L'hydravion de Lady Rozenbilt fend l'air avec, à son bord, de nombreux invités de renom. Parmi eux, il y a le neveu de la richissime propriétaire, Walter, un jeune homme qui vient de terminer ses études de médecine. Tout en menant la vie dure à Martha, sa servante, il rejoint les autres à l'occasion des festivités. Les attractions sont nombreuses. Se trouvent notamment deux prisonniers célèbres pour leurs méfaits, ainsi qu'une créature mystérieuse venue des profondeurs. Alfred est un jeune apprenti mécanicien qui apprend son métier aux côtés de Bund. Ce dernier croise Martha à bord de l'hydravion, mais ce sera la dernière fois qu'il la verra. 28 années passent. Entre temps, Alfred, devenu le commandant bi goodee, recroise la route d'un Walter devenu méconnaissable. Celui-ci est le dernier à avoir vu la servante en vie...Quel plaisir de replonger dans l'univers de la cité 14 ! Encore une fois Pierre Gabus et Romuald Reutimann nous emmènent dans leur univers délirant ou des humains côtoient des humanoïdes chats, loutres, daims.Cette audace visuelle est la première chose qui saute aux yeux. Dans la même histoire, on peut croiser une ambiance Amérique style année folle, des extraterrestres, des monstres marins, des personnages avec des super pouvoirs etc. L'univers de la cité se base sur des archétypes connus de tous, les malaxe et les épice pour aboutir à ce résultat délicieux.
Il n'est pas obligatoire d'avoir lu les tomes précédents de la cité 14 pour pouvoir lire et apprécier ce one shot. L'histoire peut se suffire à elle même ( mais je mets au défit quiconque n'ayant pas lu les deux intégrales de la cité 14 de ne pas courir les acheter après avoir lu cette extravagante croisière).
Ce "spin off" de la série va nous permettre de découvrir un événement traumatisant de la jeunesse d'Alfred ( le commandant Bigoodee) et de ses sœurs ( seuls personnages de la cité 14 qu'on retrouve ici). Le scénario alterne adroitement les sauts dans le temps.
On voit ici assez peu la cité tentaculaire. L'histoire se passe essentiellement sur une île exotique, en mer , ou dans un énorme avion cargo de Lady Rozenbilt. La croisière est ici aérienne. On a un mixte réussi entre titanic ( pour l'aspect opposition de classes sociales) et les séries B. Sur un ton léger, l'auteur brosse un portrait au vitriol de la haute bourgeoisie. L'argent permet tout même les loisirs les plus abjectes. J'ai apprécié énormément deux scènes : le final ainsi qu'une belle scène d'amour.
Saluons encore une fois le dessin. J'ai d'abord regretté le choix éditorial de la couleur. Finalement c'est aussi une réussite qui permet de donner une identité propre à ce livre et de ne pas faire que pâle copie à la cité 14.
Dans mes bémols, je parlerai de la couverture assez ratée car ne donnant pas envie. Enfin, les humanoïdes associés vendent très mal l'ouvrage. Pas mis en devanture et sans un hasard je n'aurais même pas su que ce livre était sorti.
Du tout bon sur plus de 100 pages
4.5/5