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Shin-sae-gye / Sinsegae / Sinsegye en VO.



Suite au décès du patron de Gold Moon, le plus important syndicat du crime en Corée du Sud, une bataille de succession fait rage entre Jung Chung, le numéro 2 au sein de l’organisation, et Lee Joong-gu, le numéro 3. Afin de surveiller et de contrôler cette transition, la police met en place l’opération “New World” et fait appel pour cela à Lee Ja-sung, un officier infiltré depuis de nombreuses années dans le syndicat...


Rien de nouveau sous le soleil du polar coréen lambda, sorti comme d'une photocopieuse. J'ai un problème général avec le film de gangster, qui se retrouve grossi x100 dans les rares que j'ai vu venant de Corée : j'arrive pas à concilier leur résolution morale ("la violence et la criminalité, c'est mal", "une vie simple c'est bien") avec l'amour aveugle pour ce monde de malfrats (ses signes extérieurs de richesse, son plaisir du pouvoir sur l'autre, les conversations à base de punchlines qui en découlent) sur lequel les réals se branlent les 2h précédant leur final plein de remords.

Ici, la fin fait que c'est un peu plus compliqué, quoique guère aimable (et pas dans le sens subversif du terme). Mais on s'en va donc ré-explorer la hiérarchie de ce petit monde mafieux, et se mettre à y chercher, faute de personnages capables d'incarner un idéal, des têtes chargées d'éveiller la compassion (à l'image de Jung Chung, enfantin et solaire, qui torture cependant tranquillement d'un bout à l'autre du film).

Pas grand chose d'autre à remarquer là-dedans : le film passe par un nombre de poncifs hallucinants (les scènes de torture, les grands hotels luxueux théâtre de fusillades, la femme spirituelle - ici prof de go, dans d'autres films artiste - en guise d'oasis de silence apparaissant par intermittence dans le film). Mais il faut cependant noter qu'il évite, pour une grand part, les scènes tour de force de tuerie (il n'y en a qu'une) pour se focaliser sur un scénario relativement fouillé (à défaut d'être fin), à base de jeu d'infiltrations multiples. Ça calme un peu, mais pas de quoi vous emmerder à aller le mater non plus.