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"Les herbes folles" serait donc un des meilleurs films de Resnais ?
J'avais lu plusieurs articles dessus, qui parlaient d'un de ses films les plus libres, les plus travaillés, les plus originaux en terme de narration ... Ah bon ? Je dois dire que je n'ai pas senti de rupture de ton ou de montage heurté, tout m'a semblé couler de source. Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on est tellement habitués à voir des films à la narration très formatée qu'on doit parler de narration audacieuse pour ce film !
Je trouve que toutes les affèteries visuelles (c'est péjoratif, mais disons j'ai du mal à voir un effort global de mise en scène) n'amènent rien au film. A l'arrivée, mis à part quelques scènes, quelques plans, "Les herbes folles" est un film purement "joli", "mignon", mais toujours superficiel. Il est loin le montage qui m'arrache les tripes de "Muriel", ou même, histoire de dire que je ne suis pas resté cantonné à ses premiers films, les superbes douches de lumière qui donnaient à "Coeurs" ce parfum de douce mélancolie. A part la fin (et encore), je ne compte pas d'autres fulgurances formelles, un comble pour un film de Resnais ...
Dans "Coeurs", il y avait aussi, derrière cet humour parfois facile une vraie tristesse, une angoisse sourde. Ici elle ne se retrouve que rarement. Je pensais que le côté evil du personnage de Dussolier allait être plus travaillé que ça. Il est assez fascinant dans ses premières scènes (le magasin de montres, le parking) et puis ça devient un simple personnage de comédie de boulevard une fois qu'il rencontre Sabine Azéma, toujours dans le même registre (ce qui ne sert pas trop le film ici, alors que ça servait très bien "Coeurs").
C'est ce qui m'embête le plus à l'arrivée, je n'ai jamais été touché par ce que je voyais. Tout m'est passé au dessus de la tête, rien ne m'a véritablement intéressé. Je me souviens m'être battu sur un forum au sujet de "Coeurs", expliquant pourquoi ce n'était pas un film de vieux. Ici j'aurais plus de mal à tenir le même argumentaire. Ça a beau être à première vue plus "audacieux" (à prendre avec des pincettes !) que la plupart des films de jeunes cinéastes, ça sent le formol, il n'y a pas de vie, ce n'est que de la reconstitution, éloignée de tout enjeu réel, et aux préoccupations bien éloignées de celles d'un spectateur de 22 ans en 2009 ...
Je mentirais si je disais que le film m'a paru interminable, j'ai pris du plaisir devant certaines scènes, notamment celles avec Amalric, quelques dialogues m'ont fait sourire, mais pour du Resnais c'est le minimum syndical à attendre.
C'est bien parce qu'il a 87 ans et donc le droit de faire des films de feignasse que je lui pardonne (pour cette fois).
Donc, un gentil 3/6.
Année pourrie.
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