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MessagePosté: 12 Juin 2007, 11:47 
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Meilleur Foruméen
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Bon bah c'est cool des fois de pas être déçu.
Et même agréablement surpris.
Le film n'est peut-être pas au niveau des échos que j'avais entendu mais j'ai néanmoins bien trippé une fois de plus.
Je doute que ceux qui n'ont pas accroché au précédent aime celui-ci.
Perso, je mets la même note, soit 4,5/6.

Pourquoi?
C'est parti.

En fait, dès le départ, c'est très clair, Hostel II souffre plus ou moins du même principal défaut de structure que son prédecesseur : il prend un temps incroyablement long à exposer son intrigue. Ce dont cette suite aurait pu quelque peu se passer étant donné que l'univers a été présenté dans un premier film.

Cependant, et c'est là que la principale valeur ajoutée de cette séquelle se dénote, Roth choisit cette fois de nous montrer les DEUX points de vue.
J'entends par là celui des victimes mais également celui de leurs bourreaux.
En cela, l'auteur-réalisateur enrichit sa création en montrant les ramifications de l'entreprise de torture aperçue dans le chapitre antérieur. Et ce, toujours en humour et en horreur. A ce titre, une scènes d'enchères est probablement la scène la plus "parlante" de l'oeuvre.

Alors qu'il donne dans un premier temps l'impression de livrer, comme beaucoup de suites de films d'horreur, un simple remake du tome originel, en s'appuyant notamment sur les mêmes archétypes, il est intéressant de constater ensuite comment le metteur en scène s'amuse à revisiter presque point par points les scènes, parfois les plus anodines, de l'opus précédent en laissant les séquences se prolonger, en switchant alors de point de vue pour adopter celui des employés de la "franchise", révélant comme des "scènes coupées" ou la "vérité" cachée dans les ellipses du premier épisode.

L'autre atout majeur de Roth sur cette suite est de parler à des gens qui pensent savoir à quoi s'attendre et à se jouer justement des présomptions du spectateur.
Ce qu'on croit être vrai ne l'est, qui l'on croit être un principal protagoniste ne l'est pas, on ne sait qui est en sécurité et qui finalement ne l'est, ou même qui verra-t-on à poil et qui ne verra-t-on pas... Une fois que l'on a saisi ce renversement des règles, on peut s'amuser à notre tour à devienr ce qui va se passer...


Attention je parle pas de manipulations de ouf qui te fait dire "oh ah oh oh bah putain" non plus. Mais Roth fait preuve d'un certain talent à ce niveau et ne se cantonne pas bêtement à répéter l'exercice.

En fait, j'ai presque l'impression que le cinéma de Roth n'est pas fait pour les amateurs habituels du cinéma d'horreur...je m'explique...perso, je suis très peu fan du genre en général. Il ne me parle que peu. Les classiques, je les ai découverts en retard donc soit ils me paraissent datés (les Carpenter) soit j'en saisis le fond sans pour autant accrocher davantage (les Romero). Les nouveaux, je les trouve juste globalement faibles et dénués de tension...

Alors que chez Roth, j'aime beaucoup sa volonté, peut-être maladroite, à vouloir faire un "vrai film", à s'attarder beaucoup (peut-être trop) sur son histoire, son background, son univers, etc...et du coup, laisser sur leur faim ceux qui espéraient voir une débauche de barbaque et de gore. Je pense à tous ceux qui ont été déçus par le premier film notamment et même si celui-ci en donne un peu plus, le "problème" reste le même : il y a finalement peu de scènes de torture/mises à mort (même s'il y en a une ou deux assez jouissives dans cette même qualité "épidermique" que Cabin Fever, son premier long).
De plus, Roth aime beaucoup désamorcer la tension avec de l'humour...peut-être y perd-il au change mais il me semble que la peur pure n'est pas tellement son objectif premier et qu'il vise davantage l'horreur de la situation, avec ce que ça peut également contenir d'absurde et donc de drôle pour le public.

Enfin bref...vous vous ferez votre propre avis.

4,5/6

(4 pour le site, zinquiétez pas)

PS : excellent caméo "métafilmique" une fois de plus, après Miike c'est Ruggero Deodato en cannibale!!

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MessagePosté: 12 Juin 2007, 12:01 
Si ce que tu dis est vrai, alors je vais sûrement adorer.

Déjà que "Hostel" est mon film d'horreur préféré de ces dernières années, justement pour l'humour et l'intelligence de son propos... Tandis que les survivals très premier degré genre "Descent" ou "La Colline a des yeux" me laissent de marbre, voire m'emmerdent carrément...


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MessagePosté: 12 Juin 2007, 12:33 
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Meilleur Foruméen
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Rien à voir mais "What do you scare?" ça veut rien dire (enfin si, ça veut littéralement dire "à quoi tu fais peur?").

Si je ne m'abuse, c'est :

- Are you scared of me (ou Do I scare you?)
Elle acquiesce.
- Is it my scar?
- (elle fait "non") It's your car.

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MessagePosté: 12 Juin 2007, 12:40 
Ok merci, ça m'avait un peu étonné, mais c'est ce que j'avais trouvé sur un site de merde.


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MessagePosté: 12 Juin 2007, 14:02 
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Antichrist
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ça mérite un film russe de 2h26.


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MessagePosté: 12 Juin 2007, 14:05 
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Antichrist
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Un nom de bière, ce réal.


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MessagePosté: 12 Juin 2007, 19:50 
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Robot in Disguise
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Je me demande si j'apprécierait plus celui-ci, vu mes attentes revues à la baisse depuis ma déception du 1.

A la limite ce que tu dis sur les ramifications ouais pourquoi pas, ça peut peut-être valoir le coup.

Y a du cul sinon ? On voit des body parts ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 12 Juin 2007, 19:51 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Je me demande si j'apprécierait plus celui-ci, vu mes attentes revues à la baisse depuis ma déception du 1.

A la limite ce que tu dis sur les ramifications ouais pourquoi pas, ça peut peut-être valoir le coup.

Y a du cul sinon ? On voit des body parts ?


Deux-trois paires du sein, une fouffe, deux fentes rasées, quelques culs, une bite.

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MessagePosté: 12 Juin 2007, 20:32 
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Film Freak a écrit:
Deux-trois paires du sein, une fouffe, deux fentes rasées, quelques culs, une bite.

Ah, voilà une analyse constructive !


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MessagePosté: 17 Juin 2007, 22:31 
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Matou miteux
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Je suis un peu plus réservé.

Moi j'adore la deuxième lecture du premier, le petit sous-texte joueur qui est, ici, bien approfondi avec le rôle bien vu des sugar daddies ricains bon teint. La scène des enchères est bien bonne à ce sujet d'ailleurs.

Ensuite j'aime beaucoup la façon dont Roth assume la vulgarité de sa chasse au cul, la façon dont les persos féminins sont vus, j'aime bien ce cynisme là. J'aime que la violence à tripes ici parte avant tout d'une pulsion sexuelle bourrinne, j'aime bien ce que cette violence-là illustre comme sentiment de frustration, je trouve ça assez intelligent, pas juste un tour de sadisme cracra à sensation. Ca rattrape un peu la forme sans caractère.

Et ça se regarde tout seul.

Mais j'avoue être déçu parce que la pièce montée tient pas tellement ses promesses niveau charcuterie. A part un truc sympa, je trouve le film super timoré niveau gore. Je pensais qu'on mettrait largement plus les pieds dans le plat. Dans le premier la scène de l'oeil avait fait son effet sur moi, là je retiens pas grand chose...du coup la narration est un peu déséquilibrée puisque le climax ne va jamais vraiment aussi haut que tu pourrais l'espérer.

Et moi je suis entré dans la salle pour voir de la chatte déchiquetée et du broyage de gland. Ben ça reste assez propre.

et j'ai jamais vu une castration aussi peu douloureuse pour le spectateur, c'est vraiment tombé à plat de mon côté


En fait ça tire plus vers la farce maline que l'horreur (voir le gag superflu de la prise électrique).

Sympatoche mais j'en attendais plus.

3-4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 11 Juil 2007, 17:55 
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Serial Modo
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c'est ouf, la sortie minus! seulement 2 salles en VO à Paris, faut que je me grouille (tain, c'est fou aussi, le retard qu'on se rpend dans les dents quand, pendant deux semaines, on n'a plus le temps d'aller au ciné :shock: )

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MessagePosté: 11 Juil 2007, 18:01 
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Meilleur Foruméen
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Zad a écrit:
c'est ouf, la sortie minus! seulement 2 salles en VO à Paris


J'ai du mal à saisir.

Le premier était carrément à Bercy quoi.

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MessagePosté: 11 Juil 2007, 21:47 
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Robot in Disguise
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Zad a écrit:
c'est ouf, la sortie minus! seulement 2 salles en VO à Paris, faut que je me grouille (tain, c'est fou aussi, le retard qu'on se rpend dans les dents quand, pendant deux semaines, on n'a plus le temps d'aller au ciné :shock: )


'tain moi aussi je vais devoir me dépêcher...

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MessagePosté: 11 Juil 2007, 23:08 
Le film commence. Après un générique sobre et classe, voilà la scène d'intro qui nous résume un peu lourdement le premier film, osant même nous refaire le coup du "ah bah non c'était qu'un cauchemar", et là, j'ai cru pendant un instant que j'allais connaître une amère déception....

Et puis, le film commence pour de bon. Et là, c'est un délicieux régal de tous les instants. Plutôt que de faire un bête remake du premier, Eli Roth explore encore plus loin les questionnements soulevés par le premier film sur la monstruosité de l'âme humaine, dans cette volonté éperdue de noyer notre profonde frustration en recherchant de nouveaux plaisirs toujours plus extrêmes.. Cette fois-ci, Eli Roth prend aussi le point de vue des bourreaux, ce qui permet d'accentuer les nuances. Tout en évitant intelligemment l'effet choc gratuit et spectaculaire ainsi que l'hypocrisie bien-pensante qui plombe tant le cinéma d'horreur contemporain, il préfère assumer la perversion absolue de ses scènes de torture pour mieux saisir toute leur ambiguité. Ainsi, Eli Roth choisit une vraie démarche de cinéaste en privilégiant une ambiance baroque, avec ce côté irréel, raffiné et fantasmagorique. Il filme des situations crédibles mais sans jamais chercher à faire réaliste pour faire réaliste. Nul besoin de multiplier à outrance les scènes gore pour s'imposer sans problème comme le digne héritier de Lucio Fulci et Ruggero Daedato (qui fait d'ailleurs un savoureux caméo ici). Même les scènes "anodines" comme les conversations entre les deux bourreaux dégagent plus de subversion que n'importe quelle boucherie sanguinolente. Et quand il prend le point de vue des filles, Eli Roth joue brillamment avec notre cynisme de spectateur puisqu'on connait d'avance tous les pièges qui leur sont tendues. Voilà un film d'une intelligence diabolique, et donc terriblement jouissif.

5/6


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MessagePosté: 16 Juil 2007, 21:55 
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Serial Modo
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
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bon, j'ai pas vraiment d'avis... ça change ;)

je suis assez troublé, d'ailleurs... je ne sais vraiment pas quoi penser du film... j'ai passé mon temps à me demander où Roth (dont j'aime bcp les films jusqu'à présent) voulait en venir... le film fini, je ne sais toujours pas...

le type est extrêmement habile, comme toujours, pour manipuler son spectateur... mais ici je n'arrive pas bien à comprendre à quoi rime cette manipulation, sinon à faire ressentir l'effet de cette manipulation... nous sommes manipulés, bien: renvoyés à notre voyeurisme, déçus parfois, contentés d'autres fois... and that's all... what's the point?

et c'est là que le film me trouble vraiment, parce que j'ai l'impression que c'est qqpart un plaidoyer conscient contre le film d'horreur pour les amateurs de films d'horreur... Qqch qui renverserait les logiques voyeuristo-réacs des premiers films d'exploitation (à savoir, et on peut relire la première partie du H-S Grindhouse de Mad Movies: prétendre dénoncer par ex l'inceste, en le montrant de manière complaisante)... Soit ici: tendre la carotte du gore au spectateur (l'affiche teaser viandarde, la bande-annonce naziesque...) pour en fait lui foutre des coups de bâton. Moralisateur? Je sais pas... Moraliste sans doute...

Pas du tout cool en tout cas: on n'est absolument pas chez Tarantino (qui pourtant produit et chaperonne), ici. Les filles ne sont pas attachantes comme celles de Death Proof (au contraire, même), la violence n'est pas érotisée, il n'y a pas d'attitude, il n'y a que des apparences, qui à la fois sont fidèles et trompeuses... Les personnages, les lieux, les objets, dans Hostel II sont ce qu'ils semblent être physiquement -- et en même temps ne le sont pas... C'est très étrange...

D'où l'impression de flottement, le faux rythme, l'espèce de platitude désirée par le film... Tu viens pour du fun? Tu n'en auras pas, mais on te laisse constamment à espérer que tu finiras par avoir ta dose.

Dès l'intro, le programme de Roth est établi: résumé exhaustif du premier volet, relance "attendue", lancement d'une "franchise" potentielle, en somme. Et boum: bah non, perdu, c'était totalement gratuit -- ou alors pas forcément totalement: c'était juste histoire de finir le film précédent. Maintenant, le deuxième film commence et on aurait quasiment pu se passer de cette intro...

Film bizarre, donc, qui prend à contre-pied mais ne le montre jamais, ne le dit jamais, fait tout pour qu'on croie le contraire, recyclant des effets classiques pour faire monter la tension, pour mettre le spectateur dans ses marques habituelles -- et au final l'y laisser en plan...

C'était intéressant, par ex, pour moi, d'écouter la salle. Le film est sorti n'importe comment à Paris, distribué seulement dans deux salles en VO. Je suis allé le voir au Gaumont des Champs. Je crois que j'avais jamais mis les pieds dans cette salle du complexe des Champs. C'est la 8, la plus petite, crasseuse, sombre, moche. Les gens y sont comme dans leur salon: ça cause, ça bouffe, ça téléphone... Et régulièrement, ça crie...

Eh bien ces mecs étaient venus en majorité pour de la tripaille, pour s'éclater, pour avoir du "bon fun", comme disait un type de la file d'attente, qui évoquait même Destination finale...
Ces mecs, donc, qui étaient venus pour se la jouer, pour rigoler quand on arrache un oeil, se sont soudainement offusqués... Étonnant, vraiment... Ils étaient choqués, pas par du gore ou des tortures ou je sais pas quoi..; De ça, ils auraient rit, ils en auraient reparlé en bouffant ensuite tous ensemble, en faisant style "ça m'écoeure pas"...

Non, là, ils étaient choqués moralement. Régulièrement, donc, ils criaient, des trucs du style : "Allez! Et les mecs ils viennent pour baiser, et pour torturer!"... Alors même qu'on ne les voit pas vraiment baiser, qu'on ne les voit pas vraiment torturer... Et ce cri était vraiment un cri de colère, un cri moral : ce qu'ils percevaient des intentions des bourreaux leur apparaissait moralement répréhensible... Et ce n'est absolument pas ce qu'ils étaient venus chercher...

Je trouve ça très fort de la part de Roth...

Et en même temps, Roth leur donne malgré tout ce qu'ils voulaient, avec la séquence du bain de sang... Séquence que je n'aime pas du tout, personnellement... Et en même temps, séquence qui m'interroge... Car j'ai l'impression que Roth est toujours conscient de ses effets. Et ce qu'il fait dans cette séquence est somme toute assez vulgaire, pas vraiment inventif, assez banal même... Ca pourrait être issu d'un éventuel Saw 6 en moins épileptique, monté sans grande idée, cérémonieux... Gratuit, quoi. Et puis Roth choisit sa victime : une caricature de "première victime du film", bête, moche, se jetant aveuglèment dans la gueule du loup. Et il choisit son bourreau : une femme qu'on ne nous a pas présenté et qu'on ne connaîtra jamais... Un peu comme si ce crime n'existait pas -- ou n'existait que pour satisfaire un quota de voyeurisme, de réponse à des shémas, obligé...

C'est pour ça que ce film me pose problème : moraliste, hypocrite? J'arrive pas à savoir... Mais la certitude, c'est qu'il n'est pas mineur, au contraire de ce que sa distribution le laisse à entendre... Il pose de sacrément bonnes questions et il hante...

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