Alààà, fini !
Je suis avec Art Core sur les faiblesse de l'épisode 7, qui y va violent dans ce qui reste le gros défaut de la série : passer la moitié de ses scènes à explorer les situations sans rien amener de nouveau (nous montrer les personnages découvrir ce qu'on nous a déjà montré, par exemple, et basta). D'où la sensation récurrente de remplissage... C'est autant de séquences sans aura, plutôt occupées à labourer le terrain acquis qu'à évoquer, à intriguer, et à donner envie de savoir ce qui va suivre.
Le huitième et dernier épisode prend une autre dimension tout de même, avec le premier vrai grand moment de la série. L'ensemble se fait désormais ouvertement fantastique, dans une glissade discrète (le fait que ses morts, au départ très "concrets", se comportent de plus en plus comme des apparitions ou des fantômes), et on pourra du coup juger que ça abuse volontiers d'un manque d'explications un peu facile, une façon de tout laisser ouvert avec la saison 2 pour bonne excuse. Il reste que symboliquement, métaphoriquement, dans le ressenti, les évènements sonnent plutôt justes et ne sombrent pas dans le grand n'importe quoi :
Ça n'excuse pas tous les petits raccourcis que signalait Art Core. La série est encore maladroite, notamment dans l'utilisation sécurisante de gimmicks, avec en number one Salette et le gamin qui se prennent dans les bras sans raison toutes les 10 minutes (cela dit, cet automatisme qui vire limite au petit rituel, donne un des plus beaux plans des 8 épisodes, le travelling aller retour à travers la vitre, complètement inexpliqué !). Il y a aussi beaucoup de personnages secondaires comme évités par le récit, comme le barman ou le prêtre (gâchis d'utiliser Kircher pour si peu...), qui laissent un petit goût d'inachevé, ce qui va de pair avec nombre de pistes narratives ouvertes pour rien (le passé du gourou de la main tendue, ouvert puis oublié, la présence de Victor sur la route 4 ans plus tôt...). Dans le genre ébauché et allusif, seule la femme revenante du vieil instit tire son épingle du jeu.
Puisque c'est l'heure de tirer un bilan, il faut bien admettre que tout ça a été très inégal, parfois rattrapé par des tics usants de cinéma français, et à deux-trois scènes près je pense pas me repasser les épisodes un jour. Mais l'ensemble pose un socle sain, en dessous duquel il serait assez inélégant d'aller taper pour les prochaines tentatives de séries nationales. A commencer par le niveau global du jeu d'acteur, comme Léo l'a déjà souligné, et l'intelligence du casting. La réal est aussi très loin d'être négligeable dans ce dernier épisode, bien plus intuitive et coulée, moins démonstrative, que ce qu'elle est souvent à la TV française... Bref, en pesant le plus et le moins, je maintiens que la diffusion de cette série aura été une bonne nouvelle.