Et ben grosse surprise putain. Je m'attendais à du formulaïque de base : adapté d'un docuemntaire, donc histoire vraie, film de coach qui redonne de l'amour propre à ses délinquants, esprit d'équipe, etc...
Ca sentait le préfabriqué à des kilomètres, doublé d'un projet de la lose pour le réal, Phil Joanou, autrefois promis à un avenir plus glorieux.
Et au final, si le film est certes classique, il se permet de prendre plus son temps, lançant des arcs de persos sans trop les surfaire (genre "chacun a son parcours, chacun s'en sort, c'est beau la vie"), de mélanger les genres (le film de taule, le film de gangs, le film de foot, le film de coach, etc.), il adopte une forme pas dégueue et moins cliché (un peu à la 8 mile : la caméra est portée mais on en abuse pas et la photo demeure léchée et non gratuitement granuleuse, comme quoi on peut faire réaliste sans tomber dans la facilité).
Tout le début par exemple est assez surprenant, on est pas encore vraiment dans le décor du centre de détention, on est dans les rues, avec les jeunes blacks et leurs gangs, mais c'est plutôt bien traité.
Et l'évolution de l'intrigue générale, si elle passe par les balises habituelles, se permet d'écrire correctement ses personnages, à commencer évidemment par le coach, qui gueule, tape, insulte, challenge, etc...ça change de la figure 100% bénéfique sans défauts...la manière dont le film évoque le rôle des parents, de la mère, puis du père...c'est pas loin d'être assez subtil pour le genre...disons qu'on a connu dix fois plus lourd comme traitement. Et ça vaut pour tout le film.
Je pourrais passer pour un vendu à The Rock mais il n'en est rien...c'est pas tellement un "film de The Rock" de toute façon, bâti autour de son perso ou de ses tatannes...non non, ici il est presque en retrait à certains moments par rapport aux plus jeunes...j'ai jamais eu l'impression que c'était "trop écrit", genre "là c'est SA scène à LUI là, puis on passe à LUI LA pour conclure son arc puis on finalise le tout, etc".
L'acteur (parce que là c'est vraiment "The Rock, l'acteur") montre ses limites de jeu (il reste plus ou moins monoregistral mais faut voir ce que ça donne dans un rôle avec plus de dimensions que "je gueule sur mes joueurs") mais montre néanmoins une autre gamme (certaines scènes plus "posées", où il "parle" plutôt que de gueuler, où il montre ses émotions...ça le fait bien, ce mec est prometteur, plus qu'un Schwarzie, c'était déjà évident, maintenant j'aimerais voir s'il peut égaler un Stallone de la grande époque).
Non, vraiment agréablement surpris...c'est déjà plus un "vrai" film, et je dis pas ça en opposition aux autres films de The Rock mais surtout aux autres films du genre (coach/prof et ses élèves).
Seul bémol : la musique omniprésente et emphatique de Trevor Rabin qui rabaisse parfois le film à un vulgaire statut de produit qu'il parvenait jusqu'alors à éviter.
Un bon gros 4/6. Limite 4,5/6.
Et ça devait sortir le 3 janvier en France sous le titre Rédemption mais c'est même plus prévu...entre ça et Southland Tales, il a pas trop de bol le père Johnson...
Allez pour rappel :
Gridiron Gang (2006)
4/6 - cf. plus haut
Southland Tales (2006)
Malheureusement, je n'étais pas à Cannes.
Doom (2005)
3/6 - Sous-Predator où il se passe pas assez de choses avant sa demi-heure finale excellente parce qu'elle exploite à fond le potentiel jeu vidéo et parce qu'enfin, The Rock se tape.
Be Cool (2005)
3/6 pour le film, sympathique grâce à ses acteurs et notamment Johnson, 6/6 pour sa performance d'autodérision absolue.
Walking Tall (2004)
4/6 - moins décomplexé que le précédent, donc un peu moins fun, mais très correct dans son ambition simple et offrant un The Rock qui cherche déjà un peu plus à développer son "talent" tout en développant son perso.
The Rundown (2003)
2/6 pour le film, 6/6 pour les scènes de baston, dommage que le reste soit alourdi par ses blagues infantiles, mais le personnage de Johnson en mec super sympa qui veut pas prendre les armes se dessine.
The Scorpion King (2002)
4/6 - Sous-Conan qui assume également son esprit série B et qui permet à The Rock de faire ses premiers pas, son jeu est encore gradement limité à juste être là, imposant, à l'écran.
The Mummy Returns (2001)
5/6 - le film qui embrasse la parodie et le second degré dans un délire d'action auquel j'accroche à 200%, The Rock n'est là que dans l'intro mais y a déjà le charisme.
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