Forum de FilmDeCulte

Die Ehe der Maria Braun en VO.



Maria et Herman ont connu un bonheur éphémère durant la guerre. Maria, tout en se raccrochant à la pensée de l'être aimé, devient entraîneuse. Mais un soir, Herman réapparaît...


Dans l'une des premières scènes, Fassbinder se retrouve face à son héroïne dans le rôle d'un vendeur au noir, et propose de lui refourger les œuvres complètes de Kleist, plutôt la robe qu'elle est venue acheter. Et, dans un dernier gros plan et un sourire narquois, de souhaiter bonne chance à son personnage qui a choisi la robe... Projet gigantesque de définition de la RFA, une sorte de manuel d'utilisation pour comprendre le miracle allemand. Naissant sur les ruines de la guerre et de l'Allemagne détruite, le film suit les pas d'un personnage féminin de plus en plus assuré (charismatique, cynique, mais aussi névrosé) dans un monde de plus en plus laid. En cela, on dirait presque une note d'intention du style de Fassbinder...

Je reste toujours mis en défaut par la mise en scène de Fassbinder, par son absence d'emphase plus précisément, qui ne met en valeur aucun moment en particulier, qui ne maniérise pas mais se contente exactement de ce qui lui est utile, de la mise en relation dont il a besoin (quitte à ce que cela en passe par exemple par un grand mouvement de caméra coupé aussi vite qu'il est apparu, dès qu'on en a plus besoin). Comme les meilleurs cinéastes modernes, j'ai sans cesse l'impression d'un réalisateur qui fait, ostensiblement mais sans que j'en comprenne les formules, des équations dans mon propre cerveau, et qui me permet de comprendre puissance mille les implications de ce qu'il filme.

Tout ça pour dire que malgré la distance que je peux avoir avec ce cinéma, ce film m'a impressionné. Je le trouve à la limite un peu plus faible sur la fin, quand il se fait trop franchement allégorique (dans cette maison isolée plus abstraite), quand il commence réellement trop à regarder son personnage de haut. Alors que le reste du temps, je trouve hyper fort le regard qu'il porte sur elle, comme sur eux tous : condamnant certes, mais admirant aussi la rage de survie, leur intelligence malgré leur aveuglement. Personne n'est pathétique ou ridicule. C'est un exploit de faire un film sur un personnage qui fait tous les mauvais choix, dont on méprise les choix, et pourtant de ne pas retrouver ce mépris dans la façon de la regarder, elle... Rien que pour ça, Fassbinder nage des coudées aux dessus de tout le monde.

Le meilleur Fassbinder (de ce que j'ai vu, en tout cas), et l'autre grosse claque du festival, donc (un peu ironique d'avoir été marqué par les deux films les plus célèbres et accessibles toute sections confondues...). Et j'en ai fini pour mes retours de la Rochelle, le flood s'arrête là !

J'avais trouvé ça bien, mais comme on trouve bien un téléfilm de luxe, c'est-à-dire dans son addition de qualité : écriture+acteurs+réalisation etc... Très en deçà des meilleurs et bien plus habités films Fassbinder que j'ai vus, mais bien au-dessus de ses mauvais. La moyenne quoi...

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N'écoutez pas Film Freak

Adapté au théâtre dans une mise en scène d'Ostermeier à la fin du festival d'Avignon, passage au théâtre de la ville en juillet 2015.

C'est quoi pour toi ses meilleurs.





Ça s'y prête plutôt bien, oui, la plupart du film se passe entre quatre murs.

Tous les autres s'appellent Ali et L'Année des treize lunes - que je tiens pour l'un des meilleurs films des années 70.



Mmm, pas vu assez je crains...

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