Jericho Cane a écrit:
The Xcapist a écrit:
Quand Ellen Page et Jason Bateman parlent de Suspiria, de Wizard Of Gore, de Sonic Youth ou des White Stripes, ce n'est pas du name-dropping gratuit. C'est deux personnages qui font connaissance, qui confrontent leurs goûts, et trouvent une complicité hors du cadre père adoptif/mère porteuse. Et c'est un des éléments déclencheurs de la décision de Jason Bateman: il se rend compte qu'il a plus de complicité, de passions en commun avec Juno qu'avec sa propre femme, qu'il y a un monde alternatif au choix de la couleur des murs de la chambre de bébé. Sa femme est tellement obsédée par ça, qu'il n'existe plus, elle l'a complêtement étouffé, et au contact de Juno, il respire. Sans s'en rendre compte, elle lui fait prendre conscience que quelque chose a foiré entre eux deux quelque part.
Quand au reste, toutes les références à la Seabiscuit s'inscrivent en droite ligne des personnages, de leur humour, et de la manière dont ils communiquent entre eux, soit principalement par vannes.
Honnêtement, tout cela n'est pas faux.
C'est même très vrai.
Jericho Cane a écrit:
Mais c'est justement la seule chose qui semble expliquer la complicité entre Page et Bateman : ce sont juste deux personnages à qui Diablo Cody a délibérement donné des goûts proches afin d'expliquer pourquoi ils se rapprochent. Je pense que c'est cela que Noony trouve artificiel.
C'est quand même pas le premier film dans lequel des personnages se rapprochent parce qu'ils ont des goûts communs! Il paraît même que des fois dans la vie c'est comme ça aussi.
Jericho Cane a écrit:
Ca sent le forcé... Quand Juno se prétend être une fan d'Argento, ça sonne un peu faux, mine de rien...
A son âge, tu n'as jamais prétendu être fan de quoi que ce soit? Genre chépas, "moi j'aime bien Tsukamoto et Eustache"? Parce que peut-être tu aimais bien certes, mais aussi un peu pour faire le malin?
Dans sa bouche ça fait bien le côté petite ado qui se réclame de références un peu plus pointues que ses congénères, qui rejette le mainstream. On ne sait même pas si c'est sincère, on ne voit pas de DVDs d'Argento dans sa chambre. Peut-être qu'elle est vraiment fan, peut-être pas. Elle est dans un processus de "séduction" dont elle n'est même pas consciente, c'est une manière pour elle de s'affirmer dans l'image qu'elle veut donner d'elle au personnage de Mark, de lui dire "moi je suis curieuse et mes références ne sont pas celles de tout le monde".
Parce que d'un autre côté, à un moment, elle parle à je ne sais plus qui, sa copine je crois, elle lui dit qu'elle a couché avec Paulie parce que sur le moment c'était ça ou revoir
Blair Witch Project... Là elle est elle-même, avec quelqu'un qu'elle connaît bien, qu'elle n'a pas à "mettre dans sa poche".
Enfin je sais pas, tout ça me semble au contraire assez "humain", et pas forcé ou gratuit.
Jericho Cane a écrit:
De même que pour prendre l'effet inverse, la scène de la couleur des murs de la chambre a quelque chose de trop démonstratif... On sent trop le truc écrit.
OK, ça c'est peut-être un peu surligné, mais ça montre bien l'étendue du gap entre les deux.
Jericho Cane a écrit:
Dans les films d'Apatow, les références font partie intégrante de la vie des personnages, ils ne sont jamais utilisés comme des justifications scénaristiques. D'où le ton authentique, naturel...
C'est une question de point de vue, pour moi, c'était le cas là aussi.
Jericho Cane a écrit:
Mais c'est un bon petit film, même si sa nomination aux Oscars risque de le desservir.
The Xcapist a écrit:
Est-ce que tu pourrais développer un peu ça, parce que je ne comprends pas vraiment en quoi...
Jericho Cane a écrit:
Simplement parce que l'attente pourrait être trop grande pour ce qui est juste un petit film mignon, et je crains des réactions de rejet un peu faciles genre "beurk le film indé ultra-surestimé aux States"...
Peut-être chez quelques pseudo-intellos-cons, mais c'est tout.
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