Forum de FilmDeCulte

Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki.

Mon deuxième Aki Kauriskmaki après L'HOMME SANS PASSÉ en 2002. Au début j'ai eu un mal fou à rentrer dedans, entre cet humour pince sans rire plus pince que rire, cette lumière de théâtre et cette ambiance tétanisante "Finlande, mère blafarde." La séance de 14h30 n'a pas aidé.

Après ma bonne siestas, je me suis davantage synchronisé au film et j'ai commencé à m'investir davantage dans le parcours immobile des persos, dont cet espèce de "Bastien Bouillonen". J'ai même souri, voir rigolé devant le concert déprimant des deux jeunes filles dans le bar. Par contre les références constantes à la guerre en Ukraine, tellement 2022, ça risque de mal vieillir.

Au final c'est mignon mais ténu, très ténu, et quand même sacrément programmatique, t'as un peu l'impression d'avoir vu le film avant de l'avoir vu.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Vu à Cannes et j'ai halluciné devant la réception délirante. Pas que le film soit mauvais ou quoi mais j'ai eu le sentiment qu'on avait commandé à Kaurismaki une comédie romantique et qu'il avait livré ce petit film tout simple, d'une limpidité totale dans son style habituel si reconnaissable. Vraiment j'ai pas eu l'impression que le film partait d'une quelconque idée ou volonté de parler de quoi ce soit mais juste d'une volonté d'une petite récréation sympathique et légère. Si on aime le style Kaurismaki c'est du petit lait, cet humour à froid dépressif, ce visuel en plans fixes intemporel austère Europe de l'Est mais paradoxalement coloré, cette lourde présence de l'alcool et de la cigarette etc... Il a rajouté quelques références à la guerre en Ukraine pour montrer que même pendant la guerre, les gens continuent de s'aimer. Il a concocté ne BO de chansons populaires finlandaises anciennes et récentes vraiment excellente. Ls personnages sont touchants, le scénar est très basique (et par moments se permet des "comme par hasard" un peu abusé pour faire avancer le récit). J'aime bien l'idée des rencontres à chaque fois avortées par le destin. Mais c'est léger, à l'image de sa durée modeste. Le meilleur moment de la projection était clairement Kaurismaki, totalement bourré qui faisant n'importe quoi sur le tapis rouge et qui pendant la standing ovation dont il se foutait totalement, il faisant des signes à Frémaux qu'il allait sortir fumer une clope .

4/6

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CroqAnimement votre

Parce que les références aux guerres du Vietnam, Irak ou Afghanistan j'imagine que non ?

Film 100% Kaurismaki avec tout ce que vous décrivez, et pourtant tout un tas de détails qui jurent, la contextualisation avec la référence à l'Ukraine justement, un groupe de deux jeunes filles en lieu et place de vieux rocker, le sempiternel célibataire alcoolique qui se décide enfin à lâcher la bouteille, une actrice principale bien plus joviale et incisive que l'habituelle Kati Outinen, beaucoup d'indices qui ont l'effet d'humaniser un peu le cinéma de Kaurismaki, de le rendre moins taiseux et imperméable à tout affect. Comme s'il avait ressenti que son cinéma devenait trop formulaique et prévisible (je suis d'ailleurs le premier à m'en être lassé). Probablement pas un grand film mais tout de même largement recommandable, et surtout qui donnerait presque envie de se replonger dans ses derniers que j'avais visionné un peu par-dessus la jambe.

Arf j'hésite maintenant.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je ne vois pas pourquoi tu n’apprécierais pas.

J'en ai vu deux il y a longtemps (Leningrad Cowboys go America et L'Homme sans passé), deux 4/6.

Faudra que je me motive, quand même..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Honnêtement le film est court et passe tout seul. C'est sans doute son film le moins chiant.

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CroqAnimement votre

Lorsque c'est une toile de fond dans un film réaliste non. Mais lâché comme ça au sein d'un film aux codes aussi détachées du réel, alors qu'en plus c'était un conflit frais lorsque le film a été tourné, je trouve que ça fait très name-dropping quasi-"film de lycéen indigné".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je vois mal comment des références à un événement historique (qui finira par s’estomper dans les mémoires) pourrait mal vieillir dans un film à l’esthétique passéiste, déjà vieillot plutôt qu’il n’est intemporel. Aucune surprise là pour qui connaît Kaurismaki, son cinéma laconique au cœur « gros comme ça », son humanisme soucieux des classes laborieuses (qu’il idéalise et, ce faisant, à qui il rend un peu facilement sa dignité) son clair-obscur bleuté et son goût pour les néons, et plus généralement son fétichisme abusé. C’est beau mais sans aspérité alors qu’on parle là d’un mini-conte rédempteur sur le désespoir et l’alcoolisme. On dirait que le Kaurismaki dernière manière, il suffit d’avoir vu un film pour embrasser du regard son esthétique. Pour qui ne le connaît pas, pourquoi pas celui-là mais après…