Je sors vraiment très enthousiaste de ce
Jenifer, qui aurait sans doute mérité un peu plus de développements. En deux ou trois plans et un générique où l'on entend une comptine enfantine rappelant
Profondo rosso, Argento impose immédiatement sa marque et fait preuve d'une grande, mais discrète, maîtrise qui pourrait s'apparenter à son dernier Card player, avec ici une tentative de retour aux sources par le retraitement de l'enfance et sa perversion. L'histoire, très simple et prévisible, est traitée comme un conte dénué de morale, de sens et où est avant tout mise en avant son aspect cyclique ainsi que la grande part de sexe et de violence (peut être est le film le plus gore du cinéaste) qui mèneront le héros à la folie. Sous des apparences simples, le film travaille constamment ces éléments et met peu à peu en évidence sa bizarrerie par son approche purement esthétique. Simonetti passe, quand à lui, de la voix d'enfant aux samples technos à la Card player et à la musique orchestrale.
Le cinéaste fait également passer pas mal d'humourà travers certains personnages secondaires mais aussi par le détournement systématique de tous les clichés se présentant (coéquipier vite éjecté, modèle familiale brisé et presque inexistant)...On a un peu de mal à situer l'action le cinéaste n'ayant visiblement pas envie de parler des Etats-unis, il recrée un univers bien à lui, sans réelle attache culturel.
Donc, selon moi, beaucoup de belles choses dans ce moyen métrage (un début et un plan de fin dans la continuité du générique magnifiques) qui hissent cet épisodes tout en haut des 4 premiers Masters of Horror diffusés.