Karloff a écrit:
Zad a écrit:
je condamne son crime mais ne considère pas que Georges Besse soit un innocent.
Il a fait quoi de mal Georges Besse ? C'est quoi son crime ? avoir donné du travail aux gens ?
tu plaisantes, j'espère?
Besse était un patron licencieur (43 000 ouvriers ont été mis au chômage par ce monsieur qui, dis-tu, "donnait du travail aux gens"), surnommé par les ouvriers "la brute" (le CNPF, lui, préférait l'appeler "l'empereur", les deux surnoms en disant aussi long). On peut aussi considérer qu'il avait indirectement (ou directement, selon les acceptions) pas mal de sang sur les mains, en tant que maillon du complexe militaro-industriel contrôlé par l'Etat (en d'autres termes "il fut l'un des pères du nucléaire civil et militaire et de son retraitement", comme on peut le lire ici:
http://www.action-directe.net/modules.p ... nt&sid=272).
Un extrait du texte de revendication d'AD : "N'est-ce pas son ami Giraud qui dira : « un bon technocrate est un technocrate qui ne s'occupe pas des conséquences. » ! Besse était un technocrate parfait. Et il a parfaitement ignoré les conséquences de ses plans pour la vie de dizaines de milliers de travailleurs et de leurs familles. Le seul but de Besse, là où il est passé, fut de rationaliser la production, élever les profits – quel qu'en soit le prix ! – restructurer pour garantir l'exploitation et la domination. Les conséquences l'ont rattrapé. Il en est mort.". Selon l'angle, on peut y voir de la légitime défense. Même si, je le répète, je ne considère pas la mort de Besse comme la bonne solution, car la peine de mort n'est pas une solution. Ce monsieur aurait sans doute dû être jugé et condamné pour ses crimes. Mais l'appareil d'Etat permettant ce jugement faisait et fait toujours cruellement défaut.
La grandeur d'âme que je trouve à Aubron est à lire sous cet angle: elle a sacrifié sa vie (quoi d'autre? elle savait ce qu'elle faisait, elle savait qu'elle irait en prison) pour défendre une position qui lui paraissait juste, et que je trouve juste moi aussi. Je ne regrette pas la mort de Besse, je regrette qu'il ait été assassiné. Car il était évident qu'on retiendra surtout la deuxième partie de la phrase, et que les revendications légitimes d'AD seraient recouvertes par le bruit des armes.
Mais la constance d'Aubron, oui, je la vois comme une qualité, dans un monde où les gens retournent leur veste plus souvent qu'à leur tour.
Aubron était courageuse, d'un courage que peu de gens peuvent prétendre détenir.