Tom a écrit:
Citation:
"Je propose que désormais, tout enseignant qui voudra travailler davantage puisse le faire avec 26 heures de présence dans l'établissement, avec en contrepartie une revalorisation de 25 % de son salaire, soit près de 500 euros par mois", a détaillé M. Sarkozy. Une présence de 26 heures au lieu de 18 heures représente un accroissement de 44 %.
Les mecs qui en 2012 ont toujours pas pigé qu'un cours ça se prépare, et qu'une copie ça se corrige...
Et surtout, admirons le travailler bien plus pour gagner moins (à l'heure). Subtilement, plutôt que des heures sup payées à l'heure qui existent déjà (heure annuelle pour une heure sur ton emploi du temps payée toute l'année scolaire hors été, maladie, jour de grève etc ou heure effective payée à l'heure effectuée pour les heures ponctuelles) proposons 8 heures de boulot en plus soit 45% de temps de travail en plus (si c'est des heures d'enseignement) pour 500 euros brut en moyenne (qui ne représentent heureusement pas presque la moitié d'un salaire brut d'enseignant, cadre A de la fonction publique !).
Si ce ne sont pas des heures d'enseignement mais des heures de présence comme il le dit, c'est tout aussi démago car que ferons-nous ? Où ? Ben oui, le sujet de faire rester les profs dans les établissements plus longtemps dans la journée revient régulièrement sans que personne n'ait résolu le "minuscule" problème que représente le fait qu'il n'y a pas de place prévu pour ça : la plupart des jours, pas de salles libres (faut voir le merdier quand t'essaies de rattraper ou déplacer un cours, surtout les mardi et jeudi, traditionnellement plus chargés), bien sûr aucun prof n'a de bureau. On le fait où l'éventuel conseil à un élève en difficulté etc. Si c'est des heures devant des classes ou des effectifs complets, ce n'est plus de la vie dans le lycée mais de l'enseignement et là, au tarif proposé on a revient à l'escroquerie du premier paragraphe. Si c'est de la garderie, faire les pions, c'est une déclassification de la profession.
Sans plan concret et sans explications, ça sonne tout à fait comme la mascarade qu'a représenté le remplacement des profs entre eux, annoncé à grands renforts de discours, d'explications de combien c'est génial (et sans s'occuper du "on s'en fout que ce soit dans n'importe quelle matière et n'importe quel prof y compris pas de la filière, ce qui compte c'est que le prof d'origine est remplacé on vous dit !) etc. Dans les faits, en octobre il n'y avait plus d'argent sur les crédits d'heures des lycées et si tu remplaçais c'était donc bénévolement.
C'est un premier pas, présenté sous forme d'opportunité, des changements du statut de l'enseignant et de la fonction qui se trament en coulisses depuis quelques temps.