Film Freak a écrit:
Je sais pas si je suis un avis fiable vu que bon...je vais vous expliquer la manière dont j'ai appréhendé le truc...je suis pas un fanatique de Peter Jackson...je suradorais THE FRIGHTENERS...les LOTR...j'avais pas lu les bouquins et donc, le premier, j'attendais pas à fond, enfin, j'attendais mais voilà, vu que Jackson n'a pas dans mon coeur la place d'un Spielberg par exemple...et puis finalement, j'ai adoré la trilogie, et voilà quoi...pour ce qui est de KING KONG, à la base, c'est pas mon film fétiche quoi...je l'ai découvert y a genre un an, 2 ans...donc bon, le remake par Jackson, bien sûr que ça m'excitait mais disons que je m'attendais pas à ce que ça me touche autant que LOTR par exemple...EN GROS, tout ça pour dire que la principale raison pour laquelle j'ai été amplement satisfait par le film (contrairement à Cosmo et Karloff), c'est parce que j'attendais pas le chef-d'oeuvre, genre LA GUERRE DES MONDES (pour moi), ou LOTR, ou TITANIC pour certains...donc du coup...
Premier constat : Jackson adopte un premier degré à toute épreuve tout le long et à chaque fois, ça marche. Oui, soyons clairs, si on n'adhère pas, c'est ridicule tout de suite...y a des scènes vraiment, vraiment couillues...
Et c'est pas bêtement naïf, c'est juste assumé dans le premier degré.
Deuxième constat : si le film fait 3h, c'est parce que Jackson aime son film. Son sujet. Il prend son temps à chaque instant, dans chaque acte (l'intro, le trajet, l'île, NY), dans chaque scène, dans chaque plan...encore une fois, on peut aisément trouver ça trop long, mais si o nse laisse transporter, alors ça passe super égrablement...ça dure aussi 3h parce que Jackson, amoureux qu'il est de son original de 33 mais également lucide, a bien étoffé comme il faut la psychologie des personnages...personne n'est fade (contrairement au 33 où Driscoll est nase, ou au 76 où Lange est débile)...c'est surtout plus fouillé à deux niveaux : le personnage de Denham (son évolution) et bien entendu, la romance entre Kong et Darrow...alors après, y a plein de personnages secondaires pas forcément utile mais ça rend l'univers plus riche, plus vivant...
Troisième constat : l'univers, moi je l'adore. C'est probablement ce que je préfère, même si la romance est super bien gérée, l'action n'est pas en reste. Ca s'enchaîne peut-être trop (y a bien une demi-heure d'action non-stop à un moment) mais ça tue. C'est un peu comme SPIDER-MAN 2, beaucoup de plans consécutifs entièrement en numérique mais ça passe, parce que ça claque. A ce niveau-là de toute façon, on se faisait pas trop de soucis...Kong déchire et ça c'est bien...
Quatrième constat : Kong. Voilà. King Kong quoi. Kong n'a jamais été aussi Roi qu'ici... Dès qu'il est à l'écran, qu'il doive faire peur ou rire ou jouir (niveau action), il est énorme. Techniquement, il est parfait. Et il arrive à être émuvant, effrayant, imposant.
Cinquième constat : finalement c'est assez loin de LOTR. Ici c'est beaucoup plus de la série B totalement assumée (sans second degré hein), du coup ça se permet d'aller toujours dans cette veine premier degré à ce niveau-là aussi...notamment au niveau des indigènes, c'est plus les "y a bon les blancs" du 33 ni les assoifés du cul en transe du 76. C'est flippant.
Sixième constat : y a quand même quelques bémols. La musique, décevante. Parfois trop présente. Manque un thème? Y a qu'une scène où elle m'a surpris. Dans la mise en scène, Jackson abuse beaucoup (dans la première partie, après y en a plus) de l'effet "filé" aperçu dans ses précédents films et souvent pour rien, notamment la première fois.
Quoi d'autre...bon bah je crois que c'est à peu près tout...j'aime beaucoup les persos (surtout les persos secondaire + Kong), l'amour qu'on ressent (la reconstitution de NY, du film de 33, le premier degré, etc.), les scènes-clé (action et émotion) et puis voilà quoi...
Comme les LOTR, après la première visions, je suis à 5-5,5/6. Je suis pas à fond et contrairement aux LOTR, je pense pas que ça montera vraiment à 6...parce que voilà, malgré tout, KING KONG, c'est pas la flèche qui me va droit au coeur.
Putain la "critique" de merde. Mais y avait déjà la Bob School of Writing du premier paragraphe.
Film Freak a écrit:
Sinon, 2e vision aujourd'hui et ça passe mieux...le rythme, même la musique, etc...j'ai été un poil plus ému cette fois même...mais bon, ça me frappe décidément pas autant que les LOTR...cependant, s'il y a une version longue, je suis curieux de voir les persos secondaires mieux exploités...et puis Kretschmann est génial...
MDR je vois que je n'avais jamais posté d'avis sur la version longue ici mais comme les autres, je l'avais trouvé inférieure : elle ne rajoute que quelques scènes d'action dont une qui désamorce la découverte des dinosaures dans la vallée, elle est moins bien rythmée, comme celle de The Frighteners.
D'ailleurs, je crois que ma dernière vision du film date de cette version longue donc ça remonterait à...15 ans? Je l'ai peut-être rematé en Blu-ray en 2009 ou 2010 mais sans doute pas depuis.
Je voulais le revoir depuis un moment et comme il passait à la Cinémathèque ce soir...et j'ai pu répondre à la question que QGJ se pose ici et que j'avoue m'être posé aussi :
Qui-Gon Jinn a écrit:
Mais sinon en fait pour résumer... je repensais ce matin à la toute fin... lorsque Kong tombe, et Driscoll rejoint Ann au sommet du building et la prend dans ses bras. Bon. En fait... de quoi parle le film ? C'est un film qui est censé être sur QUOI ?
Cette réflexion m'est venue face à ma gêne de voir Ann tomber dans les bras de Driscoll à la fin (même si, heureusement, ils ne s'embrassent pas). Y avait quelque chose de pas mal à faire sur la différence entre "l'amour" apporté par Kong et celui apporté par Driscoll mais ça c'est pas du tout exploité.
Du coup, ma question: de quoi parle le film ?
Est-ce un film sur le cinéma ? Sur l'incompréhension homme-animal ? Un film sur l'amour ? Sur la quête d'inconnu de l'homme ?
Aucun de ses sujets ne sont vraiment exploités dans le film et c'est bien dommage.
Et comme le dit Noony :
Noony a écrit:
Il m'a semblé à la vision du film que le film parlait en effet beaucoup de cinéma, et notamment d'avancées technologiques. Burdeau en parlait très bien je ne sais plus ou mais il y a plusieurs scènes clés de "spectacle", de représentation: dans le théatre évidemment mais surtout la scène pendant laquelle Kong observe Naomi Watts jongler. On a ici (pour la première fois dans le cinéma?) l'inversion du numérique et du réel avec un spectateur virtuel qui observe une représentation de spectacle réel. Réflexion sur les avancées technologiques...
La dernière fois, et je l'évoque dans un autre message ici, je trouvais Jack Black miscast, rendant son perso antipathique, mais c'est l'écriture qui veut ça et à dessein. En fait, parmi les nombreuses choses audacieuses du film, comme ses scènes intimes entre Kong et Ann, il y a le fait de prendre un acteur avec un gros quota sympathie, de nous le présenter comme un underdog, victime des studios au début, et potentiel alter ego de Jackson lui-même, un cinéaste rondelet, et de le faire glisser petit à petit de gentil magouilleur à gros connard. Pourquoi? Que représente-t-il?
En fait, il ne représente pas le cinéaste, il représente plutôt le mauvais cinéma, le cinéma d'exploitation crapuleux, celui qui croit que filmer des paysages exotiques ou des sauvages suffit à passer pour du cinéma, celui qui troque la beauté (de ce qu'il filme) pour la gloire qui lui fait défaut...et Jackson le fait naturellement finir comme il se doit, comme un vulgaire scandeur de foire, à présenter son monstre au public.
En face, Jackson érige l'art pratiqué par Ann, le vaudeville, qui peut être considéré comme grossier, bas de gamme comparé au théâtre, comme pur. Pur au point de devenir un langage universel capable d'apprivoiser la bête. Une pureté qui se passe de mots là où les paroles sont l'apanage de Denham et ses mensonges, sa propagande, sa publicité. Une pureté qui rime avec beauté, celle d'Ann, celle d'un coucher de soleil, celle-là même qui va "tuer la bête" in fine.
J'ai donc trouvé le film beaucoup plus intéressant, beaucoup plus profond que dans mon souvenir.