Forum de FilmDeCulte

Nozomi est une jeune femme extravertie et très populaire auprès de ses camarades de classe, doublée d'une talentueuse flûtiste. Mizore, plus discrète et timide, joue du hautbois. Mizore se sent très proche et dépendante de Nozomi, qu’elle affectionne et admire. Elle craint que la fin de leur dernière année de lycée soit aussi la fin de leur histoire, entre rivalité musicale et admiration. Les 2 amies se préparent à jouer en duo pour la compétition musicale du lycée Kita Uji. Quand leur orchestre commence à travailler sur les musiques de Liz und ein Blauer Vogel (Liz et l’Oiseau Bleu), Nozomi et Mizore croient voir dans cette oeuvre bucolique le reflet de leur histoire d’adolescentes.
La réalité rejoindra-t-elle le conte ?

J'ai découvert Naoko Yamada lors de la sortie de Silent Voice l'année dernière, l'un des films d'animation qui m'aura le plus touché de ces dernières années, doté d'une force mélodramatique certaine tout en faisant preuve d'une véritable singularité dans sa réalisation. Dans Liz et l'oiseau bleu elle confirme son talent, dans une œuvre qui de prime abord semble d'une simplicité déconcertante mais qui, de par son traitement tout en intelligence et délicatesse, réussit à progressivement mettre à jour la particularité des sentiments de l'adolescence, de cette relation quasi saphique entre deux jeunes filles aux caractères opposés, l'une enjouée l'autre renfermée et amoureuse transie de la première à laquelle elle s'est totalement aliénée.

Comme dans son premier long ce qui fait la qualité première de Yamada c'est la justesse de sa mise en en scène. Ici j'ai presque eu l'impression d'être face à un véritable film (je n'aime pas trop le terme mais je ne sais pas comment mieux le dire...), et non un film d'animation. Le montage (la succession rapide de séquences nous montrant des lieux vides de tout protagoniste, qui fait penser à Ozu), les cadrages (images souvent décadrées, s'attardant sur les pieds ou une moitié de tête), la profondeur de champs (avec mise au point variant d'un personnage à l'autre au sein d'une même scène), elle utilise toutes les facettes d'une réalisation classique pour renforcer son propos et nous faire ressentir le mal être adolescent de Mizore, qui tait son attirance pour Nozomi et contraint sa virtuosité musicale afin de préserver le peu de relation amoureuse qu'elle semble pouvoir obtenir et ne pas risquer de tout perdre si elle s'affirmait plus clairement.

L'autre qualité qui est cette fois propre à Liz et l'oiseau bleu c'est le qualité du travail sur la bande son. Non pas seulement de l’œuvre que cet orchestre travaille en vu du concours de fin d'année, mais de l'ensemble des bruits (de pas, du vent, bruissements et autres chuchotements) qui compose une véritable partition musicale, renforcé par une musique électronique qui s'y allie parfaitement.

4.5/6