Forum de FilmDeCulte

Schneider est un tueur à gages efficace. C'est aussi un mari dévoué. Lorsqu'il reçoit un matin un appel de Mertens, l'un de ses clients, celui-ci le missionne pour honorer un contrat urgent : exécuter Ramon Bax, un écrivain qui vit en solitaire dans une petite maison en bois au milieu des marécages. Sauf qu'aujourd'hui, Schneider fête son anniversaire et il a promis à sa femme de l'aider à préparer le dîner pour lequel ils reçoivent des invités. D'abord réticent, Schneider accepte finalement la mission compte tenu de sa simplicité. Il devrait être de retour chez lui à temps pour organiser les festivités. Toutefois, rien ne se passe comme il l'avait prévu...


De Van Warmerdam, je n'avais vu que Borgman que j'avais apprécié malgré ses défauts. Là, on est toujours dans un délire assez barré qui tire plus vers le film de genre et l'exercice de style. La grande qualité du film est qu'il est assez imprévisible. Malgré son pitch simple, Van Warmerdam arrive à nous surprendre et prend toujours une voie opposée à celle qu'on aurait pu avoir imaginer. J'aime d'ailleurs assez bien la manière dont il conclut son affaire.

Histoire assez barrée de tueurs à gages qui ont chacun l'autre comme cible, Schneider vs Bax dérive lentement vers une mécanique qu'on pourrait reprocher un rien programmatique mais assez jubilatoire. J'adore cet humour sarcastique, la mise en scène purement géométrique de Van Warmerdam qui instaure une âme étrange à ces petites vignettes trashounettes. La manière dont le cinéaste exploite ces décors (la maison Ikea, le marécage à ses roseaux) renforce cette impression de burlesque à l'aquavit.

C'est beaucoup moins ambitieux qu'un Borgman mais parfaitement abouti dans ses modestes ambitions. Exercice de style ludique à la recherche esthétique des plus appréciables.

4-4,5/6

Je lis deux fois le mot "barré" dans ton avis. Barré?

Le pitch à la Les Tribulations d'un Chinois en Chine me tentait, bien mal m'en a pris. C'est du cinéma de vieux yuppie fatigué, ça fait penser à du Bergman (qui se voudrait) burlesque (le grand-père lubrique et qui a probablement violée sa petite-fille, etc), c'est d'une froideur qui fait qu'on ne se sent jamais une seule fois impliqué et surtout ça ne rime à rien. Certains développements rappellent Melancholia. Ce genre de film n'existerait pas sans le personnage de la fille dépressive qui dit que la "vie n'est pas faite pour elle" et qui se révèle être la plus "résiliente" quand le monde vient à finir.
Allez chercher une morale dans tout ça.
Par ailleurs, le cynisme de la chose est tellement vain qu'il ne fait aucun effet.
Ce n'est même pas "virtuose" dans la mise en scène, c'est marie-claire maison.
Je suis tombé sur cet avis auquel je souscris

http://www.scienezma.com/forum/viewtopi ... 7&start=30

Le rapprochement avec Lanthinos s'impose.

Tu avais aimé Borgman? Car Van Warmerdam ça divise pas mal. Il n'y a qu'à voir l'accueil de son film cannois. Après le film a une certain ton "nordique" qui provoque pas mal de rejets donc pas étonné par ton avis. Ca me rappelle le topic de Bergman.

Non pareil avec Borgman donc j'arrête les frais.

Je suis très réfractaire à cette froideur nordique en effet, même si on retrouve un peu la même chez Lanthinos et ailleurs. La vie dans ces contrées, malgré tout le confort moderne, a l'air sinistre. C'est tout ce que j'ai retiré de la vision de ces films.

Pas la peine d'insister alors. Je trouve pas que celui-ci donne une image sinistre de la vie nordique. Le film ne se prend pas du tout au sérieux et il y a quand-même un ton bien burlesque qui domine l'ensemble. Borgman est plus ambitieux et se veut dérangeant tandis que celui-là est plus ludique. Je comprends ton rapprochement avec Lanthimos même si les deux humours sont assez différents à mon sens. Je suis moyennement fan du grec, Van Warmerdam me parle plus.

Pour une fois, je rejoins le Caribou.

Je suis jamais entré dans le film, trop cynique, trop calculé, cela m'a fait penser au cinéma de Denis Coté... après il y a des idées dans l'écriture, je reconnais aussi qu'il utilise bien son "espace", un peu comme dans Borgman, mais ce cinéma détaché ne me touche absolument pas.

2/6