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MessagePosté: 16 Mar 2014, 19:20 
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aka Sakasama no Patema

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Après une catastrophe écologique, la terre se trouve séparée en 2 mondes inversés ignorant tout l'un de l'autre. Dans le monde souterrain, Patéma, 14 ans, adolescente espiègle et aventurière rêve d'ailleurs.
Sur la terre ferme, Age, lycéen mélancolique, a du mal à s'adapter à son monde totalitaire.
Le hasard va provoquer la rencontre des 2 adolescents en défiant les lois de la gravité. (Allociné)


Beaucoup de scories une nouvelle fois dans l'un des derniers avatars de la nouvelle génération d'animation nippone... Le concept super intriguant est malgré tout assez rachitique dans son exploitation, et semble surtout prétexte à tours de forces et nombre de scènes de "flottement" franchement réussies et poétiques, au-delà de tout qui nous est resservi une énième fois dans le bric à brac de rigueur entre dystopie et sentimentalisme adolescent. Les deux mondes dépeints d'ailleurs sont au fond à peine effleurés, on a parfois le sentiment de voir un postulat de série qui a du mal à se déployer, avec notamment un méchant franchement raté, même si le film a l'air de vouloir jouer dans sa narration une certaine économie assumée (il n'y a qu'à voir l'intro qui fait le pari de plonger direct dans l'univers). Mais on pourrait tout aussi bien en tirer un sérial (ou le film pourrait en être l'adaptation long métrage comme ça se fait couramment là bas).

Enfin la mise en scène est super classe, et invite à un véritable manège avec ce bon délire enfantin de "plonger dans le ciel", finalement assez peu souvent exploité, en prime de certains autres éléments assez réussis (les faux "filtres" simulant vidéos et caméras)... Puis les deux héros finissent par être assez attachants, (même si on grille le background de leurs traumas respectifs scellant leur destin, celui-ci donne lieu à une séquence
"flash-back, je découvre le journal intime de mon père",
très belle...). Il y a clairement quelque chose de touchant et singulier dans le film, au-delà de la charrette de clichés qu'il traine avec lui... A ce niveau je suis plus emballé par ça que par Lettre à Momo ou les Hosoda


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MessagePosté: 16 Mar 2014, 23:03 
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Tu m'intrigues un peu... Toute la nouvelle génération d'animation japonaise et coréenne qui emplit les étagères des FNAC (Kim Moon-Saeng, Nizô Yamamoto...), m'avait l'air d'être dans le prolongement de Makoto Shinkai : kitsch et artificiel, ne tenant que sur une série de petits effets de surface, s'épanchant sans résistance sur les amours sirupeux de jeunes figures complètement vides.

Du coup j'ai perdu l'habitude d'aller voir ce que ça vaut, alors même que la japanimation des années 90 est quelque chose comme mon moment préféré de l'Histoire du ciné... J'irai jeter un œil à celui-là, même si je lis bien tes réserves.


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MessagePosté: 17 Mar 2014, 05:31 
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C'est un remake d'Upside Down ou quoi?

Tom a écrit:
la nouvelle génération d'animation japonaise et coréenne qui emplit les étagères des FNAC (Kim Moon-Saeng, Nizô Yamamoto...), m'avait l'air d'être dans le prolongement de Makoto Shinkai : kitsch et artificiel, ne tenant que sur une série de petits effets de surface, s'épanchant sans résistance sur les amours sirupeux de jeunes figures complètement vides.


Oh lala! J'ai découvert toute la filmo de Makoto Shinkaï dernièrement, et je dois dire que je l'avais sous-estimé au départ. C'est peut-être l'un des plus grands du moment. Un véritable auteur (et il ne fume pas la pipe, non plus qu'il se la joue Godard façon Dolan). C'est un authentique auteur de sa génération, gamin, amateur de jeux vidéos et de mangas, la fragilité emo qui vient avec. Et ça sonne vrai. Et je ne parle pas de son style, assez unique, tout en douceur et sensibilité avec ces éternelles teintes mauves, violacées.

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MessagePosté: 17 Mar 2014, 08:50 
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Tom a écrit:
Tu m'intrigues un peu... Toute la nouvelle génération d'animation japonaise et coréenne qui emplit les étagères des FNAC (Kim Moon-Saeng, Nizô Yamamoto...), m'avait l'air d'être dans le prolongement de Makoto Shinkai : kitsch et artificiel, ne tenant que sur une série de petits effets de surface, s'épanchant sans résistance sur les amours sirupeux de jeunes figures complètement vides.


Je ne connais pas Makoto Shinkai donc je ne pourrai pas comparer... On évite quand même le savon le plus violent dans la relation entre les deux héros. Reste à savoir si tu trouveras que les passages les plus visuellement entreprenant restent "de surface", mais tu peux tenter je pense.

Et sinon après renseignement, il y a justement à priori un serial de six épisodes déjà existant en guise de prélude au film, et ça va enchainer sur des mangas, le tout par le même studio.


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MessagePosté: 17 Mar 2014, 09:43 
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David Swinton a écrit:
C'est peut-être l'un des plus grands du moment. Un véritable auteur (et il ne fume pas la pipe, non plus qu'il se la joue Godard façon Dolan).

Pas compris ça...

David Swinton a écrit:
C'est un authentique auteur de sa génération, gamin, amateur de jeux vidéos et de mangas, la fragilité emo qui vient avec. Et ça sonne vrai. Et je ne parle pas de son style, assez unique, tout en douceur et sensibilité avec ces éternelles teintes mauves, violacées.

Je ne juge que d'après 5cm par seconde, que je trouve affligeant (malgré du potentiel hein : sinon je mépriserais simplement le type), pour le reste il ne s'agit que d'extraits. Tu en vois un qui se détache particulièrement dans le reste de sa filmo ?

Mr Chow a écrit:
Et sinon après renseignement, il y a justement à priori un serial de six épisodes déjà existant en guise de prélude au film, et ça va enchainer sur des mangas, le tout par le même studio.

Tu vas aller voir ? Y a souvent une sorte d'univers étendu autour des anime, mais je vais jamais plus loin que les films. Flemme, et relatif désintérêt pour les autres medias, je suppose.


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MessagePosté: 17 Mar 2014, 09:54 
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Tom a écrit:

Mr Chow a écrit:
Et sinon après renseignement, il y a justement à priori un serial de six épisodes déjà existant en guise de prélude au film, et ça va enchainer sur des mangas, le tout par le même studio.

Tu vas aller voir ? Y a souvent une sorte d'univers étendu autour des anime, mais je vais jamais plus loin que les films. Flemme, et relatif désintérêt pour les autres medias, je suppose.


Nope, puis là c'est pas une série comme Evangelion, Cowboy Bebop ou Escaflown non plus... Mais ça explique sans doute en partie l'exposition très minimaliste.


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MessagePosté: 17 Mar 2014, 14:54 
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Tom a écrit:
David Swinton a écrit:
C'est peut-être l'un des plus grands du moment. Un véritable auteur (et il ne fume pas la pipe, non plus qu'il se la joue Godard façon Dolan).

Pas compris ça...


J'entends par là qu'il ne se la joue pas auteur en essayant de marcher dans les pas des vieux papy de la Nouvelle Vague. ;-) Il ne se soucie pas de son image. Et ça se sent dans son cinéma, qui n'essaie pas d'impressionner.

Tom a écrit:
Je ne juge que d'après 5cm par seconde, que je trouve affligeant (malgré du potentiel hein : sinon je mépriserais simplement le type), pour le reste il ne s'agit que d'extraits. Tu en vois un qui se détache particulièrement dans le reste de sa filmo ?


On se s'entendra pas là-dessus. Car j'estime 5 centimeter per Seconds comme son chef-d'oeuvre. Je suis touché par sa réfléxion sur la vitesse, sur le temps que met l'émotion à se communiquer à l'autre (thème déjà présent dans son premier court Voices from a Distant Star). Tout le passage du train l'hiver, en direction de la dernière gare, est pour moi mémorable. Aussi, cette rencontre amoureuse idéalisé, puis finalement désabusé, sur une colline la nuit. Je trouve que Makoto comprends bien les premiers sentiments amoureux. Et son film, The Place Promised On Our Early Days (que je programmerais comme un tryptique avec The Wind Rises, et Sky Crawlers), va dans ce sens. Toutes les séquences rêvés sont d'une sensibilité et d'une mélancolie tellement poignante. L'autre de ses bijoux.

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MessagePosté: 17 Mar 2014, 15:02 
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Justement je la ressens beaucoup moi, la prétention, par la multiplications d'effets qui en jettent mais derrière lesquels il n'y pas grand chose.... Enfin bref, on le ressent pas pareil visiblement.


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MessagePosté: 17 Mar 2014, 16:44 
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Je n'ai pas eu l'impression que c'était des effets vides justement. Dans tous ses films, il s'intéresse d'une manière quasi obsessive au côté sensoriel des premiers émois, comme s'il ne s'en était pas encore remis. C'est ça qui est touchant. Mais en effet, je crois qu'on le sent différemment.

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MessagePosté: 18 Mar 2014, 23:18 
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Vu. Et c'est pas mal, y a vraiment quelque chose.

À l'image de sa génération, je trouve le film quand même beaucoup trop léger, pas "acceptable" en l'état. Inconscient de la superficialité de ses manières, obsédé par l'idée de donner de l'impact à ses scènes, mais incapable de le faire autrement que par une série d'effets d'épates tous plus artificiels et immatures les uns que les autres, plutôt que par un travail plus profond. Il faut se coltiner l'hystérie du jeu d'acteur, le kawaï ambulant (grosse douche froide à la découverte de la gueule de l’héroïne...), et une mièvrerie omniprésente. Dans la façon de mener cette barque, j'ai quand même souvent l'impression irritante d'être devant un OAV.

Il y a un moment qui me semble grave révélateur : celui où le jeune quitte la cabine, et où une musique romantique mièvre débute. Puis s'arrête, lorsque soudain la fille l'interrompt. Puis redémarre. Puis s'arrête à la réplique suivante. Et ainsi de suite... Ce petit moment, qui se veut parodique, dit assez l'impuissance d'un réal qui plutôt que de savoir trouver le bon équilibre, ne peut faire que donner la mesure de son incapacité, en désignant la niaiserie de ce qu'il a mis en place.


Mais, malgré tout cela, je trouve le film assez fort.

Ça fait longtemps que l'animation japonaise court après ce fantasme de distiller l'essence du romantisme adolescent, d'en incarner l'idéal immaculé, d'en trouver l'expression la plus pure. D'où des jeunes gens toujours plus jeunes, chaque fois un peu moins personnages et un peu plus figures, des ciels toujours plus immenses...

Récemment, cette course me semblait condamnée à une certaine dégénérescence (on va cultiver les codes du genre jusqu'à l'excès : immobilisations sidérées, larmes et soupirs, lumières aveuglantes, abstraction et mise à l'écart toujours plus marquée du monde alentours). Mais ce film met ici le doigt sur un concept qui n'est pas loin de remporter la palme du genre tout entier : un film où l'on se jette sans cesse dans le vide vers l'être aimé, où l'étreinte côtoie constamment l'imagerie du suicide (ou du moins le risque de la mort), où l'union fait planer dans les airs... Un film entier à ne pas se lâcher les mains, puis à se blottir l'un contre l'autre. Mieux, la mise en scène saisit bien le fantasme et le vertige qui régit tout ça, et l'exploite de fond en comble (à défaut d'exploiter l'univers, effectivement, mais j'en suis plutôt heureux - quoique, quitte à opérer une mise en retrait, un univers "évoqué" aurait été préférable à cet univers "basique").

J'ai l'impression globale d'un film réalisé par un ado : peu rigoureux, rempli de facilités, fonçant droit dans les clichés avec une gravité niaise, manichéen en tout point, sans patience et sans délicatesse. Mais ça a aussi l'idéalisme de l'adolescence, son romantisme incandescent, et ses fantasmes d'absolu magistralement incarnés ici.

J'attends de voir comment ça vieillit.
Je suis néanmoins un peu inquiet de voir que ce n'est pas un premier film, et que les défauts mastodontes qui gâchent ici la fête ne sont pas qu'une erreur de jeunesse. Pas sûr, ainsi, de pouvoir faire de Yoshiura un espoir pour l'avenir : l'animation japonaise actuelle, Hosada compris, reste un chantier bordélique et problématique.


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MessagePosté: 19 Mar 2014, 08:48 
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Tom a écrit:
Vu. Et c'est pas mal, y a vraiment quelque chose.

À l'image de sa génération, je trouve le film quand même beaucoup trop léger, pas "acceptable" en l'état.

Mais, malgré tout cela, je trouve le film assez fort.


Bon là ça vire à la torture :mrgreen:

Tom a écrit:
Il y a un moment qui me semble grave révélateur : celui où le jeune quitte la cabine, et où une musique romantique mièvre débute. Puis s'arrête, lorsque soudain la fille l'interrompt. Puis redémarre. Puis s'arrête à la réplique suivante. Et ainsi de suite... Ce petit moment, qui se veut parodique, dit assez l'impuissance d'un réal qui plutôt que de savoir trouver le bon équilibre, ne peut faire que donner la mesure de son incapacité, en désignant la niaiserie de ce qu'il a mis en place.


En même temps j'ai juste l'impression de voir ce genre de chose dans 90% des series anime ce genre d'aparté qui surgissent et cassent le mouvement, ça fait partie des clichés que brasse le film... J'ai aussi le sentiment que des formes de récit ont été épuisés, on nous refait adnauséeum des succédanés de Nausicaä ou Nadia... avec leurs princesse aux cheveux bleus, dictateurs d'opérettes, gentils solitaires et braves scientifiques. Tout ce bazar a peut-être finis par atteindre une certaine limite (la série Now and Then, Here and There a cassé pas mal de truc chez moi aussi, parce qu'elle épuisait ce filon de manière très noire et premier degrès).

Le film a des moments cash et qui paraissent totalement pure au milieu de ce fatras (l'échappé des deux personnages à mi-film est quand même bien tripante), ils restent fortement à l'esprit passé la séance, d'autant que le film est malgré tout peu ennuyeux et pas forcément mal rythmé (il se passe juste peu de chose en fin de compte)... Puis c'est assez délicat et sobre en fin de compte. C'est juste que le récit est totalement épuisé.

Tom a écrit:
J'attends de voir comment ça vieillit.
Je suis néanmoins un peu inquiet de voir que ce n'est pas un premier film, et que les défauts mastodontes qui gâchent ici la fête ne sont pas qu'une erreur de jeunesse. Pas sûr, ainsi, de pouvoir faire de Yoshiura un espoir pour l'avenir : l'animation japonaise actuelle, Hosada compris, reste un chantier bordélique et problématique.


Colorful tu aimes? Mon préféré de deux distribués en salle ces dernières années.
Sinon le précédent du réal était déjà un film adaptant une de ses séries télé visiblement...


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MessagePosté: 19 Mar 2014, 09:11 
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Mr Chow a écrit:
Tom a écrit:
Vu. Et c'est pas mal, y a vraiment quelque chose.

À l'image de sa génération, je trouve le film quand même beaucoup trop léger, pas "acceptable" en l'état.

Mais, malgré tout cela, je trouve le film assez fort.


Bon là ça vire à la torture :mrgreen:

lol... C'est niais et trop léger, mais parfois ça se cristallise en scènes fulgurantes, et y a du potentiel. On va résumer comme ça.

Mr Chow a écrit:
En même temps j'ai juste l'impression de voir ce genre de chose dans 90% des series anime ce genre d'aparté qui surgissent et cassent le mouvement, ça fait partie des clichés que brasse le film...

Oui mais voilà, ça fait très série anime, justement (je dis ça, c'est pas comme si j'en avais vu des masses)... Je me dis qu'un vrai réal, qu'un Miyazaki, un Kon, un Oshii ou un Takahata, ou même Arias récemment, aurait vu dans cette scène un problème et aurait trouvé un moyen de le résoudre pour dire ce qu'il a à dire. Il fonctionnerait pas en termes de clins d’œil à faire à son spectateur ado. Là je m'acharne sur cette petite scène, c'est abusif, mais ça me semble exemplaire.

Mr Chow a écrit:
J'ai aussi le sentiment que des formes de récit ont été épuisés, on nous refait adnauséeum des succédanés de Nausicaä ou Nadia... avec leurs princesse aux cheveux bleus, dictateurs d'opérettes, gentils solitaires et braves scientifiques. Tout ce bazar a peut-être finis par atteindre une certaine limite (la série Now and Then, Here and There a cassé pas mal de truc chez moi aussi, parce qu'elle épuisait ce filon de manière très noire et premier degrès).

Oui, tu as raison. C'est peut-être ça leur premier problème : ce sont des maniéristes de leurs aînés, des rococo, avec le mauvais goût que ça implique... Mais c'est pas que de l'épuisement : il y a quand même un gros problème de maîtrise, il me semble, un problème de maturité artistique, le film est bien plus rempli de facilités que de détours. Cela tient peut-être aussi à leur approche du cinéma : Miyazaki va se sourcer chez Norstein, Grimault ou Ozu ; Takahata chez Iosseliani ; Oshii chez Melville, Antonioni, Marker... Je me demande si la génération actuelle a des racines aussi paradoxales et étendues propre à nourrir un cinéma digne de ce nom.

Mr Chow a écrit:
Le film a des moments cash et qui paraissent totalement pure au milieu de ce fatras (l'échappé des deux personnages à mi-film est quand même bien tripante), ils restent fortement à l'esprit passé la séance, d'autant que le film est malgré tout peu ennuyeux et pas forcément mal rythmé (il se passe juste peu de chose en fin de compte)...

Y a un truc dans la structure en effet qui assez réjouissant, et qui pour le coup rappelle certains Miyazaki, c'est que tu ne sais pas exactement quand va arriver la fin. Au moment du "suicide", tu as l'impression que c'est une fin possible, puis après elles s'enchaînent, une scène cachée derrière chaque scène, la situation qui n'en finit plus de se transformer... Ça fait pas du tout fin à répétition, c'est très agréable.

À ce propos, même si c'est pas gênant du tout (et c'est une des qualités du film), j'ai rien compris à ce monde, au final :
C'est quoi le truc dans le ciel ? Une autre planète qui a provoqué le retournement ? C'est quoi au fond du puits, de l'autre côté ? Pourquoi de ce côté là y a des immeubles ? Et sur quoi ils sont, tous, vu que le puits a pas vraiment l'air de traverser la planète ? Même en dehors des explications logiques (les lois de la physiques sont complètement ignorées), je pige pas toujours ce qu'ils veulent évoquer.


Tom a écrit:
Colorful tu aimes? Mon préféré de deux distribués en salle ces dernières années.
Sinon le précédent du réal était déjà un film adaptant une de ses séries télé visiblement...

Je suis aller fouillé les topics, et première phrase :
Citation:
il y en ici, des idées, mais j'ai quand même du mal à pas trouver tout cela un peu léger


Donc voilà... C'est un peu toujours le même problème ces dernières années. Après il avait le mérite d'être plus sobre et moins kitsch que la plupart de ses camarades.


Dans la nouvelle génération, ça donnerait ça :

- Au-dessus (même si limité, problématique) : Amer Béton, Les Contes de Terremer , les Hosoda - et Mind Game, même si j'aime pas vraiment.
- Plus bordélique et trop léger : Colorful, Arriety, La Colline aux coquelicots, celui-ci...
- Ça passe plus : 5cm par seconde

Je dois en oublier...


Dernière édition par Tom le 19 Mar 2014, 09:34, édité 1 fois.

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MessagePosté: 19 Mar 2014, 09:28 
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Mr Chow a écrit:
la série Now and Then, Here and There


C'est grand, ça.
La plus grande série d'animation de tous les temps.

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MessagePosté: 19 Mar 2014, 10:22 
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MessagePosté: 19 Mar 2014, 10:42 
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Tom a écrit:
Mais c'est pas que de l'épuisement : il y a quand même un gros problème de maîtrise, il me semble, un problème de maturité artistique, le film est bien plus rempli de facilités que de détours. Cela tient peut-être aussi à leur approche du cinéma : Miyazaki va se sourcer chez Norstein, Grimault ou Ozu ; Takahata chez Iosseliani ; Oshii chez Melville, Antonioni, Marker... Je me demande si la génération actuelle a des racines aussi paradoxales et étendues propre à nourrir un cinéma digne de ce nom.


C'est compliqué... Sans doute que pas mal de créateurs n'ont rien à fichtre du cinéma voir même se servent de la narration comme d'une base stéréotypée qui est là pour attirer le public, un élément "commun", et c'est plus ou moins bien intégré, même si ça permet de s'amuser avec la caractérisation ou des éléments de décor... Il y a aussi des réals qui se sont pris violemment au jeu du multi-supports, obsédé par certaines formes et expérimentations, du ride tout à la fois visuel ou psychologique. Ils dirigent des studios qui font aussi bien du manga que du jeu vidéo parfois. Je n'ai vu aucun des films live d'Hideaki Anno mais ça s'accorde à dire que c'est une catastrophe... Satoshi Kon a oeuvré dans la série télé, voir même l'OAV (ce qu'étai Perfect Blue), des genres très différent. La cinéphilie ne me semble pas un poids dans ses films, passé le côté "je fais un giallo, un Capra" qui est juste une étiquette de base.


Mr Chow a écrit:
Y a un truc dans la structure en effet qui assez réjouissant, et qui pour le coup rappelle certains Miyazaki, c'est que tu ne sais pas exactement quand va arriver la fin.
Au moment du "suicide"
, tu as l'impression que c'est une fin possible, puis après elles s'enchaînent, une scène cachée derrière chaque scène, la situation qui n'en finit plus de se transformer... Ça fait pas du tout fin à répétition, c'est très agréable.


100% d'accord


Tom a écrit:
À ce propos, même si c'est pas gênant du tout (et c'est une des qualités du film), j'ai rien compris à ce monde, au final :
C'est quoi le truc dans le ciel ? Une autre planète qui a provoqué le retournement ? C'est quoi au fond du puits, de l'autre côté ? Pourquoi de ce côté là y a des immeubles ? Et sur quoi ils sont, tous, vu que le puits a pas vraiment l'air de traverser la planète ? Même en dehors des explications logiques (les lois de la physiques sont complètement ignorées), je pige pas toujours ce qu'ils veulent évoquer.



Oui pas mal largué aussi dans cette séquence ou même dans le final,
je suppose qu'une sorte de "ville à l'envers" s'est figée très haut dans les airs, mais c'est un peu du n'importe quoi à la base sur le plan physique et même énorme sur le plan narratif (les deux héros qui arrivent pile poil ou a chuté le sac à dos, ou la machine a terminée sa course)
. Là ça fait rêve lucide? intégral comme monde... Mais c'est une des qualités aussi souvent de ces films de nous faire perdre nos repères, et de gommer les contours. Après Film Freak, Cowboy et deudtens vont arriver avec des bazookas c'est clair.

Tom a écrit:

Les Contes de Terremer ,Arriety


Lol comme ce sont des ghiblis je les ai inconsciemment censurés, mais oui je les mets carrémént devant Colorful


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