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MessagePosté: 13 Sep 2006, 22:23 
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Film Freak Returns a écrit:
Bah oui, le probleme c'est qu'il y a des gens qui y voient probablement autre chose que ce qu'a voulu faire passer le realisateur...de l'esthetisation sans pertinence alors que le plan ne se limite pas a ca...
Le VRAI probleme dans cette discussion, c'est le meme que dans toute autre : un camp y voit une chose, le camp en face y voit autre chose et aucun des deux ne peut prouver quoi que ce soit.


Je pense que tout le monde y voit la même chose. Après c'est de l'ordre de ce qu'on est prêt à accepter personnellement ou pas (et cela dépend aussi forcément du contexte social, historique et culturel-cinématographique). Le plan de Kapo passerait inaperçu aujourd'hui.


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MessagePosté: 13 Sep 2006, 22:28 
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Jack Griffin a écrit:
Film Freak Returns a écrit:
Bah oui, le probleme c'est qu'il y a des gens qui y voient probablement autre chose que ce qu'a voulu faire passer le realisateur...de l'esthetisation sans pertinence alors que le plan ne se limite pas a ca...
Le VRAI probleme dans cette discussion, c'est le meme que dans toute autre : un camp y voit une chose, le camp en face y voit autre chose et aucun des deux ne peut prouver quoi que ce soit.


Je pense que tout le monde y voit la même chose.


Bah non. Certains voient de l'esthetisation sans pertinence. D'autres y voient de la pertinence. D'autres y voient un plan de plus dans tout un film qui est dans l'ensemble realise pareil. D'autres voient quelque chose rentre dans els moeurs aujourd'hui.
Etc.
Et c4est le coeur du probleme. Si pertinence il y a, alors ce n'est pas juste de l'esthetisation, et si ce n'est pas juste esthetisation, alors le debat axe autour de la morale est tout autre.

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MessagePosté: 13 Sep 2006, 22:40 
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Film Freak Returns a écrit:
Bah non. Certains voient de l'esthetisation sans pertinence. D'autres y voient de la pertinence. D'autres y voient un plan de plus dans tout un film qui est dans l'ensemble realise pareil. D'autres voient quelque chose rentre dans els moeurs aujourd'hui.
Etc.
Et c4est le coeur du probleme. Si pertinence il y a, alors ce n'est pas juste de l'esthetisation, et si ce n'est pas juste esthetisation, alors le debat axe autour de la morale est tout autre.


Rivette ou Daney ne disent pas qu'il trouve l'effet gratuit ou pas pertinent (ou alors j'ai raté un truc)...D'après ce que j'ai compris, ils rejettent en bloc l'aspect esthétisant de la séquence. A partir de là, qu'importe ce qu'a voulu dire Pontecorvo.

Rivette a écrit:
Il est des choses qui ne doivent être abordées que dans la crainte et le tremblement ; la mort en est une, sans doute ;


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MessagePosté: 13 Sep 2006, 22:45 
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Jack Griffin a écrit:
Film Freak Returns a écrit:
Bah non. Certains voient de l'esthetisation sans pertinence. D'autres y voient de la pertinence. D'autres y voient un plan de plus dans tout un film qui est dans l'ensemble realise pareil. D'autres voient quelque chose rentre dans els moeurs aujourd'hui.
Etc.
Et c4est le coeur du probleme. Si pertinence il y a, alors ce n'est pas juste de l'esthetisation, et si ce n'est pas juste esthetisation, alors le debat axe autour de la morale est tout autre.


Rivette ou Daney ne disent pas qu'il trouve l'effet gratuit ou pas pertinent (ou alors j'ai raté un truc)...D'après ce que j'ai compris, ils rejettent en bloc l'aspect esthétisant de la séquence. A partir de là, qu'importe ce qu'a voulu dire Pontecorvo.

Rivette a écrit:
Il est des choses qui ne doivent être abordées que dans la crainte et le tremblement ; la mort en est une, sans doute ;


Ouais donc en gros le debat est encore plus vain...ca revient a dire "on peut rire de tout mais pas avec tout le monde" quoi...enfin "on peut montrer au cine tout ce qu'on veut mais pas a tout le monde".

Et donc retour case depart : la morale est dans l'oeil du spectateur. De chaque spectateur. Mais c'est LEUR apprehension subjective d'une demarche formelle et alors il ne peut y avoir de question de "droit", de "limite" (et encore moins de "mepris" et d'"abject").

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MessagePosté: 14 Sep 2006, 08:29 
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Film Freak Returns a écrit:
Bah oui, le probleme c'est qu'il y a des gens qui y voient probablement autre chose que ce qu'a voulu faire passer le realisateur...de l'esthetisation sans pertinence alors que le plan ne se limite pas a ca...
Le VRAI probleme dans cette discussion, c'est le meme que dans toute autre : un camp y voit une chose, le camp en face y voit autre chose et aucun des deux ne peut prouver quoi que ce soit.


Je trouve que c'est un échapatoire un peu facile. Chaque discussion polémique s'articule autours d'une divergence de point de vu (et c'est d'autant plus évident dans la cinéma), et je pense que chaque point de vu se base sur des arguments, sans ça il n'y a pas lieu de débattre. J'estime avoir apporté, non pas des preuves (le mot serait trop fort), mais au moins un minimum d'argumentation sur l'aspect esthétisant de ce travelling. Si toi ou Pontocorvo (dont l'avis ne comptera pas forcément plus à mes yeux) trouvez qu'il ne se limite pas qu'à ça, je suis tout ouïe.

Film Freak Returns a écrit:
A partir de la, la discussion n'est pas forcement vaine et ininteressante öais tres certainement sterile car elle n'aboutira a aucune verite absolue concernant le plan en question. A partir de la, j'aurai toujours tendance a remettre en question le camp qui ose utiliser (sans preuves pour les conforter) des termes comme "mepris" et "abject".


Ces termes, forts, sont là précisément pour interpeler le lecteur, le pousser à réfléchir sur une notion fondamentale du cinéma : la morale (ou Chuck Norris). La vérité absolue concernant le plan et ici secondaire. En fait plus j'y pense et plus je trouve ça génial car il part de quelque chose de purement personnel (son dégoût face au film) pour aboutir sur un vrai questionnement théorique et philosophique (la morale au cinéma).

Film Freak Returns a écrit:
C'est pas une question de clemence, c'est une question de reflexion, de patience, de processus reflexif, analytique, etc. Rivette est trop categorique. Or dans ce genre de discussion, quand ce qu'on dit ne s'appuie que sur un point de vue SUBJECTIF qu'on a eu d'un plan, on n'a pas le droit d'exprimer son avis de maniere aussi radicale et sans equivoque.


Peut-être que Rivette y va un peu fort, qu'il exagère, il n'empêche qu'il pose une question trés intéressante et c'est son but.
Subjectif ? Rivette décrit pourtant le plan tel qu'il est et ne se base que sur ça pour fonder son argumentation.
Quand au "droit d'exprimer son avis de manière aussi radicale et sans équivoque" je te paraphraserais en disant "c'est juste se foutre de la gueule du monde que de dire ce qu'on a le droit de faire [en critique] ou pas."

Film Freak Returns a écrit:
Je trouve ca pas professionnel pour quelqu'un qui ecrit dans une revue et dont c'est le metier et surtout (Daney, qui n'a meme pas vu le film, en est la preuve la plus flagrante) va influencer des gens avec ce qu'il dit.


Justement, Daney a bien compris où voulait en venir l'article de Rivette, et c'est pourquoi il précise qu'il n'a pas vu le film : parce qu'on s'en tape du film. Au delà de l'aspect purement critique, Rivette a émis une idée théorique forte (celle revendiquée par la nouvelle vague : "le travelling est affaire de morale"), qui reste aujourd'hui parfaitement d'actualité. Si une critique sur cent pouvait en faire autant...

Film Freak Returns a écrit:
Film Freak Returns a écrit:
Les deux extraits (et surtout celui de Daney) me paraissent bien ridicules. Bien plus encore que ce qu'a pu dire Tetsuo ici par exemple.


Citation:
Je prend ça comme un compliment...


Tu es alors encore plus con qu'eux.


Ca, j'ai l'humilité de ne pas en douter (du moins en ce qui concerne Daney, Rivette j'en sais rien...).
Je note au passage que tu me traites de con...

Film Freak Returns a écrit:
Mais qui decide le degre de pertinence et qui decide de la ou y en a et la ou y en a pas? Rivette? Daney? Toi? A partir du moment ou les propos de Rivette et Cie sont LARGEMENT disputables et discutables, la "base pour juger" dont tu parles n'existe pas. Chacun se fait sa base.
Rivette a cree une base qui ne s'appuie sur pas grand chose d'autre que son avis et ce qu'il avait vu sur un ecran jusqu'alors...v'la la "base" viciee que c'est...


Excuse-moi mais n'est-ce pas précisément le travail du critique que de baser son avis sur "ce qu'il [a] vu sur un écran" ? Sur quoi veux-tu te baser d'autre ? Chuck Norris ? (j'aime bien cette blague décidément)

Film Freak Returns a écrit:
C'est marrant, vu comment t'as formule ta phrase, ca pourrait tout autant se finir par "Et cette limite s'appelle Chuck Norris."
Ce serait pareil.


Oui, vraiment j'aime bien cette blague...


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MessagePosté: 14 Sep 2006, 08:41 
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Pour moi, le problème est justement dans le fait que cette phrase: le travelling est affaire de morale - soit devenu le dogme d'une chapelle avec les conséquences que cela a sur la création cinématographique française alors qu'elle ait- et je pense que j'ai suffisament argumenté dans l'autre sens - d'un intérêt très limité.

Car, vraiment, on peut prendre TOUS LES FILMS EXISTANTS et s'offusquer. Bien sûr, Kapo et Schindler touchent à un fait historique d'une horreur certaine...

Cela me rappelle le débat sur le film Le Cauchemar de Darwin. Selon les contradicteurs du film, - dont un gars qui bosse comme consultant à McDO - Hubert Sauper aurait esthétisé la violence des abords du Lac Victoria - c'est indéniable certains plans sont magnifiques -... En quoi l'esthétisation est quelque chose de mal ? Pourquoi ne pas condamner dès lors le style en littérature ? - d'ailleurs je crois que la littérature française "nouvelle vague" hait le romanesque, lui préférant le clinique et l'auto-fiction....

En fait, cette phrase de Rivette reprise par Daney légimite un discours critique partisan et absolutiste, place le critique sur le piédestal de celui qui peut juger le degré de moralité d'un film (vous vous rendez compte de la prétention incroyable de cela ?!)


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MessagePosté: 14 Sep 2006, 08:51 
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Antichrist
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Citation:
A quoi sert le travelling dans le film de Pontocorvo ? Il souligne le suicide, insiste sur cette mort, la met en évidence là où l'aspect tragique se suffisait à lui-même, mais il n'exprime rien : en gros il est supperflu.


Peut-être, cela ne fait pas du plan quelque chose d'immoral.

Citation:
Et comme toutes figures de styles inutiles on peut le qualifier d'esthétisant. Or, "l'esthétisation" dans un mode de représentation implique la prédominance de l'artiste sur son sujet, on peut même carrément dire que le sujet sert l'artiste, et non l'inverse. Et là, en l'occurence, utiliser comme sujet les camps de concentration pour servir son propre art, je trouve ça complêtement ammoral. Est-ce si incompréhensible ?


Je comprends ce que tu veux dire mais en l'occurence, je ne crois pas que l'auteur de Kapo est voulu se servir de la Shoah, bien au contraire. Quand à Spielberg, il est même évident que c'est bien sûr l'inverse. Il a mis son talent, son argent, ses tripes au service de son sujet. Et c'est encore plus vrai avec Munich (traité de sioniste par un con des Cahiers, si ça c'est pas immoral de raconter des conneries sur un film lisible et évident)

Citation:
Quand Picasso peint Guernica, il n'utilise pas le pretexte des bombardements pour faire un jolie tableau, mais il utilise son art pour crier sa révolte. Il s'exprime, et c'est là toute la différence.


ça c'est la différence d'intention que TU LUI ATTRIBUES. Tu n'en sais strictement rien, tu interprétes comme cela t'arrange. Aucun artiste ne dira: la Shoah, c'est sympa, tu la filmes et zou tu as des prix donc après tout ce vaut.... Je peux affirmer que Lanzmann voulait atteindre la postérité avec Shoah, aussi, et s'est servi des rescapés dans ce but là... En fait, ON PEUT TOUT AFFIRMER SUR LE PLAN DES INTENTIONS.

Citation:
Et de toute façon un film se juge par rapport à lui même, non en fonction de ce qu'il y a derrière.


On retombe sur le discours de la critique nouvelle vague qui se perçoit comme au-dessus de l'auteur des films et aussi important que celui-ci... Et bien ce n'est pas mon avis. Pour moi un film se doit d'être jugé avec en tête les intentions de l'auteur justement.


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 Sujet du message: Re: Bonsoir
MessagePosté: 14 Sep 2006, 10:48 
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inisfree a écrit:
Bonsoir à tous, je prends un peu le train en route parce que je découvre ce forum. Je voudrais surtout répondre, ou plutôt préciser deux trois choses à Tetsuo et Léo. L'interrogation morale m'intéresse et c'est même ce qui a motivé mon travail sur Inisfree. C'est bien à cause d'elle que je me suis intéressé au film de Pontecorvo comme aux textes qui en ont découlé, parce que tout ceci me semble encore très actuel et que si l'on manque un peu aujourd'hui de ce débat moral, c'est peut être aussi par le caractère dogmatique pris par les références à Rivette et Daney. Il suffit de lire le dernier éditorial de JM Frodon dans les Cahiers de septembre pour comprendre que certains n'aiment pas que l'on bouscule leurs chapelles.


En ce qui me concerne je n'approuve pas du tout la réaction de Frodon (que je n'aime pas de toute manière). Plutôt que d'argumenter par rapport à l'article de positif, il préfère se cacher derrière l'aspect historique du texte de Rivette, qu'il érige comme un dogme inébranlable, sans pour autant expliquer pourquoi. Je trouve ça nul, je ne me sent pas concerné.

inisfree a écrit:
Or, je suis en fait plutôt d'accord avec le fond du texte de Rivette. On ne montre pas n'importe quoi n'importe comment au cinéma. Mais je pense très sincèrement que ce n'est pas le cas de Pontecorvo dans Kapo (ni d'ailleurs de Spielberg dans la scène de la douche). Ce que je reproche à Rivette, c'est son ton et son attaque sur un homme qui, selon mes propres critères moraux, est très éloigné de quelqu'un d'abject. Je lui reproche de ne pas avoir cherché ce qu'il y avait dans ce plan, dans la scène, en relation avec les intentions de l'auteur, son passé et ses préoccupations.


Tu vois, ça c'est un argument que je ne comprend pas. En quoi le passé et les préoccupations de l'auteur intéresseraient Rivette ? Il n'est là que pour le film et le juge par rapport à ce qu'il en a vu. Ce n'est pas tant l'homme qu'il condamne, mais l'acte qu'il a commis et qu'il juge (pour les raisons que l'on sait) "abject". Et il trouve ça abject parce que justement il l'a mis en relation avec les intentions de l'auteur, à savoir dépeindre l'intérieur des camps de concentrations. Je crois que ce qu'il faut comprendre avant tout c'est la colère qui anime Rivette quand il écrit ces lignes, c'est elle qui le pousse à employer des mots forts. Pour certain ça peut sembler dérisoir, mais lui est littéralement indigné car c'est une cause qu'il défend.

inisfree a écrit:
Je pense qu'il est passé à côté du film parce que ce film montrait quelque chose de façon frontale qui est sans doute difficile à voir et qui peut, je le comprends, mettre en colère. Mais je reproche à Rivette d'avoir mis son émotion au service d'une théorie critique sans recul et sans une véritable analyse de son émotion.


Pour comprendre exactement de quoi tu parles je suppose qu'il faudrait que je me réfère à ton article sur ton site (que j'ai déjà lu). Tu m'excuseras si je fais l'impasse dessus ce coup là (fatigué), mais bon, je ne suis pas d'accord.

inisfree a écrit:
Je lui reproche aussi, en tant que cinéaste de n'avoir jamais abordé ce genre de thèmes sensibles.


Si je puis me permettre ça c'est son problème et sa sensibilité. Il fait ce qu'il veut, il n'a de compte à rendre à personne.

inisfree a écrit:
Et Daney a suivi et ses disciples aussi au point qu'aujourd'hui ils refusent toute discussion sur le sujet en se drapant dans la Morale.


La preuve que non puisque nous discutons !
Mais je pense que tu fais référence à l'article de Daney où il dit : "Avec quiconque ne ressentirait pas immédiatement l’abjection du « travelling de Kapo », je n’aurais, définitivement, rien à voir, rien à partager."
Je pense que cette phrase peut prêter à confusion. Ce n'est pas qu'il refuse le débat, mais c'est le constat amère (et je crois bien, hélàs, lucide) qu'il y a deux mondes différents, étrangés, incappables de se comprendre mutuellement. En gros d'un côté ceux qui trouvent ce travelling révoltant (j'en suis) et ceux que ça laisse de marbre. Je suis peut-être quelqu'un d'optimiste et c'est pourquoi je continue de disserter cette question sur ce forum, mais j'avoue comprendre de plus en plus ce qu'il ressent : l'impossibilité pour certains à voir comme je vois.

inisfree a écrit:
Je trouve étonnant que derrière l'édito de Frodon, il y ait des articles dityrambiques sur Flandre de Dumont et Les anges exterminateurs de Brisseau qui devraient poser eux aussi la question de savoir ce que l'on montre (la guerre, le viol, le sexe) mais pour lesquels la question n'est même pas posée. Où est l'absence de débat moral ? (et je ne dis pas que ces films puisse avoir quelque chose à se reprocher sur ce plan, juste qu'ils devraient susciter ce genre d'interrogations).


Oui, je suis d'accord. Mais ça, ça concerne plus l'orientation éditorial des cahiers de plus en plus obscure et dérisoire.

inisfree a écrit:
Quand vous écrivez "il fait un joli plan", vous interprétez (Pontecorvo donne sa version ici : http://www.objectif-cinema.com/interviews/322g.php). Moi je ne peux pas imaginer qu'un réalisateur comme lui, ou Spielberg, ou un autre de la même trempe, se dise, "tiens, on va faire un joli plan". Je crois qu'ils ont un style cinématographique et que, sur des sujets comme ceux-ci qu'il faut se battre pour imposer, ils essayent de donner le meilleur d'eux même, comme un peintre choisirait ses meilleures couleurs.


Merci pour ce lien. Et bien je ne suis pas du tout d'accord avec l'interprétation de Pontocorvo sur son propre travail. Je ne dis pas qu'il est hypocrite, mais qu'il est passé complêtement à côté de ce qu'il a voulu faire sur ce plan. Peut-être qu'il a voulu donner le meilleurs de lui-même comme tu dis, mais peut-être, aussi, que c'est un mauvais cinéaste. Et ça, les meilleurs intentions du monde ne pourront rien y faire : les plus belles couleurs ne feront que des taches.

inisfree a écrit:
Je crois aussi, que les réactions que nous avons sur de telles scènes viennent de nos propres limites d'acceptation (enfin, je parle pour moi). J'aurais voulu finir mon article sur inisfree par la scène de la douche chez Spielberg parce qu'elle pose effectivement ce même problème. je ne l'ai pas fait parce que ça aurait été trop long. Disons ici que je n'y vois en rien du suspense, ni encore moins quoi que ce soit d'érotique (tout est fait au contraire pour évacuer cette possibilité de lecture). Je crois que cette scène, comme pour beaucoup de films abordant ce sujet, c'est le point limite vers lequel peut tendre le réalisateur. C'est la raison d'être du film, du moins l'une des plus importante. Comment approcher l'horreur ? Jusqu'où ? Pour moi, ce que Spielberg filme à ce moment, c'est sa propre terreur et donc la nôtre. Il montre l'impossibilité de filmer au-delà parce que l'on est saisi d'effroi. Le seul qui est allé au-delà, c'est Lanzmann. Je ne l'exprime peut-être pas bien, mais c'est ainsi que je l'ai ressentit. Et la résolution de la scène, c'est effectivement le soulagement des survivants, le nôtre aussi, mêlé à ce malaise, ce sentiment de honte que de nombreux rescapés ont décrit. Forcément, ça fait mal. Et donc on peut le rejeter, en bloc. Mais y voir de l'érotisme ou du suspense, non.


Erotisme j'en sais rien. Je pense que Spielberg est le cinéaste le moins érotique qui soit, voire même le plus puritain, il y a une haine du corps humain chez ce cinéaste assez flagrante.
Par contre du suspens ! Même si je n'ai plus tout à fait le film en tête, j'ai tout de même le clair souvenir d'une attente, qui joue sur la question "gaz ou pas gaz", et d'une eau salvatrice qui arrive au dernier moment avec un petit effet de "je vous ai bien eu !", du plus mauvais goût.
Mais le plus grand danger de cette scène, pointé du doigt par Godard, c'est le détournement que pourrait en faire le front nationnal (par exemple) en disant "Vous voyez ! Finalement on ne les gazait pas, on les lavait !" En définitive, de montrer ça de cette manière, je trouve ça assez irresponsable.

inisfree a écrit:
L'exemple de la réaction de l'adolescente est intéressant mais ce n'est qu'un exemple. Des milliers de gens ont apprécié où détesté le film et certains pour de mauvaises raisons. Je me souviens d'avoir eu un débat à la radio avec une ancienne résistante sur les films et la Shoah. Elle avait été très critique sur les fictions. A la fin, nous lui avons demandé quel était la représentation la plus "juste" pour elle. Nous attendions Resnais ou Lanzmann, elle nous a cité le feuilleton Holocauste. Ca m'a assis.


Hmm... C'est effectivement étonnant mais j'ai toujours des reserves quand on interroge des "témoins de l'histoire" sur ce qu'il pense d'un film, un peu comme si le fait de l'avoir vécu donnait une légitimité à leur opinion. Et à mon avis on peut-être à la fois un survivant de la Shoah et un piètre cinéphile.

inisfree a écrit:
Je ne pense pas non plus que le film de Spielberg ait figé une certaine représentation de la Shoah. Il n'oblitère en rien ces prédécesseurs et a sans doute aidé dans l'esprit de "l'industrie cinématographique" plusieurs autres projets à se concrétiser (La vie est belle, Etre sans destin, Le pianiste...). A la nouvelle génération de trouver de nouveaux modes de représentation.


Certes.

inisfree a écrit:
Et je n'aime pas beaucoup les films de G Noé. Irréversible est quelque chose que regrette d'avoir vu (c'est rare) mais je n'irais quand même pas jusqu'à le qualifier d'abject.


Et bien c'est la différence entre nous, car non seulement je le qualifie d'abject, mais il me pousse même à détester son auteur, et pas seulement sur le plan artistique, mais carrément personnellement. J'ai un trop grand amour pour l'image cinématographique pour tolérer de m'être fait littéralement agresser visuellement de la sorte, je ne peux pas ne pas être indigné.
Et qu'on ne me sorte pas l'argument "rien ne t'oblige a regarder son film", parce que c'est vraiment un argument à la con ! (je parle pas pour toi)

En tout cas, merci pour ton intervention et bravo pour ton site, car bien que nous ayons des divergences d'opinion, ça ne m'empêche de m'y rendre de temps à autre...


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MessagePosté: 14 Sep 2006, 11:21 
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Karloff a écrit:
Citation:
A quoi sert le travelling dans le film de Pontocorvo ? Il souligne le suicide, insiste sur cette mort, la met en évidence là où l'aspect tragique se suffisait à lui-même, mais il n'exprime rien : en gros il est supperflu.


Peut-être, cela ne fait pas du plan quelque chose d'immoral.


Effectivement, mais c'est la suite de mon argumentation qui devait arriver à cette conclusion. Tu es intervenu trop tôt.

Karloff a écrit:
Je comprends ce que tu veux dire mais en l'occurence, je ne crois pas que l'auteur de Kapo est voulu se servir de la Shoah, bien au contraire. Quand à Spielberg, il est même évident que c'est bien sûr l'inverse. Il a mis son talent, son argent, ses tripes au service de son sujet. Et c'est encore plus vrai avec Munich (traité de sioniste par un con des Cahiers, si ça c'est pas immoral de raconter des conneries sur un film lisible et évident)


Au moins si tu comprends mon point de vu, c'est déjà un grand soulagement pour moi. Aprés que tu ne sois pas d'accord avec son application, c'est une autre histoire.
En ce qui concerne Munich, je trouve pas ça si évident et lisible, il y a pas mal de chose qui me gène, comme le fait que le seul palestinien qui ait la parole dans le film soit un terroriste, du genre : "c'est peut-être beau ce qu'il dit, n'empêche que c'est un terroriste". Enfin bon, je vais pas m'étendre la-dessus sinon on en sortira jamais...

Karloff a écrit:
ça c'est la différence d'intention que TU LUI ATTRIBUES. Tu n'en sais strictement rien, tu interprétes comme cela t'arrange. Aucun artiste ne dira: la Shoah, c'est sympa, tu la filmes et zou tu as des prix donc après tout ce vaut.... Je peux affirmer que Lanzmann voulait atteindre la postérité avec Shoah, aussi, et s'est servi des rescapés dans ce but là... En fait, ON PEUT TOUT AFFIRMER SUR LE PLAN DES INTENTIONS.


Non ! C'est faux ! Je ne me base que sur l'oeuvre et ce que j'y vois, point. Dans Guernica je vois des corps désarticulés, des yeux qui souffrent, du gris et pas d'autre couleur, bref je vois un chaos pictural enragé dont le sujet est le bombardement d'un village en Espagne, mais en aucun cas un joli tableau esthétisant. Or je vois un de l'esthétisation dans Kapo. Guernica est une oeuvre engagée dans l'acte. Kapo est engagé dans le texte, dans la "note d'intention", mais pas dans la manière dont il est fait.

Jamais je ne prête à leurs auteurs des intentions conscientes et calculées, dont je me fout éperdument par ailleurs. Pour moi il y a une grande différence entre ce qu'on a voulu faire et ce qu'on a fait. Et la différence entre Picasso et Pontocorvo c'est que l'un est un génie inspiré, l'autre un tacherons, peut-être bourré de bonnes intention, mais nul, irresponsable et sans talent.

Karloff a écrit:
On retombe sur le discours de la critique nouvelle vague qui se perçoit comme au-dessus de l'auteur des films et aussi important que celui-ci... Et bien ce n'est pas mon avis. Pour moi un film se doit d'être jugé avec en tête les intentions de l'auteur justement.


Moi, ce qui m'intéresse, ce sont les intentions "artistiques" perceptibles dans l'oeuvre. Le reste, quelque part, ça ne nous concerne pas, pire, ça risquerait d'influencer le jugement qui ne tiendrait pas seulement compte du film (aprés tout le Parrain II & III c'était pour se faire de l'oseille).


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MessagePosté: 14 Sep 2006, 11:36 
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Karloff a écrit:
En quoi l'esthétisation est quelque chose de mal ? Pourquoi ne pas condamner dès lors le style en littérature ? - d'ailleurs je crois que la littérature française "nouvelle vague" hait le romanesque, lui préférant le clinique et l'auto-fiction....


Le style et l'esthétisation sont des choses bien distinctes. Le style c'est l'identité de l'auteur, ce par quoi il s'exprime. L'esthétisation, c'est le style pour le style, ou du style sans expression si tu préfères, vouloir faire beau pour faire beau, sans que derrière il y ait quoique ce soit. Pourquoi pas quelque part, ce n'est pas trés intéressant, mais en aucun cas condamnable, mais sur les sujets sensibles ça devient vite tendancieux.

Karloff a écrit:
En fait, cette phrase de Rivette reprise par Daney légimite un discours critique partisan et absolutiste, place le critique sur le piédestal de celui qui peut juger le degré de moralité d'un film (vous vous rendez compte de la prétention incroyable de cela ?!)


Mais le métier de critique est de toute façon d'une incroyable prétention. Et là il ne s'agit pas de juger le degré de moralité, mais de juger le film d'un point de vu moral. Je suis d'accord, c'est tout aussi prétentieux. Mais j'ai envie de te poser une question à toi qui fait de la critique depuis 7 ans : comment juger un film ?


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MessagePosté: 14 Sep 2006, 12:47 
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Antichrist
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Non ! C'est faux ! Je ne me base que sur l'oeuvre et ce que j'y vois, point. Dans Guernica je vois des corps désarticulés, des yeux qui souffrent, du gris et pas d'autre couleur, bref je vois un chaos pictural enragé dont le sujet est le bombardement d'un village en Espagne, mais en aucun cas un joli tableau esthétisant.


tu plaisantes ? Là c'st vraiment le bon et le mauvais chassezur. Guernica est au contraire sur-esthétisant (et magnifique)

http://danielattias.blog.lemonde.fr/pho ... icasso.jpg


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MessagePosté: 14 Sep 2006, 15:07 
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Schtroumpf sodomite
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Karloff a écrit:
tu plaisantes ? Là c'st vraiment le bon et le mauvais chassezur. Guernica est au contraire sur-esthétisant (et magnifique)

http://danielattias.blog.lemonde.fr/pho ... icasso.jpg


Esthétisant : "Qui donne une place exclusive à la beauté formelle" (Petit Robert).

Crois-tu vraiment que ce tableau donne une place "exclusive" à la beauté formelle ?
Sans être un expert en arts plastiques, je ne le pense absolument pas. C'est un tableau qui exprime ouvertement l'horreur de la guerre, la souffrance, la brutalité aveugle, et c'est pour ça que c'est magnifique, parce que c'est représenté dans la composition pictural, symbolique et esthétique. Mais en aucun cas ce n'est "esthétisant", quelle horreur !


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MessagePosté: 15 Sep 2006, 00:53 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23682
Désolé mais le cubisme en lui-même est une expérience de sur-esthétisation... enfin bon, le débat est sans fin. Pour moi les moyens utilisés par Picasso sont aussi "non contestables" que ceux de l'auteur de Kapo. Peux-tu comprendre cela ?


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MessagePosté: 15 Sep 2006, 06:03 
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Schtroumpf sodomite
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Inscription: 22 Mar 2006, 22:43
Messages: 24601
Localisation: Arkham Asylum
Absolument pas. Je crois que nous n'avons pas du tout la même vision de l'art, une divergence sur un point fondamental de notre perception, d'où une certaine incompatibilité. Je ne renie pas du tout l'expérience esthétique de l'art et du cubisme, mais pour moi quelque chose d'esthétisant ce n'est pas trés compatible avec l'art en soit, que je considère avant tout comme une forme d'expression. Un acte esthétisant s'assimile à mes yeux à une forme vide, jolie peut-être, mais dénué d'intérêt, d'enjeux, et en définitif, poseur et vain. Pour moi Guernica, c'est le contraire de ça, c'est essentiel, engagé, profondément expressif. Et je pense que le cubisme de façon général pose une réflexion sur la manière de réprésenter un sujet, il l'interroge, le retourne dans tout les sens, le cherche et en propose sa vision à travers son prisme déformant (c'est le mot juste). C'est expressioniste (Picasso surtout) mais pas du tout esthétisant.
Donc je sais pas, y'a un problème quelque part...


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 Sujet du message: Re: Bonsoir
MessagePosté: 17 Sep 2006, 02:19 
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Petit joueur
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Inscription: 15 Sep 2006, 02:35
Messages: 12
Bonjour,

Nouveau venu sur le forum, je m'incruste dans ce débat pour les mêmes raisons qu'Inisfree ;) Pas mal de questions et de réponses intéressantes ont été apportées, et certaines font un parfait écho à mes propres réflexions. Je vais essayer d'apporter mon point de vue, mais ne vous étonnez pas s'il fait redondance avec d'autres opinions exprimées ici.

inisfree a écrit:
On ne montre pas n'importe quoi n'importe comment au cinéma. Mais je pense très sincèrement que ce n'est pas le cas de Pontecorvo dans Kapo (ni d'ailleurs de Spielberg dans la scène de la douche).
(...)
Quand vous écrivez "il fait un joli plan", vous interprétez (Pontecorvo donne sa version ici : http://www.objectif-cinema.com/interviews/322g.php).
(...)
J'aurais voulu finir mon article sur inisfree par la scène de la douche chez Spielberg parce qu'elle pose effectivement ce même problème. je ne l'ai pas fait parce que ça aurait été trop long. Disons ici que je n'y vois en rien du suspense, ni encore moins quoi que ce soit d'érotique (tout est fait au contraire pour évacuer cette possibilité de lecture). Je crois que cette scène, comme pour beaucoup de films abordant ce sujet, c'est le point limite vers lequel peut tendre le réalisateur. C'est la raison d'être du film, du moins l'une des plus importante. Comment approcher l'horreur ? Jusqu'où ? Pour moi, ce que Spielberg filme à ce moment, c'est sa propre terreur et donc la nôtre. Il montre l'impossibilité de filmer au-delà parce que l'on est saisi d'effroi.


D'abord, merci pour ce lien très instructif ;)

J'ai envie de répondre que l'enfer des films ratés est pavé de bonnes intentions, particulièrement des bonnes intentions non ou mal traduites en termes de cinéma. C'est triste à dire, mais seul compte ce qu'exprime le résultat. Pontecorvo et Spielberg peuvent avoir les idées qu'ils veulent derrière la tête : s'ils les traduisent maladroitement, leurs cogitations ne servent à rien, et seront même, dans le pire des cas, desservies.

D'ailleurs, les explications de Pontecorvo sur son travelling (que j'ai vu) ne le dédouanent pas, au contraire : elles ne font que prouver sa maladresse. Car si le regard de la femme en arrière-plan sur le corps de la suicidée apparaît bien (brièvement), c'est bien le travelling incriminé qui se met en évidence, d'autant qu'il précède l'apparition de la spectatrice dans le cadre. On a donc bien un mouvement de caméra inutile, qui par son caractère ostensible dessert les intentions du cinéaste. Et pour faire encore plus "mon Rivette", j'ajouterais que la contre-plongée sur laquelle se termine ce travelling relève d'une dramatisation superflue, voire lourdingue, de la scène. Pontecorvo n'est pas nécessairement un cinéaste "abject", mais c'est clairement un cinéaste maladroit qui a manqué de l'habileté nécessaire pour traiter un tel sujet.

Karloff a écrit:
Désolé mais le cubisme en lui-même est une expérience de sur-esthétisation... enfin bon, le débat est sans fin. Pour moi les moyens utilisés par Picasso sont aussi "non contestables" que ceux de l'auteur de Kapo.


Cette définition peut être discutée. D'aucuns le définissent comme une tentative de capter l'essence du sujet en juxtaposant plusieurs points de vue sur ce dernier : voilà qui nous éloignerait d'une recherche purement esthétique... Mais peu importe. Ne voir en "Guernica" que son esthétique et non le rapport qu'elle entretient avec le sujet, ne pas reconnaître que Picasso s'est appuyé sur l'esthétique cubiste pour mettre en avant l'horreur du sujet et non le contraire, relève d'un manque de discernement.

_________________
- Jesus, Joey.
BLAM !
- Jesus, Richie.


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