre ordre. Shindo faut en voir d'autres.

Bien sûr, tu vas me demander sur quels critères je me permet d'opérer un tel tri... Il faudrait définir ce qu'est la Nouvelle Vague, historiquement et/ou esthétiquement, et voir quels courants peuvent réellement y être assimilés à l'étranger (on parle de Nouvelle Vague jusqu'au Hollywood des années 70 et au Taïwan des années 80, donc bon). C'est d'autant plus ardu qu'à la racine même, en France, Truffaut et Godard posent deux voies assez radicalement différentes.

Je serais tenté par un topic pour essayer de faire le tri dans tout ça, mais ces temps-ci j'ai tellement l'impression que le forum dort que ça me démotive un brin...


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MessagePosté: 05 Oct 2013, 21:20 
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Très appuyé mais ce qui n'empèche pas qu'il a beaucoup de force ce film, sans doute à cause de son espace et de son système de toute manière assez réduit et dont on ne demande pas plus finalement (pulsions, répétitions... des roseaux, du vent... trois huttes, un gouffre et un masque est vraiment fascinant). L'actrice principale a une énergie dingue et bouffe tout l'écran, après faut que je continue à découvrir le réalisateur, parce que là c'est presque le film parfait à mettre dans une case pour son encyclopédie du cinéma.


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