Forum de FilmDeCulte

La liaison d'un violoniste avec l'épouse de son meilleur ami tourne à la tragédie.


J'ai toujours été partagé sur Resnais, certains de ses films m'irritant au plus haut point alors que d'autres fonctionnent du tonnerre sur moi. Le projet de Mélo est simple et séduisant : transformer une pièce de boulevard au pitch assez banal en une tragédie grecque flamboyante. Resnais croise de manière intéressante théâtre et cinéma sans appliquer le poncif du théâtre filmé. Il y a une théâtralité dans le procédé cinématographique de Resnais et son ultra stylisation qui sert son propos de manière assez prodigieuse. Il faut voir ce travail sur les décors (ces intérieurs glacés, le jardin du début réduit à son plus simple appareil), cette mise en scène simple mais prodigieuse, les mouvements de caméra et la manière dont Resnais arriver à capter l'émotion chez ses comédiens. Bref c'est un travail d'orfèvre discret mais d'une intelligence rare.

Il y a bien ces 30 premières minutes dans le jardin qui m'ont laissé de marbre, un côté légèrement artificiel et le manque d'enjeux apparents me laissant de marbre jusqu'à ce tournant dans le mensonge de Romaine où là le film démarre en fanfare. Par la suite, le film de Resnais tire vers l'épure et transforme des ressorts grossiers de théâtre de boulevard en une tragédie grecque bouleversante. Tourbillons de sentiments, de pulsions mortelles et d'amour impossible, Mélo touche en plein coeur et c'est alors que les nombreux choix artistiques de Resnais ainsi que la finesse de son écriture payent cash. Et puis, il est aidé par sa troupe de comédiens fétiches qui ne me font d'habitude ni chaud ni froid mais que je trouve pour le coup ici exceptionnelle. Pas le souvenir d'avoir vu Dussolier aussi bon que dans ce rôle mélancolique, même Azema est géniale avec son look à la Louise Brooks et Arditi joue à l'égal de ses partenaires.

J'ai donc été un peu refroidi par ses 30 premières minutes mais Mélo est par la suite un chef d'oeuvre, une de ses claques bouleversantes qui vous retourne votre petit coeur de cinéphile.

5-6/6

Rhah trop envie de le voir cuilà..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est vraiment l'hybride parfait entre cinéma et théâtre. L'impression que le point d'équilibre est trouvé par Resnais là ou chacun des deux arts s'enrichissent l'un et l'autre. Je ne suis habituellement pas fan des oeuvres de Resnais qui se raccrochent au théâtre mais dans cette veine de son oeuvre c'est vraiment son aboutissement.

@ Arnotte : essaie gratos la cinetek pour ce mois