NIer automataJeu formidable et unique qui est l'un des plus ambitieux de cette génération et qui est l'un des plus fous auquel j'ai pu jouer dans ma vie. Il y a bien un gameplay de beat-em-all efficace qui fait bien le job, des combats d'anthologie (ce boss de fin d'une heure dantesque et passionnant) mais là où le jeu frappe fort et est une véritable oeuvre d'art c'est dans la manière dont elle aborde des thèmes métaphysiques avec une grande profondeur et utilise le média jeu-vidéo avec une rare intelligence.
Se déroulant au cœur d'une guerre par procuration entre les machines créées par les envahisseurs d'un autre monde et les restes de l'humanité, l'histoire suit les batailles de l'androïde de combat 2B, son compagnon 9S, et le prototype obsolète A2. On est en plein dans des thématiques des mangas cybernétiques japonais comme Ghost in the shell où derrière son histoire bourrée d'action, le joueur va s'interroger sur l'essence de la vie, la vie artificielle robotique et toutes les notions métaphysiques qui en découlent. Au cours des 30 heures qui suffisent pour boucler le jeu, on va plonger dans une narration menée avec un culot phénoménal. Quand au bout de 10 heures, on voit l'écran de fin s'afficher, ce n'est en fait que le début du jeu qui a su exposer lors de son premier acte un récit qui va être ensuite revu et prolongé dans deux actes qui vont creuser sa matière narrative. Tour de force qui va s'accomplir sous nos yeux, qui ne s'apparente pas au gadget, mais dans la forme est d'une grande cohérence avec son fond. Dur d'en révéler plus sous peine de gâcher le plaisir mais ça se conclut dans un troisième acte vertigineux qui nous interroge sur la notion de vie et des dangers liés à la modernité et au futur qui nous attend.
Et le fun dans tout ça? Et bien il est présent avec des phases de combat de beat-em all qui sont assez dynamiques et surtout Nier automata a le bon goût de varier ces boucles de gameplay que ce soit des séances de piratage ou des très réussies séquences de shoot'em up, le jeu ne cesse de varier pour ne pas lasser. Il y a un peu ici la folie japonaise de vouloir tout tenter au maximum. Et ce qui met le jeu dans une autre dimension, un peu comme les Dark Souls, c'est une direction artistique de haute volée. Pour pallier à la technique moyenne, on bénéficie d'un univers visuel sobre mais de toute beauté et d'une cohérence avec l'atmosphère du titre et une BO japonaise tout simplement sublime. Au rayon des défauts, il faut absolument suivre la trame principale et ne pas se perdre dans les quêtes secondaires qui sont inutiles à faire et pâtissent de la comparaison avec le côté épique des missions principales.
Bref jeu fou et unique, véritable pépite avec des moments qui marquent la vie d'un gamer, c'est incontournable à faire. Et si on est peu déçu à la première fin , en se disant que le jeu est finalement assez surestimé, ce n'est en fait que le début du jeu, une première couche un peu superficielle sur laquelle on va gratter et commencer un voyage hors normes dans le monde du jeu-vidéo.
6/6