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MessagePosté: 04 Aoû 2007, 11:08 
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ah oui, moi aussi, mais la manière dont libé la présente ici (bon, c'est libé aussi, hein, faut pas non plus s'attendre à...), ça donne vraiment l'impression de qq'un d'absolument inintéressant (ah si : sa soeur a tourné avec Stone...).

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MessagePosté: 04 Aoû 2007, 18:59 
Zad a écrit:
ah oui, moi aussi, mais la manière dont libé la présente ici (bon, c'est libé aussi, hein, faut pas non plus s'attendre à...), ça donne vraiment l'impression de qq'un d'absolument inintéressant (ah si : sa soeur a tourné avec Stone...).

Euh, je vois pas du tout ce qui te fait dire ça, franchement... :shock:


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MessagePosté: 04 Aoû 2007, 19:20 
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bah je sais pas, tout, depuis le ton de l'article.
je dis pas qu'elle est inintéressante pour de vrai, hein, mais l'article me procure vraiment cette sensation.

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MessagePosté: 04 Aoû 2007, 20:06 
Zad a écrit:
bah je sais pas, tout, depuis le ton de l'article.
je dis pas qu'elle est inintéressante pour de vrai, hein, mais l'article me procure vraiment cette sensation.

Bah, le journaliste a l'air sur le charme, en tout cas (et je le comprends).

En plus, elle a voté Ségo, tu devrais être content.


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MessagePosté: 04 Aoû 2007, 20:14 
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Jericho Cane a écrit:

En plus, elle a voté Ségo, tu devrais être content.


bof

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MessagePosté: 24 Avr 2008, 13:29 
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Revu hier soir sur Arte.

Image

Je connais assez peu Garrel, mais c'est souvent la loi du un sur deux (j'adore le Révélateur, je déteste la Cicatrice intérieure; j'adore Elle a passé tant d'heures sous les sunlights, je trouve Le Vent de la nuit prétentieux).

Autant la première vision de ces Amants Réguliers m'avait un peu emmerdée, avec ces tics d'un cinéma auteurisant-parisien (regards caméras, jeunes artistes dans appartement hausmannien, etc.) qui m'horripilaient, autant celle-ci m'a retournée.

Tout d'abord, cette première heure sur mai 68, extrêmement lucide et même burlesque, les CRS poursuivant les émeutiers comme dans un cartoon, les jeunes rêvant à 1789, le tout dans un climat absurde mais léger, où on joue à la révolution (plan génial, interminable, où des inconnus jettent des grilles de platane et des briques, inlassablement, comme ça, avant qu'un pano nous révèle la présence d'observateurs muets de la scène). C'était ça, mai 68, pour Garrel : beau et romantique, mais finalement assez peu politique ou révolutionnaire. Des gamins qui se donnent leur quart d'heure de frisson (Garrel fils qui sonne à la porte d'un inconnu en sanglot, c'est fort), qui dorment sur les toits de Paris et se réveillent dans la brume... Bref, c'est magnifique, jamais poseur, jamais exalté, et la photographie déchire tout.

La deuxième partie est forcément une retombée, mais c'est vachement beau, y a pas à dire, le bâtard sait filmer, les cadres sont à tomber, le montage est d'une précision folle, et en même temps c'est jamais sur-maîtrisé ou solennel. Y a du souffle, des failles, de la matière (l'attention portée aux gestes et au son est exemplaire : l'opium qu'on brûle, le bain qu'on prend, les chaussures boueuses...).

Le montage respire aussi, avec ces drôles d'incursions de fin de bobine, ces micro noirs, qui pourraient être lourdingues mais qui ne s'enferment jamais dans le théorique ou la pose. Le montage mais aussi le son qui, à l'image de la photographie, est charbonneux, vivant, noir et blanc en quelque sorte, avec des variations d'ambiance et de timbre d'un plan à l'autre, il disparaît et réapparaît, est camouflé par la musique, surgit brusquement...

Et ce qui est beau, c'est que c'est bourré d'imperfections, de tentatives foireuses, de scènes qui devraient jarter au montage mais que Garrel s'obstine à conserver. Y a des effets d'un autre temps, les iris par exemple, qui sont à mon avis un peu facile, mais c'est de l'hommage et du plaisir de filmage, rien d'autre. Pareil pour les années-numéros de rue, ça fait un peu nouvelle vague, c'est un peu faible... mais c'est sincère. Pareil pour les seconds rôles : certains sont pas très aboutis, d'autres un peu clichés, mais ça ne pose aucunement problème, ça participe de ce déséquilibre du film, de son concret.

Pour reparler de la matière, et des cadrages, il y a un moment très fort dans ce film, celui qui marque la fin de cette époque-utopie et le passage à un autre temps, le temps adulte en quelque sorte : lorsque Clotilde Hesme apprend à Louis Garrel qu'elle part aux Etats-Unis. Ca c'est du scénario. Mais la force de la scène vient selon moi de ce bitume mouillé sous leur pied, de ces façades d'immeubles modernes qui sautent tout d'un coup aux yeux. On a quitté les pavés et les vieux quartiers, on est dans un autre espace, un autre temps.

Image

Bref, je vais pas m'éterniser : l'histoire d'amour est vraiment très, très belle, la troisième partie est tout de même plus faible que le reste, malgré une fin incroyable, Louis Garrel déchire (et aime beaucoup faire des glissades), et j'attends avec impatience La Frontière de l'aube.


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MessagePosté: 24 Avr 2008, 17:15 
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belle critique, qui me me donnerait presque l'impression d'être passe a cote de quelque chose.

_________________
L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.


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MessagePosté: 24 Avr 2008, 23:00 
"Philippe" avec deux "p". Merci.


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MessagePosté: 24 Avr 2008, 23:11 
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Jericho Cane a écrit:
"Philippe" avec deux "p". Merci.


Lol.
Le ridicule ne tue pas.


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MessagePosté: 26 Avr 2008, 16:56 
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Une première heure remarquable où tout se passe dans un sentiment à la fois étouffant - un mode anti-opératoire avec ses brumes persistantes, ces scènes/plateaux abstraits (formidable plan où les ombres furtives des crs passent devant la caméra) - et à la fois libérateur de par son côté objectivement historique et subjectivement anarchiste (insistance non décortiquée du plan-séquence dit du "bordel" notamment).
Cette contradiction amène une deuxième partie plus délicate à aborder. Oisiveté, refus ou déni de la réalité et anarchisme contre-factuel (on cite des noms sans but, on lit une phrase politique sans l'intellectualiser,...), toutes les dérives de la facilité post-68 sont assez longues, parfois laborieuses et si la mise en scène est toujours excellente, voguant entre les jeunes âmes déboussolées, elle ne cache pas un certain ennui qui sort ces griffes quand on aimerait que ça bouge un peu plus.
Cependant, cette petite réserve ne peut cacher le gros morceau de cette seconde partie qui est la relation à l'Amour. En somme, Garrel expose un discours que l'on a déjà vu dans d'autres films, mais qui fait toujours plaisir, surtout quand c'est récent. Annihilant l'hypocrite "Aimer, c'est être libre", Les Amants réguliers, notamment par toute cette sympathique recherche sensationnelle, déclare plutôt qu'être libre, c'est aimer. Et ça c'est beau. D'autant plus que ça parle aussi d'aimer l'Art, d'aimer la vie et même d'aimer la lutte politique, pourtant tous si peu descriptibles finalement, à l'instar des vers de Musset ou du haut d'un tableau.
A noter l'opposition répressive qui parcourt le film et qui fait toujours du bien (ou plutôt du mal) avec son lot d'ombres, de vieux croutons, de cadences mécaniques et de policier qui ne situe la vie qu'avec le pouls.
4/6


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MessagePosté: 27 Avr 2008, 14:55 
Ok, c'est mon premier Garrel et je suis ébloui. Imparfait mais sublime, notamment l'incroyable première heure, comme dit plus haut. La photo de William Lubtchansky tue.
Ceci dit, j'aurais adoré le voir en salles plutôt que devant ma télé... C'est vraiment un film immersif.

5/6


Dernière édition par Jericho Cane le 27 Avr 2008, 15:00, édité 2 fois.

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MessagePosté: 27 Avr 2008, 14:58 
Et lol quand même pour la critique de Zad qui s'obstine à placer dedans les titres antérieurs de Garrel.

* (Clotilde Hesme, révélée sous les sunlights) *


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MessagePosté: 27 Avr 2008, 15:33 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
Messages: 8711
Jericho Cane a écrit:
Ok, c'est mon premier Garrel et je suis ébloui.


Ah ouais putain quand meme... Meme pas vu le vent de la nuit ou sauvage innocence?

Bah tu sais quoi ca finit toujours pareil *me gonfle un peu Garrel*


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MessagePosté: 04 Juin 2008, 16:41 
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Matou miteux
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Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
Messages: 12933
Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
Noony a écrit:
J'ai trouvé le film atrocement long. Je veux bien qu'il s'agisse d'un geste d'artiste, d'un portrait générationnel totalement libre, mais bon... faut pas pousser Maurice... Les 3 heures, elles y sont! Et on les sent passer.

Les acteurs sont solides. Y'a pas à dire. Notamment Garrel fils, qui cartonne bien. La photo est splendide, ainsi que les cadrages. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser que le film avait 50 ans de retard. Dans le montage, dans le jeu, dans le son (qualité totalement dégueu, peut être due uniquement à ma copie)... Ca me rappelait les premiers Rohmer...

C'est du matériau typique pour Les Inrocks/Libé/L'Huma/Télérama et toute la brochette des anciens anarchistes. Sans parler des Cahiers qui doivent avoir leur film de l'année. Non, ça je peux pas.


Bon ben Garrel je crois que c'est définitivement pas pour moi, nouvel essai et nouveau rejet en bloc. Je trouve ça atrocement chiant et je peux pas me concentrer 3 heures juste sur un beau noir & blanc. Je souscris à tout ce que Noony a dit avant moi.

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MessagePosté: 04 Juin 2008, 16:45 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28386
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Moi j'aime beaucoup. Par contre d'accord avec Noony sur le son des films de Garrel (pour ce que j'ai vu), il y a toujours un son absolument dégueulasse où l'on en vient à rater une bonne partie des dialogues. Jamais compris pourquoi si c'était une contrainte technique (enfin les films de la Nouvelle-Vague ont un son limpide à côté) ou un choix esthétique...

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