Forum de FilmDeCulte

Aka La Nuit avance (La Noche Avanza en espagnol), la traduction française de ce beau titre est pour le moins étrange.
Mon quatrième et avant-dernier Gavaldón de la rétrospective qui lui est actuellement consacrée - je dois encore rendre compte de La Déesse Agenouillée - et peut-être le deuxième le plus satisfaisant, il a une sécheresse et une concision que n'ont pas les autres et en même temps, c'est celui qui se dilue le plus en termes de personnages.
Cela commence in medias res et l'on se fait cette remarque : qui a filmé aussi bien la pelote basque au cinéma ? C'est une plaisanterie évidemment mais les plans, en particulier ceux où la caméra est placée au ras du sol à distance des joueurs, qui ouvrent le film mettent à nouveau en évidence la maestria de Gavaldón et de son chef op, qui n'est plus Alex Phillips mais un certain Jack Draper. Le fronton a ces proportions expressionnistes auxquelles la photo très contrastée rend superbement justice. Encore ce relief qui distingue les films de Gavaldón qui choisit ici comme protagoniste principal un sportif au sommet de son art, qui est également un infect macho. Rarement aura-t-on vu un personnage principal aussi déplaisant, ce qui ne va pas sans un certain humour. Le mélodrame laisse ici place à une narration sardonique qui pourrait presque faire penser aux frères Coen. Le film perd en profondeur émotionnelle, si je puis m'exprimer ainsi, ce qu'il gagne en sécheresse et en humour noir.