Forum de FilmDeCulte

Pour une fois l'affiche française s'en sort avec les honneurs comparé aux internationales.

Après Nicolas Boukhrief, c'est au tour de Meirelles de se casser les dents autour d'une réactualisation de La ronde de Max Ophuls, écornant une solide filmo en pondant une fade terrine lelouchienne world de battement d'ailes du papillon avec sa farandole de split screen. Adultères, mafieux, prostituées, quêté désespérée et rédemption, tout passe à la moulinette d'un Meirelles qu'on a connu plus nerveux et dont le filmage par bloc sans réelles grosses interactions entre les personnages confine surtout au bête film choral avec des spots sur certains personnages, dont le haut de la timbale serait Anthony Hopkins dans un speech très survivor alcooliques anonymes et le gros down Jamel Debbouze en dentiste veuf amoureux questionné par sa foi qui s'interroge chez sa psy. On remarquera une tendance de Meirelles à prendre toujours le contrepied des situations en prétendant rajouter une couche de complexité sans doute, en donnant des issues heureuses à des causes perdues d'avance ou a contrario malheureuses à des résolutions paraissant plus faciles à déblayer. La psychologie de bazar où un observateur rappelle à droite et à gauche à intervalles réguliers que le choix d'une solution va influer sur les destins imprime surtout dans le marbre la faiblesse du scénario, seulement adressé à ceux qui ne seraient pas remis de leur vision de Pile ou face avec Gwyneth Paltrow lors de la fête du cinéma 1997.
2/6

Vu qu'il doit avoir une pauvre scène et trois répliques faut pas pousser.

Je ne serais pas aussi sévère. C'est clair que le scénario est un peu toc et que Meirelles tombe dans le piège des films choraux où on aimerait voir des histoires plus développées que d'autres. Après, le réalisateur éprouve un véritable plaisir à béneficier d'un tel cast et on picore par ci par là de bons numéros d'acteurs. C'est d'ailleurs eux qui donnent de la profondeur et sauvent ce mauvais script. Côté mise en scène, Meirelles n'a pas perdu la main également. Pas désagréable à suivre donc mais très light. Par rapport à l'Ophuls, on est plutôt dans le registre musique d'ascenseur. Espérons que Meirelles retrouve l'ambition d'un Constant gardener ou d'une Cité de Dieu.

3-3,5/6