Castorp a écrit:
Comme le mariage gay, je comprends pas cet espèce de tabou débile qui plane là-dessus, avec ses relents de christiannisme tradi concon. lA ViE Cé sACré
Pas lu la tribune de Houellbecq et je suis pour l'euthanasie.
Je ne suis pas croyant non plus, sans éducation religieuse, pas baptisé mais faut arrêter avec cette boussole qui montre la mauvaise direction que serait le christianisme. Typique XIXe comme réflexion. Et puis ça mange pas de pain.
En dehors de quelques marges (oui Sparte, oui les Aborigènes d'Australie, oui la Ballade de Narayama mais bon, style le Japon avec le plus grand nombre de vieux au monde, même avec leur tolérance au suicide ne considère pas ça comme une norme légale) la conservation de la vie est un marqueur civilisationnelle dans le sens où elle est synonyme d'une structuration et d'une prospérité suffisante.
Sans oublier la solidarité intergenerationelle.
La morale chrétienne n'a pas grand chose à voir là dedans et il y a 100 ans, dans un monde beaucoup plus chrétien, je pense bien qu'on avait déjà énormément d'avortements, et plus d'abandons d'enfants qu'aujourd'hui. Et de vieux.
Pourtant, les gens qui faisaient ça croyaient sincèrement à l'enfer, hein.
La question morale, là, c'est qu'on PEUT maintenir en vie certaines personnes à un niveau jamais vu (et c'est logique de se poser alors des questions) mais est-ce qu'on le VEUT ?
Et ça rentre dans le cadre plus grand du transhumanisme.
Transhumanisme face auquel je ne suis pas non plus fondamentalement contre (j'imagine que le transhumanisme a quelque part commencé à partir des vaccins ou de la jambe de bois) mais dont le développement m'inquiète principalement rapporté à l'abolition de la relative égalité naturelle dépassant les inégalités sociales.
Avec ce qui s'annonce et une société de riches surhommes, Chrétiens et autres seront peut-être des résistants. Pas les seuls. Et pour d'autres raisons. Mais ça pourra toujours être bon à prendre.
Donc, et bien que je sois pour, encore une fois (tout en n'ayant jamais été confronté concrètement à la question pour des proches... alors quand ça sera mon tour), je trouve plutôt heureux que ça reste un sujet de débat.
Et j'espère que ça le restera si la légalisation voit le jour.
Histoire qu'on se retrouve pas avec une vieille morale progressiste qui méprisera ceux qui choisiront d'y passer à l'ancienne. Ou leurs proches.
Ou dans une société dont le seul garde-fou ne serait plus moral mais financier.
Entre vivre ton euthanasie dans la chambre d'un hôpital pourri au milieu des cris des urgences à côté ou aux bords du Lac Majeur avec la dose de LSD qui va bien, ya sans doute autant de différence qu'entre une libération et un soulagement.