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MessagePosté: 27 Oct 2010, 16:22 
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Successful superfucker
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"Mystères de Lisbonne" nous entraîne dans un tourbillon permanent d’aventures et de mésaventures, de coïncidences et de révélations, de sentiments et de passions violentes, de vengeances, d’amours contrariées et illégitimes dans un voyage mouvementé à travers le Portugal, la France, l’Italie et le Brésil. Dans cette Lisbonne d’intrigues et d’identités cachées, on croise une galerie de personnages qui influent sur le destin de Pedro da Silva, orphelin, interne d’un collège religieux. Le père Dinis, ancien aristocrate libertin devenu justicier; une comtesse rongée par la jalousie et assoiffée de vengeance; un pirate sanguinaire devenu homme d’affaires prospère. Tous traversent l’histoire du XIXe siècle et accompagnent la recherche d’identité de notre personnage.

C'est le grand moment de voir comment les éternels grincheux antagonistes qui te cassent un film à base de pouah mais c'est téléfilmesque vont sauver le gros kougloff romanesque roulé sous les aisselles de Raoul Ruiz, fresque pour la télé lisobète de six heures remontée en 4 1/2. Et pourtant c'est toujours aussi lent, d'un ennui mortel, on est très loin de l'invention fulgurante d'un Klimt, avec des acteurs improbables école Bruno Wolkowitch-Ingrid Chauvin *je baisse la tête ou je fais les gros yeux*, ou la mise en scène se résume à la conduction de grue.
Bon pour ma part je me suis cassé à la fin de la première partie et son cliffangher pourri chez les nonnes (partie *enchantement esthétique*), je ne peux donc pas juger de la seconde (partie *trouvailles scénaristiques inouïes*). Toute la presse adore, n'oublions pas que comme Raoul a fini le film sur un pontage, ça sent les guirlandes de RIP avant la crémation.

1/6

Art Core a mis 5 et il va de suite nous expliquer pourquoi. *Un bon film de digestion de la bouffe de chez Papa?*


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MessagePosté: 27 Oct 2010, 16:26 
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Il n'y a que Art Core qui a réussi à supporter les 4H30 alors ?

Moi je veux savoir s'il y a un entracte.


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MessagePosté: 27 Oct 2010, 16:30 
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Marlo a écrit:
Moi je veux savoir s'il y a un entracte.

Oui.


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MessagePosté: 27 Oct 2010, 16:32 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Marlo a écrit:
Il n'y a que Art Core qui a réussi à supporter les 4H30 alors ?

Moi je veux savoir s'il y a un entracte.


Non. Ils te mettent "fin de la première partie" et enchaînent de suite sur la seconde, tout du moins chez UGC, ce qui n'ira guère de pair avec tes problèmes de prostate d'anti-hipster cher Marlo.

Merci pour ton intervention Jericho!


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MessagePosté: 27 Oct 2010, 18:45 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Non pas d'entracte, c'est 4h30 d'une traite dans une salle des Halles pleine à craquer :shock: et avec pas plus de 10 personnes qui sont parties avant la fin. Et pourquoi ? Parce que contrairement à ce que dit DPSR, ce n'est pas chiant du tout ! Au contraire, c'est un espèce de grand film populaire, ultra romanesque et archétypal qui se voit comme on lit un livre de nouvelles avec une curiosité simple mais en perpétuelle excitation.

Ce qui m'a le plus surpris c'est la fluidité de la mise en scène de Ruiz. Effectivement, c'est blindé jusqu'au trop plein de mouvements de grue, de travellings, de panoramiques etc... Énormément de plan-séquence, construit comme des petits parcours de trains miniatures, on suit au plus près les sentiments et les mouvements de l'âme. C'est contrebalancé par une science incroyable du plan fixe et de la composition. On retrouve l'hybridation peinture/cinéma que Ruiz explorait magistralement dans Le mystère du Tableau Volé. J'adore comme souvent les personnages évoluent dans un espèce de décors figé en trois dimensions uniquement composé de mannequins. Il y aussi tout une métaphore sur le théâtre, les personnages sont souvent réduits à des silhouettes de papier dans un théâtre en jouet. Et je crois que tout réside là. Dans cette simplicité du jeu, de l'envie de raconter des histoires gigognes avec des passions violentes et des personnages mythiques (mythologiques presque).
Ça dure 4h30, ça aurait pu durer plus longtemps ça ne m'aurait pas dérangé, parce que Ruiz a réussi l'incroyable pari de nous entraîner dans ce tourbillon en nous en faisant convoiter le coeur sans jamais véritablement ne nous l'offrir et c'est délicieux.

J'en parle assez mal mais j'en suis sorti super enthousiaste, revigoré, avec l'impression d'avoir vu un vrai morceau de cinéma.
Allez-y ça se mange sans fin, c'est astucieux, c'est beau à pleurer et c'est passionnant.
5/6

Et je suis rentré dans la salle au bord des larmes parce que je venais de me faire refouler de l'avant première du Svankmajer (que je verrais sans doute jamais du coup puisqu'il sortira nul part) au forum des images, c'est dire si ça m'a changé les idées !

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 27 Oct 2010, 21:02 
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Art Core a écrit:
Non pas d'entracte, c'est 4h30 d'une traite dans une salle des Halles pleine à craquer :shock: et avec pas plus de 10 personnes qui sont parties avant la fin. Et pourquoi ?


Parce que la déjà pas très grande salle 22 des halles ne peut abriter que trois séances par jour dans lesquelles vont s'entasser des hospices entiers de retraités, et que, comme celui que j'ai eu à côté de moi, ils se mettent à ronfler dès les vingt premières minutes.


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MessagePosté: 27 Oct 2010, 21:55 
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Art Core a écrit:
Ça dure 4h30, ça aurait pu durer plus longtemps ça ne m'aurait pas dérangé

Ouep, enfin ca rend surtout le truc quasi-impossible à caser dans un emploi du temps (ca fait une semaine que je tente...) Bref, ton avis confirme les excellents retours que j'ai eu autour de moi, je suis bien motivé !


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MessagePosté: 27 Oct 2010, 22:35 
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Antichrist
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ce sera sur Arte en février, non ?


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MessagePosté: 27 Oct 2010, 22:51 
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Pas dans le même montage et le director's cut de Ruiz est la version ciné.


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MessagePosté: 01 Nov 2010, 21:09 
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Je ne suis pas à fond à fond, mais il y a des choses vraiment impressionnantes. C'est assez marrant que Ruiz, cinéaste surréaliste et absurde s'il en est, ne parvienne à revenir à la grande forme qu'en cédant parfois à un relatif académisme. Mais ça fait plaisir de le voir revenir à un niveau équivalent à Klimt, et surtout de trouver un film à la narration si ambitieuse, à l'ampleur narrative si folle, et qui ne regimbe pas à y aller quand même dans l'imagerie, dans le symbolisme quand il faut. Quand bien même je le trouve un peu en retenue, le Ruiz, je le sais esthétiquement capable de plus d'invention et de variation que la répétition infernale de travellings complexes pour des plans-séquences élégants. Tu sens qu'il exulte d'avoir enfin à nouveau beaucoup de moyens. Mais paradoxalement, avec peu, il est encore plus fou! Restent plein de moments absolument géniaux, qui contrastent avec une carrière récente assez... heu... foireuse, pour être gentil (son dernier film US était une telle purge!).

4-5/6

_________________

*


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MessagePosté: 01 Nov 2010, 21:12 
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Inscription: 04 Juil 2005, 17:02
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au mk2 bibli il y a un quart d'heure d'entracte

_________________

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MessagePosté: 07 Nov 2010, 01:34 
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Pour promouvoir le film, double-post éhonté de chez en face:

J'ai enfin réussi à le caser le gros bloc de 4h30, après les semaines intenses de revisions lynchiennes, et sans entracte à l'UGC, c'est pas comme si on était des humains.

Et le morceaux est conséquent mais loin d'être bourratif. Ici Raoul Ruiz, pratique un baroque épuré, qui repose essentiellement sur des angles inhabituels et surtout sur le plan séquence chaloupé dans l'élégance permanente de ses travellings et mouvements d'appareil. Il parvient ainsi à développer un espace-temps sinueux qui mue en permanence, comme autant de fils qu'on tirerai l'un après l'autre, s'entrecroisant, se confondant dans une dynamique permanente.

Et c'est tout à fait délicieux, car on est ainsi toujours mis en attente du tirage de fil qui découvrira en un mouvement les fameux mystères. Et cela au sein du plan même, qui n'est jamais une structure fixe mais qui dans sa rotation inverse sans cesse les situations, les rapports de force, la tonalité même de la scène, voire le genre cinématographique, tout cela donc, dans la continuité.

Ainsi va l'intrigue, peuplée de personnages doubles, triples (théorisée au maximum par le personnage du prêtre), qui n'en finissent pas de revenir, toujours sous un nouveau jour, un nouveau statut et à tirer les fils qui les lient à ce qui pourrait être le personnage principal, d'abord inconnu à lui même et qui découvrira le programme mystérieux de son existence.
Il faut voir comme la caméra dévoile sans cesse des personnages hors-champs, qui donne l'impression que tout est toujours observé sous un oeil protecteur ou menaçant, laissant ainsi planer le doute jusqu' à la coupe.
Ce qui est beau c'est qu'ainsi, chaque personnage, aussi horrible fut-il, est amené à être pardonné, il est sans cesse rétabli dans son ambiguïté et son humanité.

Et finalement les innombrables lacets se bouclent en une parfaite cohérence, dans une spirale vertigineuse, et laissent l'impression persistante d'avoir partagé la vie de ces êtres énigmatiques.

5.5/6

_________________
VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur


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MessagePosté: 20 Déc 2010, 02:10 
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Dur de rentrer dedans dans des conditions de projections aussi déplorables : un blu-ray projeté semble-t-il, avec son très bas et musique qui rame , une définition limite et de l'aliasing super méchant sur les diagonales... C'est au Reflet Médicis (mais aussi partout ailleurs à Paris si j'ai bien compris), profitez-en pour vous torpiller une séance (plein de vieux chiants qui parlent en bonus)


Image Image Image


Je suis néanmoins pas sûr que tout soit à mettre sur le dos de la projection : vraiment, je suis absolument jamais rentré dedans. Je ne comprend pas trop où veut aller Ruiz (dont j'ai quasi rien vu). Toutes les tentatives de la fresque qui t'emporte avec émotion et flamboyance sont comme démotivées, à l'image de la musique omniprésente mais comme jamais prise en compte, posée là pour ceux qui en auraient besoin en somme. Ou encore cette lenteur insistante, jamais chiante (ca tient plutôt à un certain recul zarbi) mais propre à désamorcer n'importe quelle révélation, à dérythmer les élans quels qu'ils soient.

Et de l'autre côté ca n'a pas la précision pour être une sorte de grand tableau glacial et déshumanisé à la Barry Lyndon, ca n'en a pas l'envie non plus je crois.

Bref, l'ensemble m'a donc paru extrêmement frigide, à l'image de ces grands pièces vides qui parcourent le film et qu'on devine glaciales, sans que je comprenne le but d'une telle démarche, sans que je sente une cohérence à toutes ces idées virtuoses posées à travers les 4h30. Le tout étant pas aidé par les acteurs jeunes vraiment limites (Zidi s'en sort, c'est sans doute le seul) et quelques trucs ahurissants (le doublage français !)...


Pour le reste, je rejoins Art Core, Zad et Mr. Orange (tout à fait d'accord sur le "baroque épuré", ca donne vraiment au film une forme singulière), c'est globalement impressionnant. Au-delà de la fluidité épatante de la mise en scène (jamais on ne les remarque vraiment ces 1500 travellings et plan-séquences, il y a une maîtrise magistrale, et c'est toujours super bien cadré, composé, vraiment ca fout sur le cul). Surtout, mais c'est peut-être propre à la carrière de Ruiz, je trouve admirable cette façon de faire rentrer le surréalisme et l'onirique de manière aussi naturelle, évidente : les gens postés n'importe où derrière les portes ou fenêtre, quelqu'un qui tombe à une soirée au milieu d'un groupe qui reste debout, un tueur qui tire tranquillement au milieu d'un jardin en prenant le temps de recharger pendant que l'autre s'enfuit, une discussion amoureuse paniquée qui ne peut se faire que sous les tables... C'est très simple : c'est tout simplement la première fois au cinéma que je vois des inserts surréalistes que je peux juger pleinement réussis, évidents, intégrés au film, non ostentatoires (car ils ne sont clairement jamais un moyen de se la péter, juste le moyen d'expression d'un réal d'évidence très "libre"). Il suffit de voir un plan mettant en scène l'armée pour avoir envie de voir ce que donnerait ce style si particulier apposé à tout un film de guerre, ou à tout autre genre... Ce point là, qui me donne grave envie d'aller découvrir d'autres films de Ruiz, crée des moments de pure beauté, de pure grâce, dans un spectre délicieux qui va du tragique (l'espèce de face à face gamin/mère à travers les barreaux du couvent) à un comique vraiment drôle pour une fois, ce qui ma foi est rarement le cas dans les films de vieux (le "on a pourtant été discret" super premier degré avec la servante zombie derrière les carreaux, un des trucs les plus absurdes que j'ai pu voir cette année).

Bref, impressionné, mais jamais touché, malgré des personnages vraiment beaux (le prêtre en premier lieu, mange-couteaux aussi), et des scènes qui rentrent direct au panthéon de l'année (toute la confession du comte malade, sublime). J'aurais aimé être à fond dedans, je n'ai été qu'impressionné (et toute la fin molle, genre la dernière heure - héhé, pour combien de films on peut dire ça ? - aide pas à garder un souvenir pénétrant de l'ensemble).

Content de l'avoir vu de toute façon.

4,5/6


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MessagePosté: 20 Déc 2010, 07:11 
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arrête le doublage français c'est une des plus belles et drôles idées de mise en scène du film, c'est complètement voulu! Moi j'adore, j'étais béat d'admiration à ce moment-là!

bon et encore une fois : vois d'autres Ruiz (depuis le temps que je le dis sur ce forum, il fallait bien un succès pour qu'enfin les gens s'y risquent!)

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MessagePosté: 20 Déc 2010, 15:00 
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Citation:
arrête le doublage français c'est une des plus belles et drôles idées de mise en scène du film, c'est complètement voulu! Moi j'adore, j'étais béat d'admiration à ce moment-là!

Mmm, t'es sûr ? Avec les retours à la voix d'origine pour les noms portugais ? Si c'est le cas, encore une fois j'ai du mal à saisir une cohérence (pourquoi à ce moment-là, avec ce personnage là seulement...)

Sinon oui, les autres Ruiz, je vais lancer la machine internet. Des suggestions pour les meilleurs ?


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