Forum de FilmDeCulte

Ou comme les inserts de vieux films avec Gabin et Darrieux et les plans sur les rats de laboratoire dans Mon oncle d'Amérique.
De toute façon, Resnais c'est pratiquement toujours génial.

Oui j'adore ça parce que pour moi c'est comme l'ntrusion de son cinéma dans la psyché humaine à travers la mémoire. Depuis Marienbad, on l'a vu tenter ce genre de choses et je trouve que ça marche toujours, que ça donne une épaisseur incroyable à ses films. Comme si cette neige et cette musique stridente devenait le pressentiment de la mort et comme si Gabin/Darrieux constituaient une mémoire collective qui lierait tout les personnages dans une fictionnalité qui leur fait défaut. Vraiment je trouve ça assez génial et jamais intellectualisé en ce que ça participe du ressenti.

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CroqAnimement votre

Je suis d'accord bien évidemment : Resnais est sans doute le grand cinéaste de la mémoire et de ses corrolaires (le temps, le ressassement, l'imaginaire...). Aucun autre réalisateur n'a su exprimer comme lui, en des termes si cinématographiques, le cheminement de la pensée et du souvenir. Marienbad porte à un point d'accomplissement inégalé cette visualisation du sujet, mais Resnais témoignait avec lui de cette même relation symbiotique dès Hiroshima mon amour, je pense. Deux films où la litanie obsédante du texte, l'extrême complexité du montage, le réseau d'échos et de rimes qui se répondent d'un bout à l'autre traduisent de façon très prégnante les tours et détours de ce fameux espace psychique dont tu parles.
Et le miracle en effet, c'est que ça a beau être très pensé, très maîtrisé, il y vibre beaucoup de sensibilité et de poésie. A quelques exceptions près (certains films des années 80), je trouve que Resnais parvient à dépasser l'étiquette cérébrale et intellectuelle que ses sujets et leurs traitements appellent naturellement.