Conversation privée avec Zad qu'il m'a demandé de coller ici.
zad
vansan
the black addiction
lol
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en tout cas ça me fait plaisir que tu es apprécié
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tu as lu le petit truc que j'avais écrit ?
zad
oui
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attends, je relis
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ouais, je trouve que tu en fais un truc compliqué, alors que c'est un objet très simple et c'est vraiment ce qui m'a plu, comme Inland Empire en fait
the black addiction
c'est plus au niveau de l'affect que c'est important (comme chez lynch, ces deux cinéastes sont proches en effet). Ils ne sont si théorique que ça, ils n'intellectualisent pas tant leurs formes.
zad
du ressenti immédiat, je comprends pas le débat sur l'affection
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je pense que le ciné US est fort cette année car il pose toutes les questions de forme qu'on ne se pose plus
the black addiction
oui mais l'affection est une question formelle, essentielle même
zad
PP serait déjà héroïque ne serait-ce que par son choix de format, question que plus personne ne se pose
the black addiction
ça c'est vrai
zad
pour moi, PP et Superbad et Crank, même combat
the black addiction
je trouve lynch et gus très simples moi aussi
zad
questions de cadre, de forme, de mouvement, de cinégénie
the black addiction
même combat si tu veux mais après...l'intention seule ne compte pas.
zad
et la séquence que relève devo, que personne nulle part n'a évidemment relevé, c'est que c'est tout simplement une histoire d'amour ado qu'on revit tous ici
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mais c'est pas l'intention seule. Je restreins : Superbad et PP même combat
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pas vu superbad
zad
coucher avec la nana la plus belle alors que c'est la nana moins belle mais plus intéressante
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enjeu de teen movie, enjeu de film de collège
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coucher pour coucher? non.
the black addiction
je trouve que c'est réduire le film mais bon...
zad
coucher ne veut rien dire.
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aimer signifie.
the black addiction
on ne peut pas ignorer l'affection quand on parle de lynch ou van sant. Tu devrait lire des interviews
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il est très clair lui contrairement à lynch
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gus n'est pas godard quoi
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cinéma sensorialiste, qu'on le veuille ou non
zad
pas exactement : ce qui se passe, c'est qu'Alex est à la marge du monde des adultes qui ne pensent qu'au fric, il entre dans ses plus belles années, celles auxquelles il repensera avec nostalgie toute sa vie, parce que c'est comme ça, c'est la période la plus incroyable de la vie... Et tout menace soudain de se casser la gueule
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oui, oui, d'accord
the black addiction
je ne vois vraiment pas l'enjeu de teen movie dans PP
zad
au moment où il voit poindre le monde, où il va comprendre des choses sensoriellement justement, et pas seulement du point de vue de l'apparence, tout menace de lui interdire ça
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l'enjeu de teen movie? mais c'est très clair : accepter qu'on aime la meuf qui a de l'acné, et pas la pom-pom girl
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c'est un film puissamment érotique, mais où l'eros est déplacé sur autre chose que le tout-venant de l'eros
the black addiction
c'est la surface ça. Chez gus les corps ont un double fond, celle qui a l'acné renvoie à une forme de vérité
zad
oui!
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c'est elle la plus belle!
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c'est à elle qu'il écrit alors que l'autre, il n'a rien à lui dire et quand elle parle, il ne l'entend pas
the black addiction
mais je maintiens que ce n'est pas un film sur la période adolescente. C'est sur ce personnage... pas de métonymie
zad
la séquence du dépucelage horrible où elle s'enferme ensuite pour appeler sa copine... horreur sociale, horreur teen des challenges
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sociaux
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culturels
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physiques
the black addiction
se raccrocher à ces éléments là c'est oublier tout le reste
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je refuse le social
zad
union dans la fiction, dans l'image, la représentation
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le film n'est pas social
the black addiction
union dans la fiction? cette phrase me plait
zad
mais cette séquence met en jeu des système sde présentations sociale, comme la géniale scène des sk8ters qui marchent dans le couloir, défilé de mode
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et boum, passage à travers la cloison, ce bureau rose, cette étrange crudité...
the black addiction
pour moi rien de social, j'en parle sur le forum. Ce qui compte c'est la mise à distance de l'intime par cette vision très fictionnelle du groupe
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opposition avec Wassup
zad
wassup rockers est fictionnel ; PP est dans le réel (lol, je viens de lire ta dernière phrase après avoir écrit ça)
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wassup rockers n'est pas réaliste une seule seconde
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soyons sérieux
the black addiction
lol
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les deux ne sont pas réalistes
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mais wassup est social
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vers la fin en tout cas
zad
wassup rockers est génial pour ça, parce qu'il oppose un dispositif formel "documentaire" à un système narratif cinglé ; PP est génial parce qu'il applique un dispositif extrêmement déréalisant à une narration qui se heurte au réel
the black addiction
au réel de quoi. A quelle réalité ? (pardon pour cette maieutique intempestive)
zad
les deux sont partiellement et entièrement sociaux ; rien n'est pas social, même IE est social (tout film est politique disait l'autre)
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à cette réalité qui s'oppose à la fiction
the black addiction
lol. Il ya différent degrés de politique. Mais au coeur de l'industrie de la représentation bien sur que IE est politique mais si il ne possède pas de discours politique interne au film.
zad
je m'explique : un mort est définitivement mort (le plan en plongée sur l'homme coupé est un mensonge, une représentation de film de genre qui est la seule que peut avoir Alex, la photo qu'on voit n'a rien à voir avec ce plan) ; un film dure 90 minutes, une vie 90 ans ; etc.
the black addiction
on est bien d'accord.
zad
rien à voir : je m'aperçois que Lynch a aussi pensé aux initiales de son film, IE sur internet, c'est Internet Explorer
the black addiction
Inland Empire c'est le lieu où vit laura dern avec son mari Ben Harper... tout simplement un film sur l'adultère.
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c'est quoi que te dérange dans le débat sur l'affection?
zad
voilà : sur l'adultère et la TV ; et PP : sur l'amour adolescent et le cinéma
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je ne le comprenais pas mais je crois que je vois, now
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the black addiction
l'amour adolescent est un outil pour une réfelxion sur le cinéma bien sur. Ou plutôt la réflexion vient de cette mise en fiction de cette amour. Mais l'amour n'est pas au centre de PP pour moi. Tout part du drame... c'est ce dernier qui va faire qu'il sera attiré par la plus vraie des deux.
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zad
tout n'en part pas, sinon le film n'irait pas dans cet ordre
the black addiction
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et si il serait dans cet ordre justement. Le trauma masqué, refoulé, puis révélé.
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zad
il est pas refoulé, il sait très bien de quoi il parle...
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(enfin pas de quoi il parle : de quoi il en retourne, je voualsi dire)
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c'est juste un problème d'aveu, d'avouer à cette fille qqch...
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il ne saura avouer que quand il saura qu'il lui écrit à elle
the black addiction
bien sur qu'il sait, mais nous non...il n'accepte pas ce qu'il s'est passé au départ
zad
c'est une lettre d'amour
the black addiction
Tu ignores le trauma encore
zad
non, non, je l'ignore pas
the black addiction
Siiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!
zad
je dis juste qu'il... comment dire... tombe mal (avec jeu de mots)
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lol