Mon Colonel a écrit:
Qu'en pensent les proviseurs ? J'ai l'impression qu'on entend beaucoup les profs mais quid des proviseurs ?
Sinon au sujet des heures de présences en cours, j'ai l'impression que les profs répondent a une supercherie pas une autre supercherie. En effet expliquez-moi par quel tour de passe/passe : heure de présence = heure supplémentaire ?.... Je travaille a 2 lieus différents, je fait la navette entre 2 endroits physique régulièrement, si on me demande d’être plus présent a un endroit qu'à un autre ce sera forcément au détriment d'un autre endroit (j'ai pas encore le don d'ubiquité). Si mon boss insiste pour que je sois plus présent a un endroit spécifique sans pénaliser l'autre et veut me payer plus, ben c'est double banco : je suis payé pour heure de présence + je suis payé en heure sup. Non ?
En fait j'ai l'impression que le problème est qu'autant on peut compter les heures de travail à l'école, autant les heures de travail à la maison sont plus difficiles à comptabiliser...
Solution : Que les profs ne travaillent qu'à l'école et pas de chez eux ? Seraient-il prêt a ne plus travailler de chez eux ?
Les proviseurs à mon avis doivent être comme les profs et se demander où nous parquer, pour faire quoi exactement et avec quelle dotation horaire (ils en manquent déjà pour dédoubler les classes, anticiper les sections etc). Sur le papier ça pourrait être correct si tout était bien défini et si l'intendance suivait mais ils ont fini de croire à ça eux aussi.
Si on veut nous faire rester plus, c'est pas pour faire le boulot pour lequel on est déjà payé (genre, préparer nos cours tranquillou dans notre bureau chauffé l'hiver et climatisé l'été *ouais, rêvons carrément en grand*, si on reste c'est forcément pour que ça ait une utilité pour l'Etat qui va nous payer plus (un jour on pourrait reparler de comment, dans ma matière par exemple, par un subtile jeu des réformes des heures affectées à des matières et du contenu des épreuves de bac, on a discrètement et sans douleur augmenté mon temps de travail gratuitement en reportant de fait, mais sans l'écrire nulle part, le laissant à ma seule appréciation et charge), pour le lycée qui va devoir nous accueillir et pour l'élève à qui on "devra" ces heures.
Bref, quand tu parles d'ubiquité, c'est le problème ici. Le temps en plus sur place sera du temps qui devrait être banco, car pas déjà du temps payé, qui vu le tarif annoncé est du temps qui au final est payé moins cher que le temps de base. Ca va à l'encontre de l'idée d'avantage des heures sup.
Préparer mes cours à l'école ça me plairait bien sur le principe. Ca me fait caguer d'avoir chez moi tous mes bouquins (dans toutes les matières et, me concernant par exemple, ça représente au minimum 21 types de livres différents en me limitant aux 2 principaux BTS courants et à 1 seul éditeur ce qui n'est jamais le cas), de me trimballer des kilos de docs dans tous les sens, de venir plus tôt pour photocopier (ou de rester plus tard vu que la journée c'est toujours le rush vu le nombre de gens qui veulent photocopier sur les 2/3 photocopieuses du lycée), de ne pas trimbaler les classeurs/docs/rapports des élèves et de les corriger sur place, d'y constituer les dossiers de bacs sans les ramener parfois chez moi, de faire voyager les copies en faisant gaffe de ne pas les perdre etc. Dans les faits, je pense que complètement c'est impossible, sérieusement, en ce qui me concerne j'ai besoin des week end et des petites vacances scolaires (plus une bonne quinzaine au moins de celles d'été) pour faire tout mon boulot (site internet compris). Donc si on fonctionnait uniquement sur du temps de présence physique au lycée je serai quand même oblgée de bosser chez moi (ce qui ne me changerai pas de maintenant et une partie relève du niveau d'exigence que je trouve "normal" pour moi, je pourrai faire moins sans être une tire au flan non plus). Ceci dit, ce temps "perdu car non payé" beaucoup de profs l'acceptent (autant que des branleurs grattent sur le leur en ne faisant qu'un minimum syndical voire moins, c'est une évidence comme dans tous les boulots) car la plupart est concernée et personne n'a choisi ça sans savoir qu'on ne s'enrichissait pas (mais moins de personnes démissionneraient si on avait plus de reconnaissance personnelle, à tous points de vue et à tous niveaux).
Malheureusement il n'y aura jamais l'infrastructure pour ça. Même en partageant un bureau à 2 il n'y aura jamais la place d'avoir ces bureaux (ni l'argent pour les financer), t'es déjà content quand ton chef t'aime bien et te trouve une armoire, même si elle ne ferme plus à clef, pour mettre des bouquins ou des docs d'élèves (et à l'ancien temps des kilos de boîtes de disquettes pour le bac à se trimbaler par classe) sinon tu te contentes de ton casier qui fait au mieux la taille d'une boîte à lettres normalisée. Pareil pour l'équipement informatique (t'as déjà pas un ordi par élève en classe et encore moins un poste pour le prof dans les salles info où il est censé leur enseigner la manipulationd es logiciels, corriger leur travail info etc) qui serait forcément le tien amené si tu en as et le veux (bonjour le bazar pour trimballer ça tous les jours et pas se le faire piquer si les bureaux sont partagés et ouverts. Il faudrait aussi que les mentalités changent et que dans ces créneaux horaires tu ne sois pas dérangés par la direction, des collègues, des élèves etc.
Mais c'est dommage. Parce qu'un bureau ça me plairait vachement. Un bureau et du temps (en plus de celui pour faire mes cours), ça me permettrait de régler les problèmes avec des élèves parfois, recevoir les parents d'élève plus discrètement qu'en salle des profs ou le soir tard dans une salle vide, faire des simulations d'oraux de bac etc. Ca permettrait aussi de se poser à l'école, de ne pas y faire que des choses speed et stress. Quand j'avais fait un échange avec une correspondante anglaise et que j'avais été au lycée avec elle, les profs avaient ça. Il y avait un créneau horaire le matin où tout le monde était là et pouvait aller voir les profs dans leurs bureaux et ceux qui n'avaient rien à leur dire allaient dans 2 salles de loisirs pour les élèves et se détendaient avant les cours. Bon, ils n'étaient pas beaucoup par classe, n'avaient que 3 ou 4 matières étudiées et c'était un petit lycée, ce qui pose moins de problème d'intendance que mon dernier lycée et ses 2000 élèves rien que pour la partie lycée et on était au minimum 130 profs donc forcément l'intendance et l'organisation ne sont pas du tout à la même échlle (sans compter qu'il y avait en plus une partie collège de presque 900 élèves).