Forum de FilmDeCulte

C'est clair, même si je ne pense pas que je sois étonné par les mêmes films.
Mais rien que dans les films les plus récents, voir Némo ou Kandahar dans une liste des 100 meilleurs films...

Globalement je suis plutôt déçu de revoir souvent Le Parrain dans les tops 3 de beaucoup de magazines et cinéphiles.

Et donc ? Ça décrédibiliserait le bouquin ?



Ça doit surtout être une question de sensibilité et/ou "éducation" ciné car moi c'est tout l'inverse : le Jackson me fait chier à mourir, limite envie d'arrêter en route (ce que je ne fait jamais) alors que l'original me met complètement en transe.

Pourquoi?

Moi je suis loin d'être fan du Jackson, je n'ai aucune envie de le revoir (rien que la scène où Ann danse m'en dissuade), mais dans les scènes Kong/Ann, il se passait quelque chose alors que là... non (et d'ailleurs en fait il y a très peu de scènes).

En gros je trouve que le premier est mieux foutu mais ça reste stérile niveau émotion, et c'est souvent un peu comme ça...

Ca dépend (mais pas seulement des périodes).
Dans les années 40 par ex. il y a pas mal de films que j'aime, et puis ensuite il faut attendre presque 1965, ensuite les 70s c'est peut-être ma période préférée et ensuite ça retombe.

Le King Kong original, c'était plutôt un film mal élevé et sexy, ce que n'est pas vraiment le Jackson. La romance y est inexistante si je me souviens bien, la femme passe son temps à crier.
Enfin, c'est considéré comme un classique parce que c'était du jamais vu et qu'une idée pareille à l'époque fallait vraiment l'avoir.

Sinon un truc qui doit jouer aussi, c'est la sélection opérée par le temps.
Si je prends par exemple les années entre 97-98 et 2004-2005, j'ai du voir à peu près tout ce qui est sorti d'intéressant (maintenant j'en vois beaucoup moins).
Et quand je vois les listes de "chef d'oeuvres" qui ressortent de ces années là... je me demande si dans 50 ans, les films qui m'ont vraiment bouleversé seront dans des listes quelconques...

Pour prendre un exemple extrême, Tuvalu, aucun succès public, enfoncé par la critique, c'est un de mes films préférés et c'est déja quasiment oublié.
Ca marche aussi avec des exemples moins extrêmes, style Beau travail, L'emploi du temps, Le petit lieutenant, Oasis, etc...

Genre quand je vois Némo dans un top 100 de tous les temps... si je le revois dans 40 ans, je me dirais peut-être "ben les films des années 2000, émotionnellement c'est zéro".

En fait c'est très subjectif je pense: les films de gangster je n'aime pas plus que ça, pareil pour les films à scènario tortueux.

Et puis même si on aime les films de gangster, Le parrain reste un film noir sur la mafia, très intéressant certes, mais pas un sujet assez large pour mériter la première place d'un top, pour moi.

Je sais que tu adores Barry Lyndon, donc j'en profites pour te dire que de mon point de vue ce film de Kubrick est bien plus ample et riche que Le Parrain, et donc mériterait peut-être qu'on le voie plus souvent dans les différents top 5. Encore une fois ne me tombez pas tout dessus je suis conscient que c'est très subjectif.

Dans Le parrain, en plus, à part la toute première scène, j'ai trouvé le début assez soporifique, le mariage toussa...

C'est un film qui a une réputation que je trouve vraiment poussive. Ca a beaucoup vieilli, c'est vraiment du cinéma de grand-père, théatrâl et continuer à le présenter comme un film essentiel, alors que de Carné je trouve ses oeuvres d'après plus intéressantes sur la forme comme sur le fond, ça me paraît un peu rétrograde, surtout quand tu compares la même année le moderne Rendez-vous de Lubitsch par exemple (bon, il le cite peut-être aussi).
Je n'assène pas une sentence, c'est juste mon point de vue .

C'est surtout un classique parce que sans lui toute une partie du cinéma fantastique d'hier à aujourd'hui ne serait pas le même. A commencer par Peter Jackson, qui serait peut-être plombier à l'heure qu'il est...

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N'écoutez pas Film Freak

Auquel j'adhère complètement.

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N'écoutez pas Film Freak

Ce genre de truc est tout à fait compréhensible, mais il est aussi possible qu'un film qui a eu une influence énorme à une époque ne sorte plus spécialement du lot après coup.

J'ai un peu ce problème avec Citizen Kane...

Ce n'est pas tant qu'ils influencent les films qui leur succèdent, mais plutôt qu'ils les hantent inconsciemment. Coppola, ça influence, ça reste une référence définie. Lubitsh, ça s'inscrit profondément dans l'inconscient, c'est presque une norme.
C'est peut-être à ça qu'on reconnait un grand classique : quand il paraît aprés coup assez évident, comme allant de soi, parce que la révolution esthétique qu'il fut en son temps a fini par entrer dans la banalisation des codes de représentation actuels. Et pour marquer les esprits à ce point, je pense qu'il faut une grande force émotionnelle, qui va bien au-delà des aspects formels.

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N'écoutez pas Film Freak

C'est possible, mais l'aspect émotionnel joue-t-il encore après tant d'années ?
Moi pour beaucoup de classiques, ça me fait la même chose : bien foutu, mais "plat".
Par ex, dernièrement aussi, pour "La règle du jeu" de Renoir.

c'est une question d'éducation du regard et de la sensibilité aussi.
la première fois que j'ai vu La règle du jeu, j'étais trop jeune, je n'avais peut-être pas vu assez de film, je me suis grave fait chié. aujourd'hui, c'est un de mes films préférés.
pour Renoir, il vaut mieux commencer par La grande illusion qui est un film facilement aimable.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.