Night of the Living Dead en VO.
Barbara et son frère Johnny ont fait une longue route pour venir se recueillir sur la tombe de leur père. Alors qu'ils déambulent dans le cimetière, un inconnu les attaque sans raison...Bon, pas taper hein, mais je suis plutôt déçu. En tout cas surpris d'être si peu rentré dedans, alors que je suis une petite nature qui flippe même devant la pire série Z, les films de zombie d'autant plus. Je suis surtout circonspect devant tout le premier acte qui, s'il est probablement le plus classe visuellement, me semble désamorcé de tous les côtés... L'approche très surprenante, au vif, quasi-documentaire, s'accompagne paradoxalement d'une musique 50' outrageusement dramaturge ; le visage humain (à peine altéré) des assaillants, et le possible trouble d'un aspect proche de celui leurs victimes, se voit marié à une démarche si Frankensteinienne que ça a carrément l'air référentiel, "monstrueuse" d'une façon presque poétique. Ce sont toutes des pistes intéressantes, mais qui s'annulent les une les autres : j'ai l'impression que Romero ne se pose pas une seconde la question de ce que ça peut donner une fois réuni dans le même film. Peu d'effet et peu d'implication donc, au-delà d'une admiration froide (c'est vraiment très beau, très énergique), en tout cas pas avant que l'on ne se pose réellement dans la maison et dans les conflits entre survivants.
Là aussi quelques problèmes (des acteurs pas toujours au top, ou en tout cas encore une mise en scène "doc" qui ne prend pas en compte leur jeu parfois très théâtral), mais globalement cela marche mieux. L'aspect "émeute", sorte de puissance molle qui s'agglutine sur la maison, a un effet bien plus saisissant (je pense notamment à la scène très calme des mains à la fenêtre, mais aussi aux premières mises à mort de zombie sur le perron, le corps en feu, etc.), et la fuite finale du film vers le gore est assez salvatrice : s'il faut en passer par des images aussi fortes et crues pour que l'ensemble marche, c'est peut-être parce que le film fonctionne moins comme du cinéma d'horreur que comme un film-trip (façon fin d'
Easy-Rider, par exemple), sorte d'objet audiovisuel qui digère tout ce qui peut faire les images de l'époque - le doc, la télévision, mais aussi les images plus abstraites d'une violence sociale ambiante. Dans cette perspective, le final plutôt couillu est une conclusion parfaite.
Si on sent les tensions de l'Amérique de l'époque gronder là-dessous, je retiens donc un film un peu froid et distant, peu immersif en somme, qui m'a surtout marqué par son traitement mi-doc. Après, je suis peut-être pas du tout rentré dedans, mais
Le carnaval des âmes (qui n'est pas complètement comparable - pas l'approche réaliste, pas le background social - mais qui finalement se situe au même croisement pour le film de genre) m'avait déjà fait exactement le même effet.
Connexion
FAQ
Rechercher
