Forum de FilmDeCulte

Un policier décide d'arrêter une bande de malfrats amateurs. Il leur tend un piège afin de pouvoir les surprendre en flagrant délit.

J'ai eu envie de me (re)plonger dans l'œuvre de ce cinéaste que je connais finalement assez mal à la suite de la référence évoquée par Z dans le topic de son Vaurien (et puis y'a genre 2 topics sur ses films, abusé).

J'ai rattrapé Vincent, François, Paul... et les autres pour lequel je n'ai pas créé de topic car ça m'a un peu laissé sur le bas-côté, mais ce Max que j'avais vu il y a quelque chose comme 20 ans me semble assez précieux par sa subtilité.

Je ne serai pas le bon interlocuteur pour remettre l'œuvre dans son contexte et pour évoquer les relations de Sautet avec le milieu du cinéma (notamment les reproches théoriques qu'ont pu lui faire les gens liés à la Nouvelle Vague si je comprends bien), et j'imagine que tout a été dit et écrit sur l'œuvre et le bonhomme, mais bon let's go.

En fait c'est le film sur lequel je suis en mode 4/6 tout le long et qui murit tranquillement vers un 5/6 solide quand je laisse le tout décanter.
Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur le miroir que peut constituer le film par rapport au films policiers US de la période, la figure trouble du policier nous renvoyant au questionnement du bien et du mal, mais au lieu de travailler l'aspect "deux faces d'une même pièce" ou de traiter de la corruption, est ici posée la question de la limite du bien pour combattre la mal, et même d'à quel point ce qu'on imagine être le bien peut provoquer le mal.

On peut lire le film comme une charge contre les dérives communistes que le cinéaste a connu lors des ses engagements passés, mais également comme une critique de la bourgeoisie prompte à punir des délits qu'elle crée de toutes pièces. Alors certes ça ne remue pas des montagnes mais je trouve le film assez précieux dans ce questionnement assez subtil, dans lequel aucun personnage n'est jamais jugé à l'écran.

Au final le film me reste bien en tête, même si le côté déceptif lors de la vision laisse un arrière goût, mais il m'a remotivé pour (re)découvrir ses autres films.

Je trouve que c'est un pitch qui mériterait d'être revisité, et j'ai ma p'tite idée

Je ne l'ai pas vu depuis très longtemps celui-ci, je l'ai en Blu Ray, j'attends d'avoir un moment tranquille pour me le refaire. Merci en tous cas de créer les topics pour ces films passés de mode.

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I think we're gonna need a helmet.

Y'a grave du potentiel, d'autant que (pour me répéter), je trouve le film, malgré ses qualités, un peu déceptif et frustrant. Ca évite l'emphase et le sermon, c'est magistralement servi par les acteurs, mais bon voilà c'est un peu secos quoi.

Découvert il y a quelque semaines. C’est très bien, très fort, même si chez Sautet il y a toujours un côté bistrot parisien qui me soule un peu. Je crois que je n’adore vraiment aucun de ses films, même si une préférence sans doute pour Un mauvais fils.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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C'est vrai il y a un délire avec les bistrots, je sais pas d'où ca vient. Je trouve ces scènes très vivantes dans Vincent, François, Paul... et les autres, l'effervescence et l'ambiance de foule est bien rendue (c'est peut-être le principal truc qu'il m'en reste, avec Depardieu, vraiment un acteur génial dans cette période).
J'aime bien comment il figure le bistrot, comme un lieu populaire et transclasse, à la fois récréation et refuge. Ouais jai envie que les bars rouvrent.

Je l'ai vu hier, et découvert en fait ! Je ne l'avais jamais vu.

C'est quand même très fort.

Tu saurais dire en quoi c'est frustrant et déceptif ? Qu'est-ce qui te manque ? C'est intéressant de savoir

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I think we're gonna need a helmet.

Jéro, exige des droits SACD.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Film très étonnant, auquel je ne m'attendais pas du tout. J'ai toujours freiné des quatre fers à cause du titre, horrible, qui passe bien mieux une fois qu'on l'a découvert.

Première force : l'idée de ce flic obsédé par le flagrant délit et qui s'arrange pour influencer de petits voyous dans le passage à l'acte programmé d'un hold-up. Idée géniale.

Seconde force : le scénario qui articule non seulement cette idée, mais aussi l'histoire d'amour improbable entre Piccoli et Romy Schneider en personnage pivot. C'est vraiment la pièce qui permet à tout le reste de ne pas n'être juste un polar. Dialogues géniaux.

Troisième force : la mise en scène assez brillante comme toujours chez Sautet des corps mis en avant, gestion incroyable de l'espace et des décors, toujours simple et lisible. Il a vraiment de belles idées, avec parfois des étrangetés.

Quatrième force : sa direction d'acteurs est juste ouf, ils sont tous super bons, le groupe de Nanterre qui se fait piéger est incroyablement crédible. J'étais sur le cul tellement ça demande d'observation du réel, et de talent de retranscription.

Bémol : manque d'émotion, sans doute à cause d'un Piccoli toujours aussi froid (mais il est fort)

Un bon 5/6 de mon côté

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I think we're gonna need a helmet.

Ah l'enc*** il ne retient que ma déception... en fait je pense que j'ai été pas mal désarçonné: si je devais en parler avec des termes actuels, c’est sans doute slow burn qui sortirait. Disons que le film a les codes du film policier mais en profite pour faire autre chose, il y a un faux rythme tout le long, avec des à-côtés toujours surprenants , ça ne nous emmène pas là où s’y attendrait (même la romance entre Piccoli et Schneider, c'est tout en non dit, ou plutôt en suggestions), c'est très noir sur la nature humaine. J'ai sans doute pas employé les bons mots (ou alors le film a continué à se bonifier) mais disons que c'est sans doute un film qui choisit un parti pris assez tranché, et c'est sans doute mes attentes (et mon faux souvenir du film) que j'ai dû un peu adapté (ce qui est bien normal).

Sautet je trouve que ça vieillit assez mal. Je trouve son cinéma finalement très artificiel. Revu Un mauvais fils qui reste un bon film avec de supers acteurs et de très beaux moments mais j'y crois pas trop, c'est comme s'il y avait trop de fiction et pas assez de vérité. Ça marche très bien dans Les choses de la vie mais moins dans d'autres.

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CroqAnimement votre

Je suis d'accord sur le côté superficiel (edit: ah en fait tu as écrit artificiel, ça marche aussi même si ce n'est pas le premier cinéaste pour qui ça me vient; son naturalisme me paraît assez sincère): ça reste assez sage dans le propos. En tout cas moi ça ne me remue pas. Je regarderai toujours avec plaisir un de ses films tout en sachant d'avance que ça va retomber sur ses pattes de manière convenue à un moment ou l'autre.

J'y ai re-réfléchi et je crois avoir (un peu) mis le doigt dessus: tout le film est basé sur le coup monté de l'inspecteur, qui part d'une rencontre fortuite dans le garage d'une ancien camarade du service militaire, et qui même démasqué par la hiérarchie peut continuer.
C'est pas que ca manque énormément de crédibilité en soi ou dans l'écriture mais je crois que mit bout à bout au cours du film ca m'a un peu sorti du truc, comme si cet "artifice" du coup monté s'effritait peu à peu (un peu comme la lettre dans Les Choses de la vie, et ce côté "fiction qu'évoque Art Core)... Alors qu'au final c'est pas vraiment ça qui est important.

Et puis il y a ce temps d'adaptation, un peu comme pour Vaurien finalement: le personnage principal est dans le darkside mais on n'insiste pas là-dessus (bon dans ton film il y a l'intro en forme de panneau "chien méchant" pour reprendre tes mots), le spectateur est laissé libre face à son appréciation (résumé comme ça c'est évidemment une qualité), et on a ici aussi un personnage assez froid, qui permet de mieux faire ressortir les autres, et je crois que je suis clairement moins à l'aise avec ce type de procédé, et que du coup j'ai besoin d'un peu plus intellectualiser et digérer le film pour l'apprécier.

Oui le perso de Piccoli est irréel, hyper froid, presque un méchant. En tous cas, il est manipulateur là où les autres sont très innocents (même si coupables par destination).

Cette frustration liée au flagrant délit, cette rencontre fortuite avec son copain d'enfance, ça rend le tout un peu abstrait, y compris les entrevues avec Romy tout du long. Mis à part la bande de ferrailleurs de Nanterre, finalement, qui est la seule entité à vraiment VIVRE en-dehors du film.

C'est aussi fascinant qu'étrange, voire bizarre, daté et artificiel. Mais l'intérêt est ailleurs, donc ça me pose aucun souci. Et Piccoli fait du Piccoli ; éternel amer et triste.

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I think we're gonna need a helmet.

Tiens y'a un docu sur Sautet sur Arte en ce moment (et sur YouTube):
https://m.youtube.com/watch?v=iE3KLkFrwpw

Bon c'est pas dingo mais on en apprend un peu sur le bonhomme et il y a quelques archives sur les tournages et témoignages intéressants.

Oui, très chouette doc. J'avais beaucoup aimé aussi Claude Sautet ou la magie invisible de N.T. Binh.

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