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C'est du lourd : un muet du 2h50 qui allie film d'aventure, thriller, comédie, science-fiction, et romance.

Connaissant plutôt mal Lang, je vais éviter les comparaisons, mais il y a quelque chose qui saute aux yeux ici, c'est à quel point chaque scène est étirée, détaillée, jusqu'à montrer chaque étape, chaque mouvement, chaque regard : ainsi, le film s'ouvre sur une séquence d'exposition de 20 minutes, un simple repas entre deux amis, mais qui regardée de plus près, raconte déjà tout le film, en contient déjà toutes les thématiques ou presque. Et il en va ainsi pendant près de trois heures où jamais un détail n'est négligé, jamais une image n'est gratuite : Lang, avec une patience admirable, imbrique les scènes les unes dans les autres pour créer un seul mouvement parfaitement logique, tout en mettant au centre de son intrigue une femme qu'il filme comme s'il voulait qu'elle soit le seul élément iréel d'un programme éminement cartésien.

Ca donne quelque chose de franchement fascinant, toujours à la limite du basculement dans la pure description, et pourtant évitant avec grâce cet écueil, et ce de bout en bout.
Très grand film.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Heeeeey. J'ai beau snobber comme un batard le challenge Tom-Willis, tu mériterais vraiment que je me bouge le cul et que je t'accompagne sur celui-là...

Dans le même genre, j'avais vu les Niebelungen : c'était bien, mais ça prenait effectivement vraiment son temps (comme tu dis : chaque situation décomposée, observée, sans évolution dramatique ou presque), et je sais pas si je l'aurais aussi bien vécu si ça avait pas été dans des conditions spéciales qui donnaient au visionnage une densité (en l’occurrence, un gros ciné-concert de la mort avec orchestre et tout le toutim).

Il me semble que Chow adore ce film, ça te motivera peut-être encore plus.

Mais c'est vraiment super bien, hein, on voit pas le temps passer.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

De toute façon faudra parce que sinon je saurai pas où le ranger dans mon topic et ça va me stresser !

Expressionniste, pas expressionniste ? Votre avis nous intéresse.

Clairement pas expressionniste
Dans l'acceptation que lang n'a fait aucun film qui peut être qualifié d'expressionniste

Je ne considère par vraiment Murnau et Lang comme des expressionnistes purs à proprement parler, mais on va dire que Métropolis, et sans doute Les trois lumières, peuvent rentrer dans la case des héritiers directs qui travaillaient cette proposition de base de très près.

J'adore ce film, la partie feuilletonnesque / espionnage du début, et la seconde dont le contenu romantique et l'aspect survival n'a pas fini d'être la matrice de la plupart des films de SF... et pourtant la toute dernière scène a beau être magique, elle est tout sauf sentimentaliste.
Au milieu de tout celà il y a ce délire scientifique qui cherchait à tel point à être crédible à l'époque qu'il en a inventé le compte à rebours. C'est sans doute la matière la plus pillée par Hergé dans ses deux albums lunaires. Vu en ciné-concert sur grand écran à la Cité de la musique, ça tuait bien Un de mes plus beau souvenir de séance.

Tu as vu la version de 3h20 qui existe, à tout hasard ?

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Je pense n'avoir vu que la 2h50 si je reprend les docs de la projo d'époque
Première partie : 1h15
entracte
Deuxième partie : 1h30

Le DVD MK2 aurait la 3h20 à priori, je vais peut-être enfin le prendre
http://www.mk2pro.com/film-fr/la-femme- ... d/?lang=fr

Je suis pas sûr d'avoir perçu à quel moment il y avait un aspect comédie dans ce film...

Pas aussi emballé que toi sur ce film, qui peut-être dissocié en 3 parties bien distinctes selon moi. La première qui est dans le droit fil du précédent film de Lang (Les Espions, d'ailleurs il en reprend les acteurs principaux hormis R. Klein-Rogge), que je trouve parfaitement maîtrisée. La seconde, qui correspond à toute la phase de lancement de la fusée et au vol Terre-Lune, qui est assez fascinant dans sa rigueur scientifique, même si je trouve que certains moments s'étirent un peu trop en longueur (les trappes qui mettent trois bonnes minutes à s'ouvrir. Je conçois le choc que ça a pu représenter à l'époque, et qui justifie la manière dont Lang use du temps cinématographique pour impressionner). La dernière, mélodramatique, qui m'a semblé interminable, et où la Lune n'est qu'un decorum parfaitement interchangeable avec n'importe quel autre lieu. Alors que les deux premières parties du film sont vraiment emballantes, pour des raisons diverses, la dernière m'a vraiment plombé le film au point que j'avais envie que ça se termine au plus vite

Bah si quand même, la première partie a des moments très légers.

C'est marrant par contre, j'avais pas du tout trouvé la dernière partie mélodramatique, à part la toute fin. Mais faudrait que je revoie le dernier tiers, c'est celui qui m'a laissé le moins de souvenirs.

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