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MessagePosté: 22 Déc 2011, 11:27 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
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Tiens je croyais qu'il y avait un topic.

Bon Kaurismaki est moi on n'est pas très pote. J'ai toujours exactement les mêmes griefs devant chacun de ses films. J'aime beaucoup l'habillement de ses films. Ses décors, ses costumes, sa lumière, ses couleurs. Il y a toujours ce même charme surrané intemporel et véritablement singulier. On retrouve aussi toujours ce ton doux-amer, cette espèce de mélancolie de la vie avec des personnages très lunaires. Mais de l'autre côté il y a toujours cet ennui profond, ce sentiment d'un cinéma un peu ringard et anachronique (dans le mauvais sens du terme).

Le Havre n'échappe pas à la règle. Il y a une jolie histoire (un beau conte de noël comme disent les critiques) sur un enfant immigré aidé dans son désir de rejoindre l'Angleterre par un vieux cireur de chaussures au grand coeur. Le film est très agréable dans son aspect provincial jovial où le sens de la communauté prévaut sur l'égoïsme, où l'on se rend service, où tout le monde se connaît et où la seule mauvaise personne est celle qui n'appartient pas à la communauté justement. C'est assez naïf mais très joliment fait. Il y a un charme évident dans ces scènes de bar très années 80 avec de vieux rockers qui parlent de coquilles saint jacques.

Après les acteurs sont quasiment tous affreux (sauf Wilms et Darroussin et encore, mais Kati Outinen c'est pas possible), la critique des forces de l'ordre et du traitement de l'immigration est ultra balourde et puérile, je trouve le côté vieux rock totalement ringard et surtout je m'ennuie assez rapidement malgré la courte durée du film. Un peu l'impression d'un cinéma de vieux (y a qu'à voir la gueule du casting).

Mais ça reste un joli film certes, qui parvient à toucher large tout en gardant sa singularité de film d'auteur.

3.5/6

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MessagePosté: 05 Jan 2012, 15:32 
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Inscription: 04 Jan 2012, 20:04
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Art Core a écrit:

Après les acteurs sont quasiment tous affreux (sauf Wilms et Darroussin et encore, mais Kati Outinen c'est pas possible), la critique des forces de l'ordre et du traitement de l'immigration est ultra balourde et puérile, je trouve le côté vieux rock totalement ringard et surtout je m'ennuie assez rapidement malgré la courte durée du film. Un peu l'impression d'un cinéma de vieux (y a qu'à voir la gueule du casting).



Je suis d'accord avec toi dans l'ensemble. Après je suis un peu plus sensible à son cinéma, et surtout fans de sa photo!
Là ou je te trouve un peu dur, c'est sur les acteurs. Je pense que ce jeu très théâtrale est un choix du réalisateur. Pour accentuer ce côté "conte de Noel". Je pense que ce jeu d'acteur crée une distance avec le spectateur, ce qui empêche toutes déviance larmoyantes (ça reste un sujet difficile, surtout pour Noel). Et j'ai adoré voir Jean-Pierre Darroussin dans son manteau noir!


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MessagePosté: 27 Fév 2012, 21:02 
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J'étais pas motivé. La critique des cahiers, ente autres, semblait confirmer mes craintes. Je cite :
Citation:
Le cinéaste finlandais dispose ici de deux armes fatales : des idées politiques super sympas (vivre les gentils et merde aux méchants !) et le recours lâche à la fantaisie onirique, qui dédouane de tout. (...) Sur un air d'accordéon et dans un fantasme fripé de réalisme poétique des années 30, Kaurismäki entonne la chanson de geste du bon peuple tel qu'on ne peut que le regretter, de l'autrefois bon comme du bon pain. Quelle différence, au fond, entre cet éloge du vieux, cette haine clamée pour le contemporain, quelle différence avec, mettons, "Amélie Poulain" ? Bien peu en somme. Sinon l'immunité d'auteur dont bénéficie Kaurismäki, qui lui permet de passer entre les gouttes. (...) Kaurismäki l'ignore peut-être, mais il y a aujourd'hui encore des gens debout, au Havre et ailleurs, qui ne sont ni collabos, ni indifférents au sort des autres. Ils ne sont peut-être pas assez nombreux, pas assez révoltés à son goût, mais ils sont vivants et ne méritent pas qu'on leur marche dessus avec des gros godillots des années 30.

Et puis la vision de quelques images, dont la simplicité évidente et souveraine forçait le respect (Wilms vainqueur, une cigarette au bec, alors qu'un policier le retient au mur, déjà le regard tourné vers la fenêtre), m'avait fait espérer mieux...

Le problème n'est pas tellement cette matière première (années 30 / populo / personnages pittoresques kro originaux) : elle m'irrite au plus haut point, mais ne peut à elle seule foutre un film à terre. Jeunet, pris en exemple chez les Cahiers, est l'exemple type de cinéma qui, malgré une surcharge écœurante dans ce terreau-là, parvient quelquefois à en transcender la sclérose. Le problème de Kaurismäki (que pour l'instant, j'avoue, je n'aime pas beaucoup) est plutôt qu'il s'en contente. Tout comme l'idéologie didactique et bêtasse du film semble jouer le rôle de passe-partout (on ne pourra être que d'accord avec moi, toi spectateur tu seras forcément de mon côté, tu seras forcément touché), la simplicité décharnée du film, aridité qui jouerait plutôt en sa faveur en désamorçant le folklore, semble être le seul geste de mise en scène. Les passages séduisants dont je parlais, prometteurs en soi, s'amollissent dans un ensemble qui ne sait en faire autre chose que les maillons d'une démonstration morte.

Je n'ai pas de détestation contre le film. J'approuve par exemple tout à fait, contre la critique citée plus haut, l'irréalité (voire l'idéalisation) dans la représentation de ce sujet "grave" - et notamment la vision des clandestins impeccables après trois semaines enfermés dans un conteneur, dans une vision purement théorique. Ce passage est révélateur de l'approche de Kaurismäki : son ultra-simplification, bien qu'elle ait des atours puérils, ramène discrètement la question des clandestins à son essence humaniste (humanisme du coup plus profond et subtil qu'un grand plein d'effusions : les dialogues entre le vieil homme et l'enfant sont au contraire très froids). Je veux dire par-là que le sujet est débarrassé de toute l'imagerie hystérique qui est celle d'une représentation de JT de 20h, et qui n'a pas de raisons d'être plus "fidèle" à la réalité qu'une mise en scène qui nous donne d'abord à voir des humains. Je ne vois pas, en somme, ce que l'image de trente personnes mourant dans leur merde et leur vomi pourrait dire sur la dignité de ces hommes. Cette approche générale (dénuder, simplifier, évider jusqu'à l'os, comme on débarrasserait d'un geste une table en bordel) donne au film des atours de fable sèche plutôt efficace, évacuant la poésie immédiate pour n'en garder que l'essence.

Mais ça ne suffit pas, donc. Cela ne prend que rarement de l'ampleur : peut-être parfois à travers le jeu de Daroussin (qui arrive à tirer une richesse impressionnante d'une direction d'acteur aux limites ultra-austères), et quelques scènes qui lui sont associées (le passage ananas, par exemple). C'est trop peu. Et parce qu'il n'y a rien à regarder, on finit par tourner le nez vers la matière première, vers cet amour paresseux et rance pour le passé révolu, et pour des choses absolument détestables - comme celui de faire apparaître, pour la première fois, de jeunes policiers habillés de façon contemporaine, et d'en faire évidemment des salauds. J'ai beau pas aimer mon monde, Aki, tu peux te garder le tien.


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MessagePosté: 27 Fév 2012, 23:12 
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Inscription: 09 Fév 2010, 20:38
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T'es chiant à pas mettre de note, on est obligé de tout lire. :(


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MessagePosté: 27 Fév 2012, 23:28 
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Sufit de lire le début et la fin.

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MessagePosté: 28 Fév 2012, 00:04 
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Charogne a écrit:
T'es chiant à pas mettre de note, on est obligé de tout lire. :(

Mouhahahaha !


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MessagePosté: 28 Fév 2012, 00:48 
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Inscription: 09 Fév 2010, 20:38
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Film Freak a écrit:
Sufit de lire le début et la fin.


Tom a écrit:
J'étais pas motivé [...] J'ai beau pas aimer mon monde, Aki, tu peux te garder le tien.


Putain ça marche.


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MessagePosté: 28 Fév 2012, 00:53 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Mais tu rates tout le parcours spirituel sublime qui mène de "C'est naze ?" à "C'est naze" !

Bref, je saurai maintenant qu'il faut cacher tout ça quelque part bien paumé au milieu de quatre paragraphes BIEN GRAS, au début et à la fin je vous parlerai météo.


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MessagePosté: 06 Fév 2014, 00:12 
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J'en garderai une photographie et des jeux de lumières remarquables, et c'est tout.

Pour le reste, je vous trouve bien indulgents sur ce film qui s'endort dans son anachrnonisme bête, mais bienveillant.

Outre les dialogues et la direction d'acteurs particulièrement risibles, il y'a ce regard démago sur une France perdue où les valeureux s'émeuvent du JT en buvant un pastis dans le bistrot du coin, tatouage sur le bras, et où les petits commerçants du quartier ont tous de bonnes âmes charitables. C'est vraiment un film qui crache sa poussière et qui se refuse tout propos sur le sujet de société qu'il fait mine d'aborder, trop occupé à reluire les chaussures de son public, et de le conforter dans une sorte d'illusion crasse où sa conscience peut dormir tranquillement sur ses deux oreilles, puisque le mal est personnifié et pointé du doigt, tandis que le petit peuple érigé en modèle en sort totalement indemne.

Kaurismaki s'en tire avec une démonstration niaise, simpliste, ringarde et affreusement manichéenne.

1/6, et une nouvelle preuve qu' Erik Blomberg reste sans contestation le plus grand metteur en scène finlandais de tous les temps.


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MessagePosté: 06 Fév 2014, 09:57 
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Bouaf c'est n'importe quoi ce topic ! Vous avez tous perdu la flamme !


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MessagePosté: 06 Fév 2014, 09:59 
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Perdre la flemme, ça impliquerait qu'on ait un jour été fans de Kaurisamki...

Mickey Willis a écrit:
et une nouvelle preuve qu' Erik Blomberg reste sans contestation le plus grand metteur en scène finlandais de tous les temps.

:D

Vous mettrai du Tullio à une session suivante, on verra si ça vaut sa réputation...


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MessagePosté: 06 Fév 2014, 10:10 
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Inscription: 04 Juil 2005, 14:47
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Tom a écrit:
Perdre la flemme, ça impliquerait qu'on ait un jour été fans de Kaurisamki...


Mais comment est ce possible ?


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MessagePosté: 06 Fév 2014, 10:21 
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Univers complaisant de vieillerie recup qui semble jouir de chacune de ses cocasseries, avec la lenteur comme bonne excuse pour faire signature ?


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MessagePosté: 06 Fév 2014, 10:45 
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Inscription: 04 Juil 2005, 14:47
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Procès d'intention sur une proposition d'univers dont quelques traits te répugnes à priori. Tu n'as pas bien saisi son cinéma, dans le sens où tu le prends mal pour avoir une chance de l'apprécier.


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MessagePosté: 06 Fév 2014, 11:11 
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Messages: 11667
Ne pas voir ce qui fait la qualité de son cinéma, je l'accepte tout à fait (je l'espère même, parce que si c'est sur ce que je décris que se pignolent les critiques, c'est pas une bonne nouvelle). Comme je le dis plus haut, dans Le Havre justement je commençais à entre-apercevoir quelque chose, que j'avais pas senti sur deux autres de ses films. "Procès d'intention", là par contre, je vois pas le rapport...


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